Dimanche 16 Décembre, je participe à la clôture de la semaine du
Cinéma Algérien dans l' auditorium du Palais des Beaux Arts à Lille.
On me demande de prendre la parole à la fin de la projection du superbe film " Ennemi Intime " de Florent Emilio Siri.
Une peinture pleine d' humanité d' une grande sensibilité sur ces " évènements d' Algérie " qu'on a mis tant de temps à appeler guerre.
Des personnages profonds saisis dans leurs contradictions et mis en face de l' absurdité du combat qu' ils mènent sur le compte d' intérêts qui les dépassent,
les broient et font s' effondrer leur monde de certitudes. Ainsi confronté aux absurdités de la situation le guerrier de métier d' Indochine obligé de tuer le frère d' armes de Monte Cassino, sombre dans la dépression et finit par choisir la désertion plutôt que continuer une guerre de ratissage dans le djebel, qui n' a plus de sens.
On est désormais loin de la " Geste" typique du cinéma nationaliste ou patriotique.
Merci à Sud Nord Evolution et à Wattrelos Partage pour ces cinq films qui touchent chacun à leurs manières à l' Algérie ( "Cartouches Gauloises"de Mehdi Charef, "Délice Paloma" de Nadir Moknèche, "El Manara" de Belkacem Hadjadj, "Frontières" de Mostefa Djadjam, "Ennemi Intime" ).
Je sais que Ali Bouhouf et Nordine Bellal auraient aimé que ce festival se déroulât à Roubaix. Cela fait 4 ans qu'ils le demandent. La mairie de Roubaix reste sourde et manifestement les exploitants du Duplexe ne sont pas encore mûrs pour assumer une programmation à la hauteur de la Ville-Monde. Leur petitesse d' esprit s' est exprimée avec force et démesure quelques semaines auparavant avec le Festival
" Nos Méditerranées " qui a beaucoup souffert de leur inertie.