Motion du Collège exécutif adoptée à l’unanimité le samedi 13 juin lors du conseil national inter régional des Verts
Les résultats des élections européennes marquent un tournant historique pour l’écologie politique. Les électrices et les électeurs ont fait d’Europe Ecologie la troisième force politique du pays, au coude à coude avec le PS. L’écologie politique qui a obtenu 16,3 % et 2 800 000 voix peut devenir désormais une force incontournable et majeure. Cette campagne, faite en commun avec l’ensemble du Parti Vert Européen a vu une vague verte déferler en Europe de Belgique en Angleterre, d’Allemagne en Grèce. Le groupe Vert au Parlement Européen passe de 41 députés à au moins 53 et devient un groupe charnière pour la construction d’une autre Europe et d’une majorité anti Barroso.
Ce résultat n’est pas un accident électoral. Il est le produit de la rencontre entre une volonté de rassemblement, des candidats aux parcours différents mais complémentaires dont Dany, Eva et José ont été les porte-parole, la construction d’une campagne de longue durée, cohérente fondée sur un projet et un programme de transformation écologiste, un réseau social s’appuyant sur Internet et l’action militantes des groupes de terrain, des initiatives comme celle du collectif Sauvons les Riches.
La campagne a montré non seulement un rejet de l’action de la gauche traditionnelle et de l’extrême gauche de témoignage mais aussi un désir d’écologie, un sentiment d’appartenance nouveau de la part des électrices et des électeurs.
Ce résultat signe l’entrée, après la naissance publique de l’Ecologie politique avec René Dumont et la fondation des Verts, après la maturation avec l’entrée de milliers d’élus dans les instances locales et régionales, au Parlement et au gouvernement, de la troisième période de l’écologie politique.
L’écologie politique n’est plus un élément marginal du paysage politique mais peut devenir une force politique majeure, autonome, refusant d’être le supplétif de quiconque et aspirant à gouverner pour changer le cours des choses.
Nous avons porté lors de cette campagne européenne l’espoir d’une transformation écologiste de la société européenne. Nous devons maintenant le concrétiser en France. Nous avons d’immenses responsabilités pour ne pas décevoir l’électorat qui s’est porté sur Europe Ecologie.
L’abstention atteste de la profondeur de la crise de représentation en particulier dans les milieux populaires. S’accompagnant d’une montée des extrême droites en Europe, c’est une situation dangereuse pour la démocratie.
Par nos propositions, nos pratiques, nous devons convaincre qu’une autre politique est possible et que l’écologie s’est aussi la prise en compte des problèmes sociaux. .
Les urgences écologiques, sociales et démocratiques n’ont jamais été aussi fortes. Les attentes qui en découlent nous appellent à inventer de nouvelles formes d’expression et de structuration politiques de notre famille politique, l’écologie.
Construire l’alternative écologiste, en fédérant tout le peuple de l’écologie doit être notre boussole dans la période. Nous devons à tout prix sauvegarder le véritable trésor constitué par les acquis de la campagne d’Europe écologie : Rassemblement, diversité, autonomie, crédibilité.
Dans cette campagne, Les Verts ont été la colonne vertébrale de la mise en œuvre du rassemblement, dont la force provient de la diversité de ses acteurs : associatifs, personnalités de la société civile, initiateurs du Pacte écologique, membres actifs du Grenelle de l’environnement, et les nombreux citoyennes qui ont rejoint les comités locaux... Ils portent ainsi la responsabilité majeure de faire vivre ce rassemblement qui passe par la métamorphose de l’écologie politique.
Nous devons bâtir la maison commune des écologistes sans détruire les acquis politiques, organisationnels et programmatiques des Verts. Pour concrétiser cette ambition, nous devons nous donner des repères pour rassembler un arc de forces très larges.
Le périmètre de l’écologie politique ne se réduit pas aux militants issus des associations environnementalistes. Il doit s’ouvrir à tous ceux qui partagent le projet de transformation écologique et solidaire de la société.
