Alors que la diversité est devenue un thème à la mode qui s’impose comme un impératif démocratique, cette enquête auprès des élus et des militants politiques issus de l’immigration et des DOM-TOM dénonce une opération de diversion, une forme de colorisation superficielle de la vie politique française.
La diversité en politique, parlons-en ! Ils sont élus locaux ou nationaux, cadres et responsables chez les Verts, au PCF, au PS, au Modem et à l’UMP, ont accumulé parfois plus de 20 ans de militantisme et sont pourtant aujourd’hui unanimes à dénoncer les discriminations qui sévissent dans leur parti politique.
En deux mots ; la diversité conduirait davantage à une gestion exotique des minorités dites « visibles », à un Second collège électoral, qu’à un véritable partage du pouvoir. Dressant un bilan critique des élections législatives de 2007 qui se sont traduites par une totale invisibilité des « minorités visibles », ces militants issus de l’immigration maghrébine, africaine et des DOM-TOM réclament un « traitement de choc républicain », qui instaure une égalité réelle dans les partis. Sceptiques à l’égard de la « discrimination positive », majoritairement perçue comme un faux remède, ils proposent un certain nombre de mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène de « plafond de verre » qui domine la vie politique française. Pour eux, le véritable communautarisme, c’est le communautarisme des partis qui fait que les institutions politiques ne sont plus aujourd’hui à l’image de la France.
Fondé sur une enquête inédite, cet ouvrage repose sur le témoignage d’une vingtaine de militants et responsables de partis politiques, de droite et de gauche, femmes et hommes, de la région parisienne, et des territoires de la République, qui ont choisi d’exposer leur conception d’une « diversité à la française » qui ne soit pas simplement une voie de garage ethnique et exotique.