16 juillet 2008
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12:59
Si le pétrole était à 200 dollars ? - Quelle place pour les Verts dans
la société ?
Par Michel Revol
Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts
Plusieurs observateurs l'affirment : le prix du baril de pétrole
pourrait dépasser dans les prochains mois les 200 dollars. Toute la
semaine, lepoint.fr vous propose de découvrir comment cela changerait
notre quotidien. Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts, répond
à nos questions.
Le Point : Les Verts sont-ils encore utiles à la société, maintenant
que la plupart des Français ont conscience des effets de
l'après-pétrole ?
Cécile Duflot : Bien entendu. Il faut prescrire un remède de cheval.
Or, la réponse à la fin du pétrole est politique, car c'est l'ensemble
de la société qui doit évoluer. D'ailleurs, il ne faut pas limiter le
combat au pétrole, mais à l'ensemble des ressources naturelles de la
Terre. L'uranium, qui alimente la filière nucléaire, en fait partie :
je vous rappelle que ses ressources ne sont pas non plus inépuisables
! Il faut aussi souligner qu'aucune solution technique magique ne va
nous permettre de continuer à vivre sur le mode de développement
actuel qu'on a adopté il y a 50 ans. Je prends un exemple : pendant
des années, les compagnies aériennes ont multiplié les lignes juste
pour laminer la concurrence, même si les avions voyageaient presque à
vide. D'où un gaspillage monumental du pétrole. Je le répète : la
réponse à l'après-pétrole est politique.
Le Point : Que préconisent donc les Verts ?
C. D. : Nous voulons mettre en oeuvre une politique globale, qui
s'inquiète à la fois du transport, de la construction des villes, du
mode de consommation ou encore de l'agriculture. C'est une autre
société qu'on doit inventer. Et le plus tôt ce sera fait, le mieux ça
se passera. Si on avait réagi il y a 20 ans, le remède serait plus
facile à faire passer !
Le Point : Plus précisément...
C. D . : D'abord, il faut dire clairement que le pétrole est une
ressource extrêmement précieuse, qui s'épuise. Nous devons donc la
réserver à des usages dans lesquels elle ne peut être remplacée, comme
la réalisation de certains plastiques. Plutôt que de continuer à
consommer du pétrole dans des avions qui voyagent à vide, gardons-le
pour fabriquer des prothèses, par exemple. On utilise aussi le pétrole
pour fabriquer de l'électricité. Or, il existe d'autres solutions
comme les énergies renouvelables ou l'immense chantier des ( économies d' énergie )..
. Nous devons mettre fin à la société de gaspillage pour
passer à une société de sobriété et de mieux-vivre. Car on vivra mieux
en étant économes. Quand vous mettez une heure trente le matin et
autant le soir pour aller travailler en voiture, vous gaspillez de
l'énergie, mais vous nuisez aussi à votre confort et à votre santé.
Rapprocher le lieu de domicile du lieu de travail, comme nous le
préconisons, ça rend la vie plus agréable ! Je pense aussi au pédibus
[un système de navettes pédestres pour les écoliers, NDLR]. C'est très
efficace, et bénéfique pour la santé des enfants puisqu'ils font de
l'exercice tous les jours. Mais, encore une fois, il faut que le
politique donne l'impulsion.
Le Point : Sinon ?
C. D. : Sinon, il n'y a que l'alternative du conflit : si on n'arrive
pas à trouver la parade au pétrole, les conflits pour s'approprier les
ressources restantes vont se multiplier. Et c'est la guerre en Irak.
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la société ?
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Cécile Duflot, secrétaire générale des Verts
Plusieurs observateurs l'affirment : le prix du baril de pétrole
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à nos questions.
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l'après-pétrole ?
Cécile Duflot : Bien entendu. Il faut prescrire un remède de cheval.
Or, la réponse à la fin du pétrole est politique, car c'est l'ensemble
de la société qui doit évoluer. D'ailleurs, il ne faut pas limiter le
combat au pétrole, mais à l'ensemble des ressources naturelles de la
Terre. L'uranium, qui alimente la filière nucléaire, en fait partie :
je vous rappelle que ses ressources ne sont pas non plus inépuisables
! Il faut aussi souligner qu'aucune solution technique magique ne va
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actuel qu'on a adopté il y a 50 ans. Je prends un exemple : pendant
des années, les compagnies aériennes ont multiplié les lignes juste
pour laminer la concurrence, même si les avions voyageaient presque à
vide. D'où un gaspillage monumental du pétrole. Je le répète : la
réponse à l'après-pétrole est politique.
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C. D. : Nous voulons mettre en oeuvre une politique globale, qui
s'inquiète à la fois du transport, de la construction des villes, du
mode de consommation ou encore de l'agriculture. C'est une autre
société qu'on doit inventer. Et le plus tôt ce sera fait, le mieux ça
se passera. Si on avait réagi il y a 20 ans, le remède serait plus
facile à faire passer !
Le Point : Plus précisément...
C. D . : D'abord, il faut dire clairement que le pétrole est une
ressource extrêmement précieuse, qui s'épuise. Nous devons donc la
réserver à des usages dans lesquels elle ne peut être remplacée, comme
la réalisation de certains plastiques. Plutôt que de continuer à
consommer du pétrole dans des avions qui voyagent à vide, gardons-le
pour fabriquer des prothèses, par exemple. On utilise aussi le pétrole
pour fabriquer de l'électricité. Or, il existe d'autres solutions
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autant le soir pour aller travailler en voiture, vous gaspillez de
l'énergie, mais vous nuisez aussi à votre confort et à votre santé.
Rapprocher le lieu de domicile du lieu de travail, comme nous le
préconisons, ça rend la vie plus agréable ! Je pense aussi au pédibus
[un système de navettes pédestres pour les écoliers, NDLR]. C'est très
efficace, et bénéfique pour la santé des enfants puisqu'ils font de
l'exercice tous les jours. Mais, encore une fois, il faut que le
politique donne l'impulsion.
Le Point : Sinon ?
C. D. : Sinon, il n'y a que l'alternative du conflit : si on n'arrive
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ressources restantes vont se multiplier. Et c'est la guerre en Irak.
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