CONSEIL MUNICIPAL
LE DEBAT D'ORIENTATION BUDGETAIRE ( délibération 513)
En matière financière, il peut être utile de s'attarder sur le montant des recettes et dépenses par habitant.
C'est finalement ces chiffres qui permettent de faire le lien entre les masses financières, forcément abstraites, et le service rendu aux habitants.
En 2010, à Roubaix, le montant des produits de fonctionnement a été de 1.400 euros par habitant et c'est à 7 euros prés le montant de la moyenne pour la strate des communes de 50 à 100.000 appartenant à une intercommunalité avec TPU.
Cette situation est récente, ce n'est qu'à partir de 2008 que Roubaix dispose en ressource par habitant d'à peu prés l'équivalent de la moyenne de la strate.
Pour mémoire, en 2002, la différence était de 225 euros au détriment de chaque habitant roubaisien.
C'est bien évidemment la faiblesse des ressources fiscales qui était à l'origine de ce manque et c'est bien évidemment l'évolution récente de la Dotation de Solidarité Urbaine qui a permis la normalisation, qui n'est, remarquons le, qu'un alignement sur la moyenne.
L'envers de la médaille, c'est l’extrême dépendance aux dotations de l'Etat et en particulier à celle qui est directement indexée sur les difficultés sociales.
Il ne semble pas que la DSU soit menacée pour 2012, mais quand un parti comme l'UMP envisage de diminuer de 2 milliards par an pendant 5 ans les dotations de l'Etat aux collectivités, il y a de quoi être inquiet.
La question des ressources, c'est qu'en fait on ?
Les chiffres roubaisiens par habitant ont été en 2010 très proches de ceux de la moyenne de la strate.
A 3 euros prés pour les dépenses de fonctionnement ( la différence étant que Roubaix dépense un peu moins en charges de personnel et un peu plus en subventions aux associations) et même 20 % inférieure pour les dépenses d'équipement.
Au delà d'un débat théorique entre dépenses de fonctionnement et dépenses d'équipement, c'est la question de l'efficacité de ces dépenses en terme de développement social sur la ville qui se pose.
En dernier ressort, la ressource d'une ville, ce sont ses habitants qui sont ses contribuables et aussi ses électeurs.
Sur la moyenne durée, l'évolution d'un indicateur simple comme le revenu fiscal médian par unité de consommation traduit une dégradation relative, l'écart négatif s’accroît, à la fois par rapport au chiffre national et par rapport aux chiffres des autres communes de LMCU.
Il apparaît qu' une politique d'aide à la personne - pour faire court la Politique de la Ville - et une politique de requalification du territoire - pour faire court des équipements publics et privés - fussent elles significatives sur le plan financier, ne se traduisent pas mécaniquement, dans une agglomération intégrée comme l'est la Métropole, par un enrichissement de la population roubaisienne.
C'est bien cette question de la rentabilité sociale, j'utilise à dessein un mot provocateur, de l'usage de nos ressources financières qui devra être au cœur des politiques futures.
C'est bien le défi pour les années à venir.
22 décembre 2011