La Confédération Nationale des Radios associatives (CNRA) regroupant 260 des 600 radios associatives de France et des DOM-TOM a tenu son congrès annuel à Montpellier le week-end dernier.
Les 100 radios présentes se sont montrées préoccupées par le désengagement de l’Etat du secteur culturel et de la communication. Elles se sont interrogées sur l’absence des représentants du gouvernement habituellement présents dans leurs congrès depuis les tous débuts de la libéralisation des ondes en 1981.
Elles sont d’autant plus préoccupées qu’au moment où elles se trouvent confrontées à la disparition des emplois aidés (deuxième poste de financement pour elles), aux retards de traitement des dossiers de subventionnement du FSER (première source de financement pour elles) et au besoin de financer dés 2009 la diffusion numérique dont on sait, désormais, qu’elle coûtera au minimum 20 ME au secteur (dans sa phase finale de déploiement), elles constatent :
- l’absence totale de dialogue avec le gouvernement dont le premier effet patent s’est illustré par le choix d’une norme pour la diffusion numérique (le TDMB) imposé contre l’avis du secteur de la Communication sociale de proximité qui, lui, préconisait la mise en place du DAB+.
- Une grande difficulté à comprendre la réelle ampleur de la crise financière qui touchera le Fonds de Soutien à l’Expression Radiophonique (FSER) avec la disparition programmée dés 2009 des revenus publicitaires du service public dont la taxation abonde à ce jour le FSER à hauteur de 30% de son enveloppe totale.
- La disparition subit, pour des raisons d’ordre technique relatives à l’application de la Lolf et de la transformation du CNC en Etablissement Public, du Compte d’Affectation Spécial (CAS) qui abritait jusqu’à présent le mécanisme de financement du FSER faisant craindre, à terme, une baisse et une mise sous tutelle de leur financements publics.
Les congressistes ont bien entendu les vagues orientations proposées par la représentante de la DDM pour pérenniser le FSER. Orientations qui consisteraient à budgétiser ce Fonds pour lui garantir une « augmentation » de ses ressources dés 2009 et à obtenir de Bercy qu’il ne puisse être soumis à régulation budgétaire (ce qui est le cas dans son statut actuel).
Alors que les radios associatives expriment une très grande méfiance à l’égard de la possible budgétisation de leur Fonds en y voyant, à terme, l’occasion pour l’Etat d’intervenir à la baisse sur leurs ressources en prétextant une baisse toujours plus importante de la taxe sur les régies publicitaires, elles sont parfaitement conscientes du manque de temps dont dispose le secteur dans le cadre de la mise en œuvre de la loi de finance 2009.
C’est dans ce contexte, qu’elles proposent des alternatives raisonnables et crédibles comme la mise en place d’un établissement public. Cet organisme serait destiné certes, à gérer les recettes de la taxe comme celles des abondements budgétaires qui pourraient lui être accordé, mais aussi à organiser, dans la transparence et l’exercice d’un contrôle paritaire, le développement du secteur tout entier grâce aux missions élargies qui pourraient lui être confiées.
Fort de ses propositions et de la volonté de dialogue exprimée par les radios, La CNRA demande à être reçu par Madame le Ministre de la Culture et de la Communication le plus rapidement possible afin d’une part que les orientations annoncées lui soit confirmées comme des engagements et, d’autre part, qu’un processus clair de réflexion sur l’avenir du secteur de la communication sociale de proximité soit engagé avec le gouvernement
Hervé Dujardin
Président de la Confédération Nationale des Radios Associatives
Vice Président de la Fédération des Radios Associatives du Nord de la France