Les partenaires du programme Blue Link, qui vise à restaurer le canal entre la Deûle et l’Escaut, ont profité des journées du patrimoine pour lancer une opération festive : la réouverture du canal de Roubaix à la navigation après 25 ans de désaffectation.
Les 19 et 20 septembre, baptisés "Blue Days", le public a pu se réapproprier un patrimoine industriel à ciel ouvert : le canal entre la Deûle et l'Escaut. Sa restauration doit lui permettre de devenir un vecteur de développement économique, social et environnemental du versant Nord-Est de l’Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai.
« Qui aurait imaginé en 2002 un plan bleu métropolitain : la valorisation des canaux, des anciens bras de canaux, des rivières canalisées… C’est devenu un élément fondamental de l’aménagement de notre métropole, » remarquait Slimane Tir, vice-président de Lille Métropole Communauté urbaine (LMCU) chargé de l’Espace naturel métropolitain.
Le projet multi-partenarial d’envergure européenne Blue Link a nécessité l’investissement de 37 millions d’euros, financés à 50 % par des fonds européens. Les travaux ont permis la réhabilitation des ouvrages d’arts (7 ponts fixes et 7 mobiles, 13 écluses), la restauration des berges et des chemins de halage (5 400 m de nouvelles sections et 7 700 m de chemins réhabilités), la mise en place d’un nouveau système d’alimentation en eau, la restauration du tirant d’eau via le dragage du canal et de la Marque urbaine, l’installation d’équipements de plaisance.
( Pour en savoir plus :
Compte-rendu des Blue Days sur le site de LMCU )
De nouvelles stations de pompage ont été installées à chaque écluse pour remonter dans le bief amont l’eau utilisée par le passage des bateaux et recycler ainsi l’eau du canal. Ce dernier franchit en effet un seuil à 33 mètres d’altitude grâce aux 13 écluses ; en raison de sa topographie, il se vide naturellement et devait jusqu’à présent être alimenté. Peu à peu, les pompes présentes à chaque écluse prendront le relais.
Toutefois, le recyclage ne suffit pas à maintenir le plein d’eau des biefs. Il y a aussi des pertes dues à l’évapotranspiration et aux fuites. Ces pertes « définitives » sont compensées par la ressource en eau complémentaire de la station d’épuration du Grimonpont. Un système de neuf bassins filtrants assure la bonne qualité de l’eau s’écoulant dans le canal.
Liaison effective en 2010
Autre aspect important : le dragage des sédiments, sans aucun doute l’aspect le plus complexe de tout le projet puisqu’il il faut enlever, transporter et déposer 245 000 m3 de sédiments.
D’ailleurs, sur le canal long de 28 km, seuls les quelques kilomètres qui séparent la frontière française et l’Escaut ne sont pas encore ouverts. En cause : le dragage, qui n’a pas encore été réalisé. Il va être fait dans les mois à venir et la liaison Deûle-Escaut devrait être effective au printemps 2010.