Lancé en 2002, le projet Blue Links avance à grands pas. Comme de nombreuses villes, Roubaix tournait le dos au canal... comme Barcelone tournait le dos à la mer !
Vendredi 10 Octobre entre laMaison du Canal à Estaimpus et la Guinguette à Leers, nous étions nombreux pour une " promenade de presse " afin de faire le point sur l' avancement des travaux et évoquer les perspectives de réouverture à la navigation et noter les signes positifs et les initiatives encourageantes prises par les communes de part et d' autre de la frontière, qui engrangent les premiers bénéfiques de ce grand projet.
Le canal qui rejoint la Deûle à l’Escaut, parsemé de 13 écluses et fermé en 1985, devrait rouvrir à la navigation de plaisance à l’été 2009.
Les trois sections qui reliaient la Deûle à l’Escaut – Marque urbaine, canal de Roubaix et canal de l’Espierres – ont été fermées à la navigation en 1985.
Il y a trois ans commençaient les travaux : désenvasement, réhabilitation des écluses et ajout de stations de pompage pour conserver un niveau d’eau stable, rénovations des chemins sur les berges, rénovation des ponts et passerelles…
« Le projet de liaison Deûle-Escaut était un énorme pari », rappelle Slimane Tir, vice-président de LMCU en charge de l' Espace Naturel Metropolitain qui souligne le « triple défi » qu’il représentait : défi patrimonial avec le respect et la mise en valeur de la variété technique des ouvrages d’arts, des canaux etc. ; défi écologique avec une attention soutenue à la faune, la flore et la qualité de l’eau ; et défi du renouvellement urbain.
La réouverture du canal est en effet un levier formidable pour renforcer l’attractivité et le dynamisme des communes traversées. Avec la réintroduction de la nature en ville, de nombreux projets de construction ou de réhabilitation (logement, espaces verts, zones économiques) ont vu le jour tout au long des 28 km du tracé.
Le coût total de Blue Links s’élève à 37 M€, portés par de nombreux partenaires de part et d’autre de la frontière (Union européenne, Conseil général, Conseil régional, Ministère de l’équipement et des transports de la région wallonne, Agence de l’eau Artois Picardie, VLMCU, Voies navigables de France…),
Aujourd’hui, promeneurs, cyclistes, pêcheurs et cavaliers profitent déjà des sentiers sur berges, du charme des écluses réhabilitées, de l’ombre des grandes haies de peupliers, du murmure de l’eau, du cri des foulques et des canards…
Pour l’ouverture à la navigation de plaisance, il faudra patienter encore un peu. Elle sera célébrée comme il se doit : on parle de la présence d’un (faux) sous-marin et de l’escale d’un paquebot fluvial en septembre 2009.
La Voix du Nord ( OLIVIER HENNION) "........Tous les élus et techniciens qui se démènent depuis 2004 avec le projet Blue Links de remise en navigation du canal de Roubaix s'étaient donnés rendez-vous vendredi à la Maison du canal de Leers-nord. Une réunion convoquée à peu près à la date prévisionnelle de fin de travaux évoquée dans le projet initial, et qui a eu pour principal objet l'annonce officielle qu'il y en avait encore au moins pour un an avant de faire coucou aux bateaux sillonnant le canal.
Un retard conséquent qui n'a pas empêché l'ensemble des partenaires de se féliciter de la réussite du projet Blue Links. Il faut bien le reconnaître, l'affaire n'était pas gagnée d'avance et sans le soutien indéfectible de l'Europe (qui finance 49% des quelque 40 millions d'euros nécessaires aux opérations de remise en navigation) qui sait si les autres partenaires (Communauté urbaine et Voies navigables côté français, gouvernement wallon et voies hydrauliques côté belge) n'auraient pas flanché avant la ligne d'arrivée. Une hypothèse pessimiste désormais peu probable puisqu'il ne reste qu'à draguer les 30 000 m³ de sédiments encore immergés côté belge, et à attendre que l'énorme chantier de percement d'une voie sous canal au pont des Couteaux (23 millions d'euros tout de même) arrive à son terme.
Oui, le gros des travaux est achevé, et Slimane Tir, président de l'Espace naturel métropolitain l'affirme avec fierté : « Il s'agit d'une véritable opération de chirurgie esthétique du territoire, qui remet à disposition des habitants de la métropole plus de 100 hectares d'espaces verts supplémentaires en comptant les berges et les parcs à venir, à l'Union et sur l'ancienne friche PCUK »..........
Le Soir ( Le canal attend les petits bateaux, SANDRA DURIEUX )
.........Finalement, le combat des associations de défense de l’environnement, mais aussi des pêcheurs et des riverains aura été payant. En 2005, les partenaires français et belges mettent en commun leurs compétences techniques et leurs finances (aidés pour moitié par les fonds européens) pour rendre ce canal à nouveau accessible à la navigation de plaisance.
Abandonné depuis plus de 20 ans, le canal a dû subir une réhabilitation en profondeur à commencer par son dragage. Quelque 154.000 m3 de sédiments ont été retirés des 21 km de voies françaises. 30.000 m3 de boues devraient être extraites de la partie belge dont le dragage débutera en mars pour se terminer en juin. Source d’inquiétude, les alluvions seront traitées dans des centres spécialisés français.
« Nous avons eu plusieurs bonnes surprises, explique Slimane Tir, vice-président de la communauté urbaine de Lille. Tout d’abord, la quantité de sédiments était moindre que prévu. Et ensuite, la teneur en métaux lourds était également plus faible que ce que l’on croyait. »
Une grande partie des travaux fut réservée à la restauration des ouvrages d’art. Treize écluses ont été automatisées, dix ponts ont été remis en mobilité et sept ponts fixes et passerelles ont été restaurés. Côté belge, peu d’aménagements sont prévus afin de conserver le caractère authentique du tronçon. Le site est en effet classé en raison de ses alignements de peupliers. Trois pontons flottants permettant l’amarrage des bateaux ont été installés près de l’écluse de Leers-Nord et à hauteur du pont Mauroy à Saint-Léger.
Nord Eclair Tournai ( Estaimpuis: réouverture du canal dans un an, ALBERT DESAUVAGE ).....
.......En France, trois chantiers sont en cours d’achèvement, mais le dragage du canal est terminé (130.000 mètres cubes de sédiments qui se sont avérés moins pollués que prévu). Côté belge, où les ouvrages d’art sont prêts à fonctionner, le dragage du canal doit encore être réalisé en 2009.
Pour Slimane Tir, qui est vice-président de Lille Métropole Communauté Urbaine, “ ce projet était un pari! Un projet venu de la militance de proximité. Deux pays, des régions, huit maîtres d’ouvrage et l’Europe, ce n’était pas gagné d’avance. Et puis, la réhabilitation du canal était aussi un défi patrimonial, un corridor vert à réinstaurer en zone urbaine ”......