15 janvier 2008
2
15
/01
/janvier
/2008
10:52
Le taux de chômage des jeunes diplômés issus de l'immigration est trois fois plus élevé que celui de la moyenne nationale. "Paradoxalement, plus on a de diplômes plus le risque de se voir refuser à un emploi qualifié est élevé.C'est à partir du niveau bac +2 que la discrimination est la plus importante ". Cette réalité, qu'elle touche le domaine de l'emploi ou les stages en entreprise, est quotidienne. "Je suis le seul de ma promo, alors que j'en suis sorti major, à être toujours à la recherche d'un emploi " s'étonne ce jeune Supélec d'origine d'Afrique de l'Ouest. Certains recruteurs n'hésitent pas à procéder à un "tri" à partir du nom ou de la photo figurant sur un CV. D'autres prétextent que tel poste est déjà attribué, ou posent de nouvelles exigences exagérées (qualification, horaires...). "Malgré mon niveau d'études élevé, ce n'est qu'en réussissant à décrocher des rendez-vous par mon réseau que j'ai réussi à trouver un poste. Mon CV seul, du fait de mon nom, n'a donné pratiquement aucun retour", témoigne Peng Han Cheung, conseiller en gestion de risques financiers, récemment embauché.La discrimination ne cesse pas nécessairement après l'embauche d'une personne d'origine étrangère. Elle peut prend différentes formes au sein de l'entreprise. Les tâches peuvent être "ethnicisées" : au même niveau de diplôme, certains occupent des postes moins qualifiés (et donc moins rémunérés) que les jeunes d'origine française. Une personne d'origine étrangère ne bénéficiera pas des mêmes augmentations de salaire que ses collègues effectuant le même travail et sera systématiquement écartée de toute promotion dans l'entreprise. Ainsi, ce Togolais, formateur depuis huit ans dans la même entreprise, qui s'est vu "souffler" le poste de DRH par un "cadre blanc" externe. Sa direction prétend que son origine n'a rien à voir avec cette nomination."On m'a rétorqué que là n'était pas la question, que je n'y étais pas du tout... sans pouvoir m'opposer d'arguments valables " témoigne ce formateur. Selon les données du Rapport 2007 du Bureau International du Travail, la réalité française des discriminations est particulièrement grave et préoccupante. Les discriminations selon " l' origine " dans les embauches en France, dans lequel figure le bassin d' emploi de l' agglomération lilloise ( extraits de la page 41 : Le Tableau 16 ci-dessous propose un exercice de comparaison des taux de chômage entre les différents groupes de jeunes Français.es qui peuvent être distingués à partir du Recensement. "Sur les différents sites qui vont être testés, les jeunes Français.es par acquisition « d'origine européenne » rencontrent des taux de chômage comparables à ceux des jeunes Français.es de naissance, pendant que les jeunes Français.es par acquisition « d'origine extra-européenne » subissent des taux de chômage qui sont en général presque deux fois plus élevés........ Ces premiers résultats sur les taux de chômage indiquent l’existence de discriminations à raison de « l’origine » dans les embauches en France. Selon toute hypothèse, si les Français.es de naissance « d’origine extra-européenne » évoqué.e.s plus haut pouvaient être distingué.e.s des autres Français.es de naissance, pour être regroupé.e.s avec les Français.es par acquisition « d'origine extra-européenne », les écarts constatés dans les taux de chômage seraient plus importants encore. L’effet des discriminations à l’embauche en raison de « l’origine » est certainement sous-estimé dans les chiffres du Tableau 16.Une hypothèse que vont conforter les résultats des tests." |
|
Published by Slimane TIR
-
dans
Société