CONSEIL LMCU 25 JUIN 2010
MODIFICATION DES TARIFS DE TRANSPORTS EN COMMUN AU 1ER JANVIER 2011
Quelques mots, au nom du Groupe des Verts, au sujet de cette délibération. Je serai très bref sur mon propos.
Je voudrais d’abord rappeler que les objectifs de ce Plan de développement des transports en commun sont extrêmement ambitieux puisque, les orateurs précédents l’ont rappelé, sont envisagés :
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Un doublement de la part modale aux alentours de 20 % dans les transports en commun à l’horizon 2020 (dans moins de 10 ans).
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Un programme –que nous avons validé il y a quelques mois et à hauteur d’1,7 milliard d’euros d’investissements– qui conjugue l’organisation d’une offre et d’équipements adaptés à de nouvelles formes de mobilité, en ce qui concerne les services, leur intégration dans le réseau, le principe de l’intermodalité, mais également la sécurisation des réseaux.
Je salue à ce titre tous les travaux qui ont été menés dans cette direction.
Il faut aussi situer cette délibération dans son histoire, puisqu’elle provient d’un développement accéléré de ce que je pourrais appeler « l’amour pour les transports en commun ». Evidemment, il y a un amour désiré mais il y a aussi un amour contraint. On peut décliner toutes les versions de cette motivation pour les transports. Néanmoins, je voudrais rappeler qu’entre 2001 et 2009 nous sommes passés de 106 millions à 153 millions de voyages, avec un taux de couverture de participation des usagers qui reste relativement faible, puisqu’il se situe aux alentours de 18 % de l’ensemble du coût d’exploitation du réseau proposé.
Face à ce chiffre englobant la totalité des voyageurs de la métropole, nous considérons ici les cas particuliers des jeunes (sous divisés en trois catégories : 90 000 étudiants, 63 000 lycéens, et les 4-25 ans), des employés des secteurs public et privé, des séniors et des utilisateurs occasionnels.
Je ne voudrais pas revenir sur le détail des propositions et des exemples donnés par notre collègue Eric QUIQUET, mais je veux faire simplement remarquer un certain nombre de points extrêmement importants.
On distingue d’abord au travers de ces exemples une forme d’esquisse de politique familiale, vers laquelle on se dirige. On ne raisonne plus en termes d’individus, mais on introduit la notion de « capacité contributive » pour la famille, pour le couple, pour le ménage, et qui intègrent l’individu. De ce point de vue, c’est une avancée notable par rapport à un système tarifaire qui s’adressait à des individus en quelque sorte anomiques, et considérés pour eux-mêmes.
La deuxième proposition qui a été évoquée et que notre Groupe trouve particulièrement intéressante –relayée aussi par Rudy ELEGEEST– c’est qu’il est important de sortir de la forme de « millefeuille tarifaire » dans laquelle nous nous sommes englués, pour aller vers un dispositif qui soit fondé sur des bases beaucoup plus justes. Les revenus, le quotient familial, … tout cela mérite d’être discuté. Mais ce qui est clair c’est qu’il faut raisonner sur un élément fondamental du point de vue de la justice sociale, en intégrant la notion de « capacité contributive » des ménages.
Troisième élément, qui concerne l’avenir, l’anticipation et l’accélération : il est évident que compte tenu des contraintes actuelles que nous évoquons les uns et les autres régulièrement, et des impacts divers et variés générés par la crise financière, devenue fondamentalement une crise sociale et des finances publiques, il faudra bien évidemment un jour accélérer nos choix.
Comment allons-nous faire en sorte d’accélérer ces programmes de transports en commun qui sont si indispensables à la justice sociale, à la mobilité de tous les habitants de nos quartiers (et je pense, bien évidemment, aux quartiers populaires les plus excentrés) contre les choix du « tout routier », du « tout échangeur » ?
Pour ces raisons, nous soutenons cette délibération.
Slimane TIR
Président du Groupe Les Verts