jeudi 18 décembre 2008
Les petits Roubaisiens, qui pour beaucoup ont des parents qui ne roulent pas sur l'or, payent-ils trop cher leurs repas de cantine ? Pour les Verts, c'est certain et ils disent le dénoncer depuis belle lurette, même quand ils étaient dans la majorité. Ils ont une nouvelle occasion de hausser le ton ce soir, lors du conseil municipal.
PAR MARC GROSCLAUDE
roubaix@lavoixdunord.fr « Cela fait des années qu'on se bat pour faire baisser les tarifs qu'on juge extrêmement élevés », détaille Tounes Rahim.
La conseillère municipale pourrait se montrer satisfaite, car la ville va les diminuer. « Mais la majorité explique le faire car elle ne veut pas être en reste face à Lille et Tourcoing ! Nous considérons qu'on ne peut pas prôner la mixité sociale et pratiquer des tarifs discriminants. » Car « dans une ville où il y a plus de 7 700 RMIstes, le repas pour les premières tranches passe de 1,13 euro à 1 euro. Alors que c'est à 50 centimes à Lille et 29 centimes à Seclin. Oui, il y a des enfants à Roubaix qui ne mangent pas à midi ! »
Considérant que cette baisse n'y changera rien, les Verts voteront contre les tarifs des repas de cantine. « Si on baissait le prix de 30 %, le coût pour la ville est de 450 000 euros. Ce n'est pas insurmontable. » Et Slimane Tir d'ajouter. « Quand la ville dit qu'elle n'a pas les moyens, cela dépend de choix politiques. Elle peut tailler dans ses dépenses. La DSU est faite pour aider les familles les plus en difficulté. »
Autre sujet sur lequel les Verts comptent montrer les dents, la démocratie participative et le tohu-bohu qui entoure les comités de quartiers et le FPH. A leurs yeux, il serait pertinent que le conseil ne se prononce pas sur les délibérations qui lui seront soumises et auditionne en séance privée les comités et l'Association interquartiers. « Si on considère qu'ils ont failli et que ce dispositif est obsolète, la moindre chose est de les entendre », insiste Christian Carlier. Pour lui, « on ajoute une couche à un empilement brouillon de dispositifs ». Les Verts s'opposent donc à la « municipalisation des comités de quartiers », s'insurgent contre le fait qu'on leur confie « des fonctions supplétives des conseils de quartiers » et surtout qu'on leur « fasse porter le chapeau » d'une abstention massive. « Ce sont les partis politiques et la municipalité qui doivent porter cette responsabilité et ne pas la mettre sur le dos des bénévoles qui se décarcassent dans les quartiers. C'est un procès inacceptable. »
Enfin, par la voix de Myriam Cau, les Verts émettront un voeu au sujet de la « pollution électromagnétique » générée par les antennes relais et les bornes Wifi. A l'image de ce qu'il se passe à Tourcoing par exemple, « il faut que la ville, même si ce n'est pas sa compétence, se saisisse de sa responsabilité de protection des intérêts de la population ». En clair, déclarer un moratoire sur l'installation des antennes, ne pas céder aux « lobbies », ordonner des mesures indépendantes, sensibiliser les professionnels de santé et la population. On saura ce soir si les autres élus son sur la même longueur d'onde. •
NORD ECLAIR
Les Verts ne changent pas
Publié le mercredi 17 décembre 2008 à 06h00
Au nom du principe de précaution, les Verts réclament une charte contre la pollution électromagnétique.
Ils réclament aussi une séance privée du conseil municipal pour auditionner les comités de quartier et une plus importante baisse des tarifs de cantines.
Dans le fond, quand on écoute Slimane Tir, Myriam Cau, Christian Carlier et Tounés Rahim critiquer le comportement de la majorité municipale actuelle, on se dit que les élus Verts et ceux du Rassemblement citoyen éprouvent des sentiments identiques : la concertation, le dialogue républicain semblent passés de mode en mairie.
Peut-on pour autant parler de concordance de vue entre les deux composantes de l'opposition. S'il est certains sujets sur lesquels ils donnent l'impression de se rejoindre, il en est d'autres où les Verts tiennent à se démarquer et à apporter leur marque de fabrique.
La démocratie participative : « C'est un peu facile de dire aux Comités de quartier que s'il y a tant d'abstention c'est qu'ils ne sont pas bons » estime Christian Carlier qui estime que le maire pourrait sortir par le haut de la crise actuelle en renonçant à l'adoption des délibérations sur la démocratie participative prévues jeudi et en organisant au plus vite une séance privée du Conseil municipal au cours de laquelle les responsables des comités de quartier et de l'AIR seraient sereinement auditionnés.
Pour Slimane Tir, on assiste à une tentative de municipalisation de la démocratie de proximité : « Si l'AIR meurt c'est de mauvais augure pour la vie démocratique. »
Pollution électromagnétique : Myriam Cau regrette que l'adjointe à l'urbanisme du précédent mandat ait repoussé le projet de charte établi par Denise Bouchez.
Depuis les antennes relais se sont multipliées en même temps que se développaient le téléphone portable et la wi-fi. Pour l'élue, les risques occasionnés par ces antennes ne sont pas anodins et il est nécessaire d'alléguer le principe de précaution, de mesurer les risques en recourant à une étude épidémiologique, de geler toute nouvelle installation et d'adopter enfin une charte comme l'a déjà fait Lille.
Tarifs des cantines : certes, pour s'aligner sur sa voisine, Tourcoing, Roubaix a décidé de baisser les tarifs de ses cantines. Ainsi, le repas sera de 1 E (au lieu d'1,13 E) pour la tranche la plus faible du quotient familial.
« Un couple qui a 1300 E de ressources par mois paiera 110 E pour un enfant, deux fois moins à Lille, 39 E à Seclin. Quand nombre de Roubaisiens souffrent de la précarité et de la crise, quelles sont les priorités à retenir, qui mène une vraie politique de gauche ? » s'interroge Tounes Rahim.