"Dans le discours, c'est une victoire de l'écologie, mais c'est une victoire amère", a noté Cécile Duflot, résumant la contradiction : "on achète les mots, les idées, les formules, et on les vide de tout contenu".
"Les grands discours, très bien, mais il ne suffit plus de dire, il faut faire et dire comment on le fait", a déclaré de son côté, Dominique Voynet.
Noël Mamère a dénoncé une "opération de diversion et d'enfumage" de la part du Président de la République, qui "montre son vrai visage, celui de la duplicité".Qualifiant les mesures annoncées de "cosmétiques", il a fustigé "une grande victoire des lobbies contre l'intérêt général".
Les Verts avaient manifesté un très vif intérêt pour ce Grenelle qui débattait de tous les sujets qui nous sont chers, regrettant que la gauche au pouvoir ne l'ait pas organisé et exprimé le souhait d'y participer. Nous avions ensuite demandé, en vain, que les partis aient un statut d'observateurs.
En nous réjouissant qu'une dizaine de Verts y participent à titre de membres d'ONG ou d'élus, notre parti a mis en place un comité de suivi et d'évaluation des travaux, tant nous étions sceptiques sur l'aboutissement du processus.
Craintes fondées, puisque ce Grenelle de l' Environnement a accouché d' avancées purement "formelles" sur des sujets essentiels, comme les OGM ou les autoroutes, et un "black-out" sur le nucléaire.
Yann Wehrling souligne les subterfuges de ces annonces : on dit abandonner les projets autoroutiers à l'exception de ceux visant "à contourner les villes ou éviter les points noirs", soit l'immense majorité des programmes à caractère autoroutier.
Sur les OGM, on gèle les cultures jusqu'en janvier ( allez donc semer en Hiver....!!! ) et on laisse la porte ouverte à l'expérimentation en plein champ, que les Verts refusent.
Sur les pesticides, on veut réduire leur usage, mais sans se donner de calendrier, et sous réserve de trouver des "méthodes alternatives".
Enfin, le Président Sarkozy a botté en touche et renvoyé à l'Europe une éventuelle taxation des produits "importés de pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto", ce qui a peu à voir avec la mise en place d'une taxe carbone sur tous les produits, qu'il s'est seulement engagé à étudier.
Alors Nicolas, Heureux ? Pas Sarkozy, Hulot..........