mercredi 22.07.2009, 04:47 - La Voix du Nord
En mauvais état et sous la menace d'un arrêté d'expulsion depuis des années le refuge LPA de Roubaix n'a pour l'instant aucune solution concrète de relogement. Il poursuit néanmoins sa mission tant bien que mal.
CLAIRE DEBUYSER
roubaix@lavoixdunord.fr Le refuge de la Ligue protectrice des animaux de Roubaix date des années 1960 et faisait à l'époque figure de modèle. Aujourd'hui, il est dans un état de vétusté avancé. Par grand vent, les tôles ondulées de la fourrière se soulèvent. Les piliers de soutènement risquent de s'effondrer et le béton au sol se lézarde. Cela fait dix ans que les travaux d'entretien ne sont plus effectués. Depuis que le projet de réaménager la zone de l'Union sur laquelle se trouve la LPA, a été décidé, sans qu'aucune solution de relogement n'ait été prévue pour le refuge.
La LPA de Roubaix remplit la mission de ramassage des animaux errants pour 83 communes. Mais aucune de ces villes n'accepte d'accueillir un refuge sur son territoire. Pourquoi ? Dominique Dupont, chargée de mission à la LPA, avance deux raisons. « Un refuge est bien vu par les jeunes générations, mais pas toujours par les anciens qui le perçoivent souvent comme un mouroir. Et puis surtout, un refuge ne rapporte pas d'argent puisqu'il n'y a pas de taxe professionnelle ».
Ne lui parlez pas non plus des supposées nuisances occasionnées par un refuge qui abrite tous les jours au moins deux cents animaux. Elle cite en exemple celui de Calais, entièrement certifié haute qualité environnementale, où les animaux bénéficient d'une grande zone de promenade, d'un système de nettoyage bien conçu.
Quand le site de Roubaix fermera - ce qui finira bien par arriver un jour, même si aucune date n'est déterminée -, la LPA aimerait le remplacer par une « Maison de l'animal en ville », qui servirait à la fois de fourrière, de refuge, de centre de soins pour la faune sauvage et de centre de prévention pour la protection de cette faune.
Pour l'heure, aucune solution concrète n'est avancée. La ville de Roubaix n'est plus propriétaire du refuge, ni du terrain. Elle a passé le relais à la SEM ville renouvelée Lille métropole, qui devrait bientôt effectuer les travaux les plus urgents.
En mai dernier le groupe des Verts de la Communauté urbaine a demandé par courrier à Martine Aubry de prendre sous la coupe de Lille-métropole la compétence fourrière des communes de l'agglomération. Trouver un terrain adéquat pour la LPA deviendrait alors plus facile, car LMCU ne manque pas de ressources foncières. La maire de Lille et présidente de LMCU n'a pas encore donné de réponse.
Si la LPA se fait expulser de Roubaix avant qu'une solution apparaisse, les douze salariés du site perdront leur emploi et rien n'est prévu pour les animaux. « On est tenus dans l'incertitude », déplore Dominique Dupont. Alors, à quand une solution ?
•