INTERVENTION AU CONSEIL MUNICIPAL DU 15 OCTOBRE 2009 SUