L'association Droit au Logement vient d'être condamnée à 12 000 euros d'amende pour avoir installé 374 tentes rue de la Banque, à Paris, à l'automne 2007. Le tribunal de police a considéré que le DAL avait "encombré la voie publique" 374 fois.
Eh oui, c 'est surréaliste, l' action publique a été fondée sur l' encombrement de la voie publique par les tentes des mal logés ou des sans logis qui manifestent en rendant publique et visible la situation de détresse et de carence de logement auxquelles ils sont condamnés.
Même Christine BOUTIN, ministre dont le budget est en baisse y va de ses arguments moralisateurs.
La loi DALO qu' elle a été chargée de vendre médiatiquement à grands frais n' a fait que créer un tuyau supplémentaire qui se transforme en nouveau parcours du combattant pour les exclus, car c est une loi sans moyens.
Cette condamation et surtout la nouveauté que constitue l' engagement de la plainte par l' Etat est une démonstration de la volonté portée par des lobbys ou de puissants intérêts économiques, de judiciariser, d' intimider et de neutraliser la contestation quelle que soit sa forme ou le champ sur lequel elle s' exerce, en engageant une répression financière et judiciare de l' action collective.