Si l'écologie a le vent en poupe (dans les mentalités, moins dans les urnes), les équipements bioclimatiques sont expérimentaux. Et poussent timidement en région, essentiellement semés par quelques opiniâtres soucieux d'instaurer une plus verte attitude. Le premier bâtiment de la région a ainsi fleuri au Jardin Mosaïc à Houplin-Ancoisne s'insérant au forceps dans Lille 2004. Le second est au Jardin Chlorophylle de Roubaix. Le troisième, au Lac du Héron villeneuvois.
Sur l'affiche du Jardin de Chlorophylle apposée à l'entrée du site éco-pédagogique au 315 Grande Rue, la mascotte du lieu : un cocasse lombric jaune rieur, portant chapeau. Il donne le ton, dès l'entrée, de ce vaste espace naturel (reconstitué) en ville. Ici, place à une nature décomplexée, qui regagne du terrain en ville...et tant qu'à faire, le fait bien !
L'endroit, désormais familier des Roubaisiens, existe depuis plusieurs années grâce à une association dynamique, mère porteuse, Angle 349. Mais la superbe maison d'accueil HQE, (conçue par Stéphanie Legrand architecte de la Ville) qui, y trône depuis septembre 2007, l'est encore peu. Hier matin...parce qu'elle le vaut bien, la belle maison verte du Jardin Chlorophylle a été inaugurée par le maire, Slimane Tir, président de l'Espace naturel métropolitain et Denise Bouchez, adjointe chargée du développement durable, véritable artisan du projet, avec les deux présidents d'associations résidentes du lieu, Jean-Pierre Demarré (Angle 349) et Pierre Bayart (ARI, Association roubaisienne d'insertion).
Cette première conception bio-climatique métropolitaine d'un coût de 1 161 000 E, supporté par la Ville (70 %), la Région (20 %), le Feder (10 %), est exemplaire : serre-tampon (avec l'apport de mur en terre accumulateur de chaleur), optimisation des apports solaires et de la ventilation naturelle, ossature bois, isolation en laine de bois, récupération des eaux pluviales, chauffage solaire thermique et à condensation, luminaires à basse consommation, parking à sol drainant.
Le site dans son ensemble, le Jardin Chlorophylle, dirigé par Annie Evrard, est lui aussi exemplaire. Site éco-pédagogique, il a accueilli en 2007, 12 000 enfants et 14 000 visiteurs lors des portes ouvertes et a permis une sensibilisation à la préservation de l'environnement, Outil d'insertion économique efficace avec les associations ARI (chantier école) et ARISTE (entreprise de travail temporaire d'insertion), il a remis 134 personnes à l'emploi en 2007.
Le coeur du Jardin Chlorophylle, bâtiment HQE environnemental est pour Denise Bouchez, « un atout pour la Ville et l'association qui permettra de démontrer que construire autrement c'est possible ! » On formule le souhait, avec elle, que d'autres constructions de ce type suivent sur Roubaix, à partir du référentiel écologique, mis en place par la direction de l'Urbanisme de la Ville. Sur la friche Socochim, comme ailleurs. •