Vous pouvez prendre connaissance ci-dessous d’une critique parue dans Telerama ( et Libération ) sur une nouvelle occasion ratée d’analyser avec profondeur, pertinence et nuance des phénomènes sociaux sans prendre pour parti pris et données d’évidence des affirmations ou accusations d’inspiration réactionnaire et raciste, qui se présentent comme seuls dépositaires de la laïcité.
Cette manière pernicieuse de traiter ce sujet aboutit à une lamentable entreprise de dénigrement de notre ville de Roubaix, de la gauche et des écologistes.
Concernant les verts, elles furent largement diffusées par un ancien dossier de valeurs actuelles. Leur caractère manipulatoire et grossier a largement été démontré.
Dommage que Bernard DEBORD, n’ait pas tenu ses engagements de présenter sérieusement les points de vue des personnes qui l’ont reçu.
En ce qui me concerne 2 heures d’entretien et d’enregistrement pour quelques secondes incompréhensibles.
Triste dérive que celle de Christian MAES, ancien communiste, ancien socialiste, ancien Chevènementiste ( ?) aujourd’hui rallié à L’UMP roubaisienne qui a participé avec jubilation d’une nouvelle entreprise de dénigrement de notre ville.
Lui qui fut aux premiers rangs de la suite de S Royal quand elle fut invitée à prendre la parole dans la mosquée des 3 Ponts.
Le financement de l’association cultuelle qu’il dénonce aujourd’hui ne relevait-il pas de sa responsabilité politique en sa qualité de « conseiller spécial » chargé des associations… ?
Il ne lui reste plus qu’à suivre le chemin de Nihous et De Villiers et rallier un quelconque comité de coordination de la majorité de N. Sarkozy.
Curieusement, aucun élu ou député Maire UMP ou Modem n’est cité ou interrogé, pourtant plusieurs d’entre eux ont pris position et se trouvaient dans la table ronde à Lille Grand Palais….
Une vision et une sélectivité bien étranges !
Ne s’agit –il donc que d’un document de complaisance, à charge, au service de l’UMP qui dézingue principalement Martine Aubry, diffusé à point pour organiser la pression médiatique et politique nécessaire pour une nouvelle offensive « sociétale » contre « l’islamisation rampante de la République soutenu par des idiots inutiles » ( ?) Je suis tenté de le penser.
Les quelques semaines qui nous séparent des prochaines régionales nous apporteront très vite la réponse à cette question : comment la droit et l’UMP vont utiliser et exploiter la « burqua » et le « Nikab » ( qui relèvent de comportement sectaires et ultraminoritaires) pour faire monter leur électorat… Je crains malheureusement le pire.
Voile sur la République - Documentaire de Bernard Debord (France, 2009)
Un voile partialement levé
Télé. Partant de l’affaire Bergham, Bernard Debord réalise un documentaire bancal sur les musulmans du Nord.
Voile sur la République documentaire de Bernard Debord (2009). France 2, ce soir 22 h 55.
Amis flippés, zappez. Sinon, cette plongée très orientée dans une agglomération lilloise apparemment gangrenée par l’islamisme risque de vous faire cauchemarder. Soit donc un documentaire de Bernard Debord, vieux routier de la caméra dont les œuvres ont été consacrées par plusieurs prix. «C’est en 2006, à la lecture d’une coupure de presse, que l’idée de ce film a germé», raconte-t-il. La Cour de cassation venait d’interdire l’incinération d’Amar Bergham - pratique interdite par le Coran - au motif que l’apostasie de ce Lillois, athée bien que né dans une famille musulmane, n’était pas valable, seul un tribunal islamique étant habilité à la reconnaître. Y a-t-il un microclimat favorable aux barbus à Lille ? C’est ce que le réalisateur prétend démontrer. Sauf que de démonstration, justement, il n’y en a pas.
Le documentaire démarre brut de décoffrage par l’interview d’une femme très voilée et très agressive. «On m’acceptera comme je suis, comme on acceptera toutes les filles qui ont décidé de porter le voile, assène-t-elle. Votre costume ne me dérange pas, je ne vois pas pourquoi mon voile dérange.» Problème : elle est agent d’accueil à la maison des associations de Roubaix. Explications embarrassées du maire : «Les personnes salariées des associations qui reçoivent des subventions publiques ne peuvent porter le voile.» Pourtant, cette femme le porte.
Le fait est que les municipalités de Roubaix et Lille font preuve, pour des raisons électoralistes ou dans l’espoir d’acheter la paix sociale, d’une certaine complaisance à l’égard des musulmans fondamentalistes. Martine Aubry est au mieux avec Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille Sud, président de la Ligue islamique du Nord, une branche de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF). Or, dans l’affaire Bergham, Amar Lasfar s’est permis d’envoyer à la justice une fatwa selon laquelle«seule une autorité judiciaire musulmane dans un pays musulman doit définir et vérifier les causes de l’apostasie d’une personne». Quant à la mairie de Lille, «alors que nous avions eu gain de cause [en première instance, ndlr],rappelle l’un des trois enfants du mort, elle a osé mettre un veto à l’incinération de notre père. Elle a été à l’encontre d’une décision de justice. Pourquoi ? Qui est-elle pour décider ?»
Tout le documentaire est rythmé d’images de femmes lourdement voilées. Objectif : montrer que Roubaix et Lille sont des «laboratoires de l’islam politique», comme le dit le commentaire. La sociologue Leïla Babès intervient également pour confirmer cette thèse. Pour elle, les fondamentalistes veulent imposer «un peu plus d’islam chaque jour jusqu’à ce que la société devienne entièrement musulmane».
Le docu de Bernard Debord concentre ses critiques sur l’UOIF et le Collectif des musulmans de France, proche de l’intellectuel Tariq Ramadan. Vieilles lunes. Ces mouvements sont-ils les plus dangereux ? Sur le terrain, la radicalisation, réelle, vient plutôt des salafistes dont se réclament les filles portant le voile intégral. D’eux, il n’est pas question dans ce film. Pas plus que des musulmans laïcs partisans d’un islam ouvert qui existe à Roubaix et Lille, comme partout en France.
( Libération )