La droite va imposer la semaine de 48h
Dès 1997, les Verts avaient inscrit la réduction du temps de travail comme point central de leur accord programmatique avec le PS pour les élections législatives : il s’agissait d’aller progressivement vers les 32 heures et la semaine de 4 jours. Avec les 35 heures, le temps libéré a permis le développement de secteurs économiques comme le tourisme, le bricolage, le jardinage, etc. Il a aussi dégagé des dizaines de milliers de bénévoles pour les associations intervenant dans l’ensemble des secteurs : social, humanitaire, sportif, etc.
Pendant des décennies, les travailleurs se sont battus pour les 40 heures et la journée de 8 heures, certains en sont morts, comme à Fourmies le 1er mai 1891. Chaque avancée vers cet objectif a dû être arrachée, notamment en 1936 puis de nouveau en mai 68. À chaque réduction du temps de travail, nombre de chefs d’entreprises hurlent qu’on les assassine. Et pourtant les gains de productivité n’ont cessé de progresser…
Avec la nouvelle loi “réforme du temps de travail” de cet été 2008, le gouvernement finit de détricoter les 35 heures, qui resteront de façon purement fictive inscrites dans la loi. Résultat : des salarié-e-s corvéables à merci, pouvant travailler sans contrôle 48 heures par semaine, 10 heures par jour avec comme seule obligation de payer les heures supplémentaires 10 % de plus que le salaire de base... Adieu les promesses de « gagner plus » en majorant de 25 % les heures supplémentaires ! Finies les RTT, finis les jours de repos compensateur...
L’esprit de revanche va bien au-delà de mai 1981 ou mai 1968 : Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand nous renvoient bien avant 1936... Ce projet va contre la santé des travailleurs. Entre les rythmes de travail à flux tendus plus que jamais cautionnés par cette réforme et le refus de prendre en compte la pénibilité au travail, ce projet va amplifier la dégradation des conditions de travail (multiplication des maladies professionnelles, accroissement des inégalités d’espérance de vie entre métiers). Il y a une totale cohérence dans les projets gouvernementaux.
Après avoir introduit la possibilité d’accords d’entreprises moins favorables que les accords de branche, après avoir déplacé le temps de travail de la partie conditions de travail à la partie rémunérations dans le code du travail, il est maintenant facile de proposer que le temps de travail se négocie entreprises par entreprises et sans obligation de repos compensateur.