Les Verts veulent « porter haut et fort les enjeux métropolitains »
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont particulièrement remontés. Le lancement, samedi, par les Verts, de leur « manifeste » donnant leurs projets pour la communauté urbaine arrive dans la foulée de l’adoption du Grand Stade par Lille Métropole Communauté urbaine. Cela tombe bien. L’un et l’autre sont au coeur de la campagne du parti écologiste.
À entendre Éric Quiquet, chef des Verts lillois et vice-président de LMCU chargé des transports, le titre du programme des Verts résume à lui seul la position « originale » du mouvement : Manifeste pour une métropole durable et solidaire. « Nous sommes la seule force politique à proposer un manifeste pour la gestion de la communauté urbaine, insiste Éric Quiquet.
Il faut sortir des limites communales et placer le débat au niveau métropolitain. » Et le vice-président de LMCU de rappeler le budget de cette collectivité territoriale : 1,5 milliard d’euros, le « premier au nord de Paris ».
Samedi, les huit élus Verts de LMCU étaient présents afin de marteler le même message : « Tout ce qui fait le quotidien des gens se gère au niveau de la communauté urbaine. » Il est donc important de « résorber le déficit démocratique » dont souffre cette entité. « LMCU enfle en compétences, reprend Éric Quiquet. Et elle ne rend pas de comptes devant les habitants.
Ses responsables sont portés par des élections au second degré. Nous souhaitons un vote direct. Cette décision appartient au Parlement. » Les Verts, qui tablent sur de « bonnes surprises », notamment à Wambrechies, Hem ou Baisieux, exigent donc un contrat de gestion devant les métropolitains et soulignent être les seuls à présenter un programme d’ensemble pour la communauté urbaine. « Nous invitons ceux qui veulent remplacer Pierre Mauroy à faire de même », lancera Éric Quiquet, ironique face aux stratégies de conquête de pouvoir des grands partis.
Enfin, les écologistes réserveront l’essentiel de leurs critiques à la décision d’adoption d’un Grand Stade « à 700 millions d’euros d’argent public ». Élu roubaisien, Slimane Tir dénonce une « folie des grandeurs ». « LMCU ne doit plus être le tiroir-caisse des groupes multinationaux et de leurs actionnaires, martèlera Éric Quiquet.
Avec le projet Eiffage, nous en reprenons pour trente et un ans. » Avant d’ajouter : « De toute façon, le financement du Grand Stade est impossible. Les ressources constituées par la taxe professionnelle baissent et nous prenons de nouvelles compétences. » Pour les élus Verts, le financement de toutes les missions actuelles de LMCU est déjà difficile à assurer. D’où « l’importance de sortir de l’opacité ambiante ». Et « le besoin d’un contrat de gestion transparent ». •
LAKHDAR BELAÏD
PHOTO PATRICK JAMES