Présenter les " agro-carburants" comme " bio" relève d' une dangereuse supercherie, dangeureuse pour les populations, comme pour l' environnement. Ils posent des problèmes environnementaux et éthiques considérables.
La principale fonction et la priorité fondamentale de l' activité agricole est de nourrir la population, non de l' affamer pour privilégier les réservoirs de nos bagnoles. C' est la noblesse du métier d' agriculteurs, qui doivent pouvoir vivre de leur activité, hors de la dépendance de plus en plus violente des trusts " agro-industriels" et des semenciers O.G.M.
Le Grenelle de l' Environnement doit clairement tourner le dos à cette filière, favoriser l' agriculture vivrière biologique.On verra dans quelques semaines, la capacité de nos gouvernants à passer vraiment à l' acte face au très actif lobby des industriels des agro-carburants, constitué par l'industrie des oléagineux (colza et tournesol), appuyé par des politiques de droite et de gauche.
Il ne faut pas craindre d' affirmer que les " agro-carburants" sont plus dangereux pour l' environnement que le pétrole.
Leurs promoteurs nous cachent des conséquences essentielles du développement de ces filières : défricher une forêt tropicale pour planter des agro-carburants provoque l'émission de tout le carbone qui est contenu dans les arbres et en partie dans le sol.Il s'agit en fait, à l'échelle mondiale, de millions d'hectares de forêt tropicale qui sont détruits pour faire la place à des cultures industrielles de palmiers à huile, de soja ou de canne à sucre.
L'Indonésie est devenue le troisième émetteur mondial de gaz à effet de serre, après la Chine et les Etats-Unis.Cet été, le gouvernement de la République démocratique du Congo a vendu trois millions d'hectares du pays à une société chinoise pour y planter des palmiers à huile, base des biocarburants.
Une catastrophe écologique programmée car les forêts tropicales primaires du Sud-Est de l'Asie, d'Amérique latine, d'Afrique, sont directement menacées par les agro-carburants.
Les promouvoir au détriment des plantes vivrières qui nourrissent les peuples, s' inscrit dans une logique du profit à court terme ( comme ce fut historiquement dans la période coloniale: la spécialisation dans la production des plantes industrielles provoquant exode rural, famines, migrations internationales ).
Ne doutons pas que la corruption et l' avidité d' une partie des élites de ces pays, remplira ses comptes bancaires numérotés en vendant aux pays du Nord ce nouvel or vert que nos marchés et nos véhicules réclament.
Le développement des "agro-carburants" dans le monde et en France est déjà une tragédie, à cause de la faim. La FAO estime à un milliard le nombre d'humains qui souffrent de la faim dans le monde. La Banque mondiale estime à 2,7 milliards d'humains ceux qui disposent de moins de deux dollars par jour pour vivre.
Il y a fatalement une concurrence entre les cultures alimentaires et les cultures non alimentaires, parce que l'espace cultivable est fini. Les Etats-Unis, qui sont le plus grand producteur mondial de maïs, consacrent déjà 25 % de cette production à la fabrication d'éthanol et veulent atteindre rapidement 50 %.
Le boom en faveur des agro-carburants déstabilise le marché mondial de l'alimentation.
La FAO, l'OCDE ou même le FMI pointent leurs effets néfastes sur les cours des matières premières, et donc sur les prix de l'alimentation, tout en mettant en doute leur efficacité énergétique.
Début 2007, il y a eu la "révolte de la tortilla" au Mexique, parce que le prix du maïs avait pratiquement doublé en trois mois.
En Europe, les consommateurs commencent à grogner contre l'augmentation des prix des produits alimentaires. Ce n' est certainement qu' un début. Le blé, sur le marché international, est passé de moins de 100 euros à 250 euros la tonne........
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