EPR à Penly: une décision cynique et dangereuse
Hélène Flautre, députée européenne Verte et tête de liste Europe-écologie dans le Nord-Ouest pour les élections européennes du 7 juin 2009, dénonce avec la plus grande fermeté l'annonce de la construction d'une centrale EPR à Penly, en Seine-Maritime.
"Cette annonce tombe de l'Elysée, sans aucun débat préalable, dans la grande tradition du nucléaire français" observe Hélène Flautre. "Le président choisit la fuite en avant face aux impasses industrielles et financières de la filière nucléraire. Alors que le premier EPR, qui se construit en Finlande, n'en finit plus d'accumuler les retards, à tel point que les finlandais réclament 2,4 milliard d'euros de dédommagement, que le premier EPR français, en cours de construction à Flamanville dans la Manche, explose déjà le budget prévisionnel, cette annonce précipitée est particulièrement malvenue."
"Par cette décision, le Président français s'assoit sur le Grenelle de l'environnement mais également sur le paquet énergie-climat qu'il se targue d'avoir fait adopter sous sa présidence, au niveau européen, en décembre dernier. En effet, en portant l'effort industriel national sur le nucléaire, il affaiblit d’autant les capacités d'atteindre l'objectif de 20% de renouvelables d'ici 2020 et renonce à l’objectif d’améliorer l’efficacité énergétique.
"L'argument de la création d'emplois, dans le contexte de crise, est particulièrement fallacieux. Construire une centrale nucléaire crée certainement des emplois mais plusieurs études récentes convergent vers le résultat de créations d'emplois 4 fois plus importantes et plus pérennes dans le secteur des énergies renouvelables - biomasse, éolien, géothermie, hydraulique. Le scénario négaWatt évaluait ainsi récemment la création net d'emploi à 680 000 si la France se fixait pour objectif de réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020.
La relance économique et les emplois pérennes passent donc par le développement des renouvelables, la réduction de la consommation d'énergie, l'isolation des bâtiments, le développement des transports en commun et certainement pas par le renforcement d'une technologie obsolète, dangereuse et inefficace comme les coupures d'électricité durant la vague de froid de cet hiver l'ont montré.
Hélène Flautre appelle par ailleurs à la mobilisation ce samedi 31 janvier à Mortain à l'occasion de la grande manifestation contre la ligne THT (très haute tension) qui doit être construite entre l'EPR de Flamanville et l'Ille-et-Vilaine et la Mayenne, alors que ses effets sur la santé et l'environnement ne sont toujours pas correctement évalués.