José Bové est venu aider Slimane Tir à faucher des voix
Le SMS de Slimane Tir était précis : « José Bové arrive à 16 h 45 par le métro station Eurotéléport, sortie place de la Liberté. » Hier, à la minute dite, le plus célèbre faucheur de maïs transgénique arrive à Roubaix au côté de Dominique Plancke, le Vert lillois (lui aussi fâché avec les OGM) qui lui sert de guide dans sa tournée nordiste.
PAR MARC GROSCLAUDE
roubaix@lavoixdunord.fr À peine arrivé en haut de l’escalator, José Bové est assailli. Par Slimane Tir, qu’il est venu officiellement soutenir, par des militants Verts qui rappliquent les uns après les autres, mais surtout par une foule de curieux qui tournent autour de lui comme des mouches autour d’un pot de miel (bio, ça va sans dire).
« Je peux prendre une photo de vous ? », lance un Roubaisien lambda, téléphone portable prêt à flasher. « Ben sors de ta bagnole ! », lui réplique José Bové qui a déjà brandi sa pipe emblématique. Preuve inattendue que le son va plus vite que l’image, on entend dans la foule : « C’est qui José Bové ? »
Pourtant, en faisant venir cette figure nationale pour appuyer sa campagne municipale, Slimane Tir est sûr de son coup. « On ne vous voit qu’à la télé », s’exclame une mère de famille. Puis, s’adressant à son petit garçon qui serre la main de l’icône altermondialiste : « Tiens, comme ça, tu pourras dire que tu l’as vu.
» Les deux repartiront avec un tract. « Et il ne faut pas oublier de voter pour les Verts ! », lance José Bové dans une phrase qui aurait eu bien plus d’effet il y a quelques mois, avant la présidentielle. Là, point de polémiques d’appareils.
Mais quelques mois après sa première escapade locale, José Bové donne du soutien pour peu qu’on partage ses idées, entre écologie, convictions sociales et soutien aux sans-papiers, qu’il est allé voir à Lille après son escapade roubaisienne.
Le cortège poursuit sa route, malgré les coups de téléphone incessants sur le portable de José Bové. Une interview sur la loi concernant les OGM plus tard, tout le monde passe devant un snack. Devant la porte, un jeune homme n’est manifestement pas inconnu du candidat Vert aux municipales. « Il faut le soutenir ! » insiste José Bové. « On est à fond derrière lui. On a besoin de gens comme cela », répond le restaurateur.
José Bové et sa suite arrivent devant l’ancienne bijouterie qui sert de local de campagne. « C’est toi qui feras l’inauguration publique », annonce comme un privilège Slimane Tir qui enchaîne. « J’ai refusé qu’on fasse une inauguration. Depuis le début de la campagne on a fait cent quatre-vingt réunions d’appartement. Notre local, c’est le terrain. » C’est beau comme un slogan de campagne !
Après les photos des fans, la politique et ses petites phrases reprend vite ses droits. •