Le Comité national pour la diversité a été créé début 2008 à l'initiative du Cran (Conseil représentatif des associations noires). Composé de personnalités politiques de toutes tendances, il a étudié pour la première fois l'application effective de la diversité dans les listes électorales aux élections municipales de mars 2008. Par "personnes issues de la diversité", le Comité désigne les personnes d'origine étrangère (africaine, arabo-maghrébine et asiatique) ainsi que les personnes handicapées. La parité et les personnes issues de la société civile n'ont pas été des critères déterminants mais complémentaires.
A l'UMP : Un prix de la diversité républicaine a été remis à Alain Juppé, qui menait la liste UMP à Bordeaux. Sur 60 noms, sa liste comportait deux-tiers de nouveaux candidats et faisait la part belle à la jeunesse, aux minorités ethniques et aux personnes handicapées. Réélu au premier tour à 56,62 %, Alain Juppé n'a pas renié cet engagement dans son nouveau conseil municipal, qui sera investi le 28 mars. Celui-ci comporte notamment huit "nouvelles têtes" sur vingt conseillers. Et, souhait du maire, un poste est disponible pour l'opposition, qui ne l'a pour l'instant pas accepté.
A l'inverse, le député du Nord Christian Vanneste, à Tourcoing, a obtenu un "prix du communautarisme" pour sa liste sans diversité. Le 24 janvier 2006, il avait été condamné pour injures homophobes.
L'UMP ne compte qu'un seul maire issu de la diversité : Rachida Dati , dans le VIIe arrondissement de Paris.
Au PS :
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Le "prix du communautarisme" côté PS a été remis à François Pupponi, réélu maire de Sarcelles. Moins d'un mois avant le premier tour des municipales, il a écarté une de ses co-listières, Nathalie Bellity, conseillère municipale déléguée aux personnes handicapées et elle-même handicapée. Il lui reprochait de ne pas avoir versé la participation de 1 000 euros que chaque co-listier devait verser pour figurer dans son équipe.
Le PS ne compte qu'un seul maire issu de la diversité : Samia Ghali dans le VIIIe arrondissement à Marseille.
En marge de ces prix, le Comité national pour la diversité demande au Parti socialiste de revenir sur l'investiture sénatoriale de Georges Frêche, condamné en octobre 2007 pour propos racistes. En 2006, il avait qualifié de« sous-hommes » un groupe de harkis.
Les autres partis
Un prix de la diversité républicaine est remis collectivement à toutes les têtes de listes Modem. En revanche, Jean-Luc Benhamias, qui s'est présenté à Marseille sous la bannière Modem, est écarté de ce prix et reçoit celui du communautarisme.
Chez les Verts, Slimane Tir, candidat à Roubaix, et Dominique Voynet, nouvelle maire de Montreuil, obtiennent chacun un prix de la diversité. Aucun candidat Vert n'est sanctionné par un prix du communautarisme.
Au Parti communiste, Catherine Peyge réélue à Bobigny et Didier Paillard, rélu à Saint-Denis, sont récompensés par un prix de la diversité. Francis Parny, à Gares-lès-Gonnesse, reçoit, lui, celui du communautarisme.
La diversité en chiffres
2 maires issus de la diversité dans les villes de plus de 30 000 habitants :
Rachida Dati (VIIe à Paris pour l'UMP) et Samia Ghali (VIIIe à Marseille pour le PS) 0,4 % des conseillers municipaux élus en mars 2008 sont issus de la diversité (2 000 sur 520 000 conseillers).
14 conseillers généraux de la diversité élus en 2008, soit 0,4 %.