On lira avec intérêt cet extrait d'' un article publié sur le site Yad Vashem France qui apporte un éclairage supplémentaire sur une décision lamentable pour notre ville que d' aucuns n' ont pas hésité à considérer qu' elle relevait d' un état d' esprit " révisionniste "
..........................Dans une étude publiée au Seuil sous le titre : "L'art de la défaite. 1940-1944", Laurence Bertrand Dorléac, elle, n'avait pas laissé Henri Bouchard dans l'ombre et le flou artistique.
Au contraire, elle y précisait la personnalité de ce sculpteur et son comportement sous la double férule de Vichy et des occupants. Une (re) lecture s'impose pour retrouver les hommes et les faits qui ont marqué cette époque où d'aucuns perdirent toute dignité devant les uniformes allemands.
Interrogée sur l'article de Clarisse Fabre publié dans "Le Monde", Mme Bertrand Dorléac ne se range pas derrière les suspicions des Amis du Musée relayées par "La Voix du Nord" (chercher à nuire à un nouveau Musée). Pour ce blog, elle commente :
- "A vrai dire, je n'ai vraiment rien à ajouter. L'article du Monde ne fait pas état de la participation du sculpteur au groupe Collaboration mais pour le reste, il résume bien la situation."
Car effectivement, Henri Bouchard était membre d'un groupement au nom devenu synonyme de bassesse devant l'occupant : "Collaboration". Fondé fin 1940 par Alphonse de Châteaubriand, ce groupe fut autorisé début 1941 par Otto Abetz .
Contrairement à ce qui se dit et s'écrit actuellement à Roubaix, la "collaboration" de ce groupe ne fut pas "uniquement artistique". Comme le prouvent ses statuts, cette "collaboration" se voulait pleinement idéologique :
- "1. Pour rassembler les Français de bonne volonté qui souhaitent sincèrement établir une France nouvelle dans une Europe nouvelle ;
2. Pour réaliser ce dessein tel qu'il a été exposé dans les divers messages du maréchal Pétain ;
3. Pour soutenir la politique extérieure et intérieure de la France telle qu'elle a été définie par le Message du Chef de l'Etat du jeudi 10 octobre 1940, et au besoin pour le défendre ;
4. Pour établir dans les rapports franco-allemands cet esprit de collaboration tel qu'il a été défini et préconisé par l'entrevue de Montoire et pour mieux faire connaître aux Français l'Allemagne réelle."
A Roubaix, ce sculpteur va bénéficier d'une reconnaissance et d'une mise en valeur dans une nouvelle aile. Comme trop souvent, d'une part s'accumulent les discours appelant au "devoir de mémoire", à la nécessité de ne pas "banaliser" l'occupation et ses zones d'ombres... tandis que d'autre part, les faits contredisent voire trahissent concrètement ces intentions publiques.....................