On avait déjà cité celle qui figure en tête, Martine Aubry. On n'avait pas encore égrené tous les noms qui apporteront non seulement leur caution et leurs encouragements, mais qui, car ils se voient déjà victorieux au soir du 17 juin, seront là pour interpeller le député Slimane Tir. « C'est notre façon de concevoir la démocratie, insiste Myriam Cau, vice-présidente de la Région et cheville ouvrière de ce comité. Entre deux élections, il faut engager le débat avec la société civile. »
Plus de 80 personnes dans le comité
Il n'y a donc pas que des politique à s'engager au côté du tandem Vert-PS Slimane Tir, Hélène Declercq-Fassiaux. Comme Haddadi Kaddour, plus connu par son nom de scène HK, mais aussi Augustin Legrand, le cofondateur des Enfants de Don Quichotte, « qui n'est pas une personnalité parisienne : il est venu à Roubaix et il connaît la situation du logement ». Il y en a d'autres, plus connus dans le secteur, des frères Lazaoui (Roubaix Sport Culture) à Pierre Wolf (à l'origine de Baraka), en passant par des figures de l'action sociale et sportive à Wattrelos.
Mais les premiers à afficher leur appui à Slimane Tir, ce sont évidemment les élus du secteur, appelant à apporter une majorité de gauche. « L'élection de François Hollande et le nouveau gouvernement, c'est la condition nécessaire, mais pas suffisante », insiste la sénatrice Marie-Christine Blandin. Pour Yves Durand, le député maire de Lomme, « rien n'est possible si les 10 et 17 juin, il n'y a pas une majorité forte, unie, solidaire et loyale ». C'est ce dernier terme qui, bien évidemment, était au coeur de cette réunion : opposer cette candidature avalisée par les partis d'union de la gauche à ceux qui s'en sont éloignés. Autrement dit, Dominique Baert, député sortant exclu du PS, dont le nom n'aura pas été prononcé une seule fois lors de la présentation du comité de soutien. « J'ai appris à connaître Slimane Tir, à le reconnaître. Je serais fier s'il était élu à l'Assemblée nationale. Un accord est un accord, c'est un acte politique qu'il faut respecter, car il y aura d'autres combats à mener en 2014. » Et pour le conseiller général Mehdi Massrour, la discipline et la loyauté mise en avant par le gouvernement doit s'appliquer à ceux qui veulent lui construire une majorité. « Sans ressentiment à l'égard de quiconque, s'il manque dans cet accord de partis des soutiens déterminés, cela suffit pour perdre », prévient le sénateur René Vandierendonck.
Un ennemi, le FN
Comment Slimane Tir perçoit-il cette situation ? « J'ai deux adversaires. J'entends combattre sur le front du projet et des valeurs la droite dure qui est toujours en mouvement et qui sera présente dans cette campagne. Cette droite UMP qui a depuis des années mis en péril l'hôpital, l'école et le lien social. Mais mon ennemi politique, c'est l'extrême droite. Je souhaite en faire une démonstration, importante à mes yeux, et marginaliser le Front national qui porte à Roubaix et Wattrelos une vision rancie, rétrograde et réactionnaire de la France. » Et sur la candidature de Dominique Baert, au-delà du thème déjà ressassé de l'union et du respect des accords ? « J'ai toujours dit que je comprenais la situation sur le plan humain. Il a décidé de se lancer dans une aventure solitaire, je le constate et je le déplore avec tristesse. » Un discours lisse qui sera celui de toute la campagne ? Ou faut-il s'attendre à voir les membres du comité de soutien avoir des propos moins amènes ? On a moins d'un mois avant le premier tour pour le savoir. •
MARC GROSCLAUDE
Info locale > Roubaix
Slimane Tir compte ses soutiens et amis
Par la rédaction pour Nord Eclair, Publié le 19/05/2012
Le candidat investi par le PS, EELV, le MRC et le parti radical de gauche a un premier noyau de 80 noms dans son comité de soutien. Un comité présidé par Martine Aubry en personne, et dans lequel on trouve pas mal de socialistes...
Son nom n'a jamais été cité. mais l'ombre de Dominique Baert, actuel député socialiste de la 8e circonscription qui a décidé de briguer un nouveau mandat planait. La phrase du jour : « Un accord, c'est un accord », répétée par de nombreux socialistes.
Il y a d'abord eu Pierre Dubois et René Vandierendonck, l'actuel et l'ancien maire de Roubaix. Le premier, devenu sénateur, vante les mérites de Slimane Tir, qui siège dans l'opposition... Le second avoue que l'élection de Slimane Tir serait même « une immense fierté ». Christophe D'hulst, premier adjoint au maire de Wattrelos et l'ancien maire de Wattrelos d'Alain Faugaret, devenu opposant farouche de son successeur désigné, en appellent « à la discipline et à l'intérêt supérieur ».
Mehdi Massrour, conseiller général et son collègue Renaud Tardy, premier adjoint à Roubaix, parlent de cet accord avec ferveur... Slimane Tir buvait du petit lait. Seul Yves Durand, député-maire de Lomme, a concédé que le respect des accords pouvait poser « des difficultés et des blessures » . Avant d'ajouter, « mais la vie politique et les enjeux sont tels... » « On sort d'une sale période, on a sorti l'homme de Neuilly, estime Marie-Christine Blandin, ancienne présidente verte de la Région, il faut maintenant une large majorité à l'assemblée pour détricoter les horreurs » Chacun, la main sur le coeur, estime donc qu'au nom des principes mais aussi des qualités du candidat, et de sa suppléante Hélène Declercq-Fassiaux, le parti socialiste doit se ranger derrière cette candidature, fruit des accords entre le PS et EELV. Le comité de soutien rassemble déjà 80 noms. Dont Augustin Legrand, fondateur des Don Quichotte à Paris, et un certain Claude François, distributeur de films. Myriam Cau, élue roubaisienne verte et vice-présidente de la Région, précise que d'autres soutiens sont les bienvenus.w
DELPHINE TONNERRE
Nord Eclair