Nous devons faire le pari de la créativité collective fondée sur la richesse des différences des composantes du rassemblement. Nous devons enfin proposer aux dizaines de milliers de membres déjà signataires ou étant susceptibles de participer à ce projet commun, une feuille de route précise avec des rendez vous réguliers ;
En effet, nous devons continuer d’adapter nos modes d’organisation pour que, comme nous avons su le faire lors de cette élection européenne, nos campagnes puissent s’inscrire dans des formes de militantisme dont le mode d’engagement au sein de la mouvance de l’écologie est variable. Cette diversité d’engagement est une des clefs du succès d’Europe Ecologie, nous devons en prendre acte et veiller à sa possibilité même lorsqu’elle s’exerce dans un cadre relativement informel. Ce militantisme n’est pas concurrent des Verts ; il est complémentaire et nous devons continuer à le prendre en compte.
Si la porte des Verts est ouverte à ceux et celles qui adhèrent à leurs valeurs et que chacun(e) peut contribuer à l’évolution depuis leur création, les Verts doivent aussi entendre ceux qui préfèrent se tenir à l’écart des engagements partidaires et continuer à œuvrer avec eux. Ce qui nous importe avant tout est la sincérité des engagements et la démocratie des fonctionnements.
Considérant l’urgence de prolonger l’élan de la campagne des européennes, le CNIR propose :
1- de poursuivre, élargir, renforcer, approfondir la dynamique de rassemblement de l’écologie politique. Les 13000 signataires et les 5010 comités locaux, les Verts, R&PS, les militants et candidats issus du mouvement associatif, et les eurodéputés nouvellement élus forment le socle de cette dynamique. Un comité d’animation et de pilotage (CAP) du rassemblement issu de ces composantes sera institué pour organiser la journée du 4 juillet 2009 rendez vous militant et festif des comités Europe Ecologie, tirer un bilan de la campagne, définir les attentes vis à vis des députés européens, organiser le suivi citoyen du travail européen, avec le mouvement associatif et de mettre en chantier les initiatives du rassemblement. Le CE et les élus au Parlement européen doteront ce Comité d’animation et de pilotage (CAP) d’un dispositif lui permettant de continuer son travail : site internet, mise à disposition de collaborateurs, financement...
2 -de faire du Rassemblement un des axes majeurs des Journées d’Etés des Verts. Ces Journées d’été des Verts avec Europe Ecologie seront l’occasion d’un approfondissement du rassemblement ouvert à tous les comités locaux d’Europe Ecologie. Elles permettront d’élaborer un bilan collectif, de mettre en commun les attentes à l’égard des eurodéputés et de préparer avec le Parti Vert Européen les prochaines échéances. Une plénière, et d’autres moments de débat, avec la participation des principaux acteurs du rassemblement, seront consacrés à l’avenir de l’écologie politique en France et en Europe.
3 - de charger le comité d’animation et de pilotage du Rassemblement en lien avec le CE de préparer les rendez-vous en mettant sur pied des groupes de travail nationaux associant des acteurs de la campagne, des militants verts et des citoyens engagés dans la mouvance de l’écologie politique : faire de Copenhague le Seattle du Climat ; préparer à la base le Bruxelles de l’emploi, organiser la lutte contre les paradis fiscaux.
4 - d’ouvrir sans tabous en lien avec les partenaires du rassemblement le chantier de l’écologie politique du XXIème siècle. De quels outils nouveaux se doter : Fondation, revue, fête annuelle, liens avec les différents secteurs sociaux, rôle de la Fédération des Elus, contrats de partenariats avec les associations... Les Journées d’Eté de Nîmes seront l’occasion de lancer les travaux. Ce chantier se traduira par une première étape en décembre : le Forum national des 6 h de l’écologie politique
5 - de tenir à l’automne des conventions régionales du rassemblement précédé d’une convention nationale, ouvertes aux acteurs sociaux et chargées de proposer un projet de conversion écologique des territoires et d’organiser la campagne régionale et autonome de listes de rassemblement des écologistes en lien avec les CAR. Cette campagne sera une campagne nationale s’inspirant de la campagne des élections européennes avec des meetings nationaux dans chaque région, une communication nationale et un projet d’écorégion décliné pour chaque liste.
6 - Tout en restant disponibles pour les échanges sur le fond avec leurs partenaires de gauche, les Verts dans cette période ont pour tâche prioritaire de construire l’union des écologistes, de construire ce pôle autonome. Cette construction politique va de pair avec notre stratégie d’alliance visant à créer une majorité de transformation sociale et écologique pour battre la droite en 2012.
7 - de faire au prochain CNIR un bilan sur la tenue de cette feuille de route en présence de nos partenaires du rassemblement
adoptée à l’unanimité