En matière de culture, comme dans d' autres domaines de la vie et de l' activité municipale, nous revendiquons pleinement notre droit à l' expression démocratique et à la différence de point vue. Contrairement à l' obligation d' allégeance exigée par d' auncuns, nous continuons à penser qu' il n' est pas indispensable d' être d' accord sur tout pour travailler ensemble.
Des projets aussi lourds que l' extension future du Musée " La Piscine" mérite un vrai débat public qu' il faudra bien mener.
L' acceptation de la donation " Bouchard " en fait partie. J' ai voté contre, avec les membres du groupe des Elus verts, sur la base de l' amendement rédigé par mon collègue Christian CARLIER et défendu lors du Conseil Municipal de Mars 2007.
Amendement que je publie ci dessous.
PRESENTATION de l’AMENDEMENT
Le musée connaît un grand succès, sanctionné par sa fréquentation par des visiteurs venant de partout.
Et puisqu’il est à Roubaix, et donc fidèle à ses traditions, il se singularise par les efforts faits pour que toutes celles et ceux dont la fréquentation des musées n’est pas une habitude y soient les bienvenus.
On ne peut que s’en féliciter et le musée est maintenant un élément important de la bonne image de notre ville.
Avec le succès, il est toujours facile de s’endormir sur ses lauriers. Aussi, il faut affirmer bien fort qu’il est légitime de réfléchir dés à présent sur des perspectives raisonnables de développement afin qu’il reste vivant, dynamique et attractif.
Mais il arrive aussi que le succès étourdisse.
Vous avez dans la section de fonctionnement du budget primitif qui vous est présenté une prévision de dépense de 274.000 euros pour l’accueil des œuvres de l’Atelier Bouchard.
Il s’agit, si nous avons bien compris, du coût du déménagement de Paris à Roubaix de la fameuse donation Bouchard.
Le 6 octobre 2005, le conseil a voté une délibération relative au projet d’agrandissement du musée et à cette proposition de donation Bouchard.
Si nous relisons ensemble cette délibération, nous pouvons constater qu’elle autorise la préparation de la donation et prévoie « naturellement » le retour au conseil pour décision après avoir eu connaissance des résultats des études et démarches préalables.
Elle n’autorise donc pas l’acceptation de la donation.
Nous n’avons pas délibéré et nous pourrions d’ailleurs difficilement le faire puisque nous ne disposons pas du descriptif de cette donation, de ses conditions et charges, pas plus d’ailleurs que nous ne disposons du projet scientifique et culturel et de l’étude de programmation dont nous avions passé commande en octobre 2005.
Nous n’avons pas voté et pourtant, c’est comme si c’était fait.
Nous n’avons pas voté et nous devons engager des dépenses.
Mais qu’importe finalement, puisque la rumeur pense pour nous et qu’elle nous susurre que Bouchard est un artiste essentiel et que Roubaix et son petit musée de province ont une fois de plus bien joué en faisant la nique aux parisiens.
Alors Henri Bouchard, génie méconnu ? Ou artiste académique qui n’apportera pas grand chose au musée sinon de l’enfermer dans une perspective au détriment d’autres ?
Je n’aurai pas l’outrecuidance de trancher mais j’ai quand même bien envie d’un débat, disons ouvert, sur ce que représente Bouchard dans l’histoire de l’art et sur ce qu’il peut réellement apporter à Roubaix.
Mérite t il que nous lui consacrions à terme tant d’argent ? Mérite t il que nous prenions ces risques ? Peut il vraiment être la base d’un projet pédagogique à l’intention de notre jeunesse ?
Car le chant des sirènes ne nous dit pas tout.
Il ne nous dit pas que Henri Bouchard a joué un rôle essentiel dans la conception de ce qui fut sans doute le plus imposant monument à la gloire de la colonisation française en Algérie.
Un monument érigé à Boufarik, au cœur de la Mitidja, la grande plaine des domaines agricoles coloniaux, au « point où la colonisation a rencontré le plus de difficultés et les a vaincues avec le plus de succès », comme l’écrira lui-même Henri Bouchard.
Un monument de 45 mètres de long et de 9 de haut surmonté de l’inscription « Au génie colonisateur français ,» avec pour ceux qui n’auraient pas bien compris le sens du message 2 autres inscriptions : « Aux héros, aux pionniers de la civilisation », « Aux réalisateurs de la plus grande France ».
Un monument inauguré le 5 mai 1930 par le président de la République en ouverture des cérémonies du centenaire de la colonisation de l’Algérie.
Un monument démoli après 1962.
En novembre 1941, il fut du voyage des artistes en Allemagne à l’invitation de Goebbels et il a participé avec éclat à sa relation dans la presse.
Le 7 février 1942, il publie dans L’Illustration un article de 4 pages, sous le titre « La vie de l’artiste dans l’Allemagne actuelle ».
Quelques mots de l’introduction : il s’agit de dire ce qu’il a vu, à savoir « la vie presque féerique que le gouvernement du Reich sait faire à ses artistes qui semble être là les enfants chéris de la nation ».
Quelques mots de sa conclusion : « c’est ainsi qu’un grand pays estimant la valeur et l’effort de la création artistique, comprenant sa nécessité dans les fastes de son histoire met sur un piédestal l’artiste, son savoir, son bonheur, sa culture intellectuelle, ses œuvres et la dignité de sa vie ».
Cela nous permet d’avoir quelques indications sur le niveau de son engagement.
Il fit partie du Comité d’Honneur de l’exposition Arno Breker (le mythique sculpteur préféré d’Hitler) à Paris en mai 1942.
Il occupa des responsabilités institutionnelles comme la présidence du Salon des Artistes Français.
Il s’investit avec constance dans les tentatives de mise en place d’une Corporation ou d’un Ordre des Artistes où il défendit avec « brutalité » des positions « rigides ». Le panégyrique de la Chambre de culture des arts plastiques qui avait organisé les artistes allemands en une sorte de corporation, lui aussi dans l’article de l’Illustration, donne là encore quelques indications sur ses sources d’inspiration, il y est question de contrôler les expositions, les galeries, d’interdire l’abus de la critique…
Sa participation aux événements emblématiques de la collaboration artistique motiva la demande de son arrestation et de son jugement par le comité directeur du Front National des Arts réuni le 3 octobre 1944 sous la présidence de Picasso.
Alors gênant tout ca, gênant pour Roubaix, gênant pour le musée, gênant pour cet art académique qui voulait tant s’inscrire dans une certaine tradition française.
Et très gênant même au moment où on nous ressert le plat de l’identité nationale.
Alors, avant d’avancer plus avant dans cette voie, je le crains bien de façon très imprudente, si on prenait le temps de réfléchir, de réfléchir à l’avenir du musée, à son nécessaire développement certes, de réfléchir à son sens surtout.
Henri Bouchard est elle la bonne carte à jouer ? Est elle la seule ?
C’est le sens de cet amendement : pouce et on réfléchit.
29 mars 2007
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