Conseil Municipal de Roubaix.15/05/2008.
" Depuis 19 ans, notre ville mène une politique d’accompagnement financier au ravalement de façades dans un double objectif de valorisation patrimoniale et d’embellissement. Le résultat est visible et satisfaisant sur plusieurs de nos artères comme l’avenue JB Lebas, la Grande Rue ou la Place de la Liberté.
Elle concerne beaucoup d’immeubles à vocation économique et tertiaire : banques, hôtels, commerces, établissements installés en zone franche urbaine, propriétaires institutionnels. Autant d’acteurs, pour lesquels « l’obligation » de ravalement apparaît comme un juste retour des choses au regard des bénéfices retirés de la zone franche.
Cette nouvelle délibération pose des questions de fond que je souhaite, au nom du groupe « Ouvertement à Gauche » vous exposer :
1/ Une rupture d’égalité manifeste et problématique entre propriétaires occupants d’une même rue ou d’une même portion de rue, du fait de l’extrême segmentation à laquelle cette délibération se livre :Comme dans le secteur de la Place Faidherbe, ou rue Pierre de Roubaix : 14 maisons, face au théâtre municipal, rue Decrême, dans la section comprise entre les rues de Lannoy et du Coq Français : une petite dizaine, face dà l’ex-usine aux fleurs transformée en lofts. ... Pourquoi les autres propriétaires de ces mêmes rues, par exemple, dans la section comprise entre les rues de Denain et du Coq Français n’y seraient pas éligibles ? C’est un choix extrêmement sélectif, et qui, au fond, se soucie moins des immeubles ou de leurs propriétaires que de la volonté d’imposer et de passer des décisions autoritairement, à moindres frais. Je comprends bien que rien ne soit trop beau pour vous, Monsieur Boudaillez, mais ayez au moins la décence d’obtenir l’accord des personnes concernées !
2/ le choix inapproprié du ravalement obligatoire. Il s’agit souvent de modestes propriétaires occupants, certainement ni marchands de sommeil, ni loueurs indignes. Pourquoi leur imposer une obligation , quand vous pouvez les inviter, en doublant les primes à participer à ce programme? Je vous propose donc un amendement ; retirer le terme « obligation » dans le paragraphe 3 de la page 143.
Cette obligation que vous vous entêtez à imposer est d’autant plus inopportune qu’elle heurte très directement des préoccupations de plus en plus lourdes de pouvoir d’achat.
Le groupe des Verts estime qu’il n’est pas judicieux et même déraisonnable d’imposer à ces propriétaires une obligation. Nous vous demandons d’emprunter la voie incitative comme l’indique la délibération 08 252 relative à la majoration de 10 % des primes pour tenir compte du coût de la construction.
Enfin, nous vous invitons à une réflexion de fond sur l’urgence de développer à Roubaix un dispositif d’accompagnement financier et de communication pour le développement de l’énergie solaire et du photovoltaïque, car l’énergie coûte et coûtera de plus en plus chère dans l’avenir. A moyens budgétaires limités, entre les façades et les panneaux solaires, nous choisissons les panneaux solaires."