La construction du Canal de Roubaix et de la Marque urbaine débute en 1827.
Le canal doit permettre un approvisionnement régulier en eau et en charbon pour le fonctionnement des machines à vapeur des usines textiles alors en plein essor. Il est question de canaliser la Marque de Marquette à Croix et de prolonger ce tracé jusqu’à Roubaix puis Wattrelos et la Belgique.
Le tracé sera modifiéà de nombreuses reprises. Les effondrements successifs du tunnel devant relier Croix à Roubaix sont à l’origine de l’abandon de ce tracé et de la création du Parc Barbieux.
La jonction entre la Marque et la frontière belge prendra finalement la forme d’un
tronçon à ciel ouvert passant entre Roubaix et Tourcoing et doté de 10 écluses permettant aux bateaux de franchir" la montagne de Roubaix ".
Un passé industriel
Ce n’est qu’en 1877, 50 ans après le lancement des travaux, que le canal est ouvert à la navigation. Un bateau français, chargé de charbon du bassin minier, arrive à Roubaix. Il se nomme " La Décidée ". Le canal acquiert sa morphologie actuelle en 1893 avec l’achèvement des travaux de l’embranchement de Tourcoing.
Une liaison Deûle-Escaut
Le canal de Roubaix, prolongé en Belgique par le canal de l’Espierre, et en France par la Marque urbaine, relie les bassins de la Deûle et de l’Escaut. D’une longueur totale de 28 kilomètres, il traverse les communes de Marquette-lez- Lille, Marcq-en-Baroeul, Wasquehal, Croix, Tourcoing, Roubaix, Wattrelos, et Leers. Il franchit la ligne de partage des eaux (soit un dénivelé de plus de 20 mètres) grâce à une série de 15 écluses, dont 2 sur la Marque canalisée, 10 sur le canal de Roubaix et 3 en Belgique sur le canal de l’Espierre. Le canal est bordé d’une succession de paysages
variés : industriel, urbain, agricole.
Un canal abandonné qui renaît progressivement...
Depuis 1984, les écluses et ponts mobiles restent fermés à la navigation. Sous la pression des pêcheurs, toujours mobilisés, et du " collectif canal ", regroupement d’associations d’usagers, ce lien Deûle Escaut renaît progressivement. Le canal de la Deûle à l’Escaut devient, aujourd’hui, un lieu de vie et de loisirs.
La " coulée verte et bleue " se met en place progressivement..
Un lieu de vie pour les riverains et promeneurs : ils sont de plus
en plus nombreux à profiter des berges aménagées et entretenues.Un lieu de vie pour la faune et la flore. Elles reconquièrent progressivement des espaces oubliés ou délaissés. La présence de nombreux oiseaux, y compris sur la Marque urbaine,
témoigne d’une certaine qualité d’eau.
Le projet de reconquête urbaine et de rénovation des berges du canal est en marche. Il est accompagné d’un projet de remise en navigation qui a commencé avec une première phase de travaux réalisée au cours de l’année 2000 avec l’aide de fonds européens.
La seconde phase de travaux est soumise également à l’obtention de fonds européensLes nombreux partenaires techniques et financiers du projet,
Voies Navigables de France, Lille Métropole Communauté urbaine,le Ministère de l’équipement et des transports wallon, Le Conseil Général, le Conseil Régional, l’Agence de l’eau, travaillent sur les suites du projet : la remise en mobilité des ponts et écluses, l’aménagement du chemin de halage, les plantations, le paysage, etc.
La remise en navigation nécessite également le dragage du canal de Roubaix et de la Marque. Les boues seront déposées sur les communes de Wasquehal, Leers et Wattrelos, pour, à terme, recréer des espaces de nature.
L’Espace Naturel Lille Métropole favorise également l’insertion sociale et professionnelle. En effet, l’ensemble des travaux d’entretien et de gestion est réalisé par des chantiers écoles constitués de personnes en grande difficulté, qui retrouvent sur les berges du canal un cadre de travail.
Progressivement, les chantiers écoles permettent de recréer un lien social avec les riverains et les promeneurs grâce à leurs interventions quotidiennes offrant une présence sécurisante.