La délibération concernant le marché de la restauration :
Sous l’impulsion de la majorité municipale de 2001 une composante d’origine bio a été introduite dans les repas de la restauration scolaire. Depuis 2004, c’est un repas tout bio qui est proposé une fois par mois. La délibération reprend cet objectif d’un repas bio par mois. Avec possibilité d’atteindre d’ici 2015 l’objectif de 20% de bio, objectif que l’Etat s’est fixé pour 2012 dans le cadre du Grenelle de l’environnement.
Les produits bio se posent aujourd'hui comme une alternative capable de produire sans détruire, d'entretenir une économie viable, saine, créatrice d'emplois, socialement équitable, soutenable pour l'environnement et qui produit des aliments de qualité. Les produits bios sont des produits à moindre nocivité sur notre santé et surtout sur le corps de nos enfants. La récente étude publiée dans le Monde montre les risques de cancer et de maladie liés à une mauvaise alimentation. Il est d'ailleurs établi que les pesticides sont à l'origine de leucémies, tumeurs des ganglions, et de certaines tumeurs au cerveau.
Certaines études ont par ailleurs montré que les aliments issus de l'agriculture biologique pouvaient même contenir jusqu'à trois fois la teneur en anti-oxydants des aliments issus de l'agriculture conventionnelle.
Plus qu’un effet de mode, il y a là un véritable enjeu de société.
Dès 2001 la ville de Roubaix a su se monter novatrice en matière d’alimentation bio dans la restauration. C’était une volonté claire et affichée d’inscrire notre démarche dans un véritable développement. Aujourd’hui on nous demande de valider ce qui été déjà fait il y plus de 6 ans, sans progrès réel. Les objectifs que vous nous proposez restent à minima, pourtant l’enjeu est de taille.
La ville de Lille s’est fixée 50% de bio d’ici à 2013, ne pourrions nous afficher aussi clairement cette volonté ?
Le bio reste une denrée chère :
Mais différentes études montrent des possibilités offertes aux municipalités pour faire diminuer les coûts d’achat tels que :
- privilégier les filières courtes,
- adhérer à des groupements d’achats pour faire baisser les prix.
D’ailleurs une telle démarche est en cours d’élaboration à la Communauté Urbaine de Lille, démarche que nous souhaitons. La ville de Roubaix va-t-elle s’ y inscrire ?.
Les tarifs de la restauration :
Lors de la présentation de votre délibération en commission municipale vous nous avez indiqué que les tarifs de la restauration scolaire resteraient les mêmes. Or nous aurions pu penser que l’annonce du classement de la ville de Roubaix comme l’une des villes les plus pauvres de France aurait des conséquences sur la prise en compte de la question sociale dans toutes les politiques menées par la ville.
Garantir à chaque enfant un repas de qualité est un gage d’assurer une meilleure égalité de réussite pour touts les jeunes Roubaisiens.
Je vous rappelle que la ville de Lille a divisé ses tarifs par 2. Son tarif de cantine minimum est à 50 centimes, alors qu’à Roubaix nous sommes encore à 1,13 euros. La ville de Drancy, quant à elle, a accordé la gratuité de la cantine pour tous les enfants.
Un effort supplémentaire est possible à Roubaix. L'amélioration concrète de la vie des roubaisiens doit redevenir une priorité municipale. Il suffit juste de la volonté politique des élus et surtout une prise en compte de la réalité sociale Roubaisienne.
Enfin, il est nécessaire d’éclaircir un autre aspect de la question sociale : les emplois.
Le prochain marché prévoit, en matière de gestion, une « évolution possible vers un autre mode de gestion en cours de marché avec une nouvelle négociation ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
Doit–on comprendre que la ville se réserve la possibilité de passer au privé la gestion des restaurants scolaires ? A la place de fonctionnaires de la ville de Roubaix, on aura des employés privés, payés au lance pierre (le SMIC). Le volume des prestations de service augmentera dans les comptes de la ville tandis que celui du personnel diminuera. Après quelques suppressions de postes, on vantera la « rigueur de gestion » de la ville tandis que le moyen utilisé pour y arriver sera en réalité la casse sociale.
Qu’est donc véritablement « l’autre mode de gestion » dont il est fait état ? La commission paritaire a-t-elle été au moins informée sur cette hypothèse de travail ?
Cette interprétation pousse à regarder avec circonspection la clause d’insertion.
La ville affiche un intérêt pour l’insertion, mais à la lecture de la clause dont nous venons de parler, on peut en douter. Que signifie exactement la clause d’insertion avec « rémunération de personnels sur la base de 1200 heures par an » ? Ne va-t-elle pas se traduire par un simple artifice qui permettra au prestataire de bénéficier d’exonération de charges en espérant par là une baisse des prix du marché ? Cela peut être encore un moyen de réduction des coûts par la casse sociale.
Il faudrait nous en dire plus sur la rédaction de la clause. Il est évident que nous ne pouvons pas, à Roubaix, sur des besoins permanents, brader des emplois permanents contre des emplois précaires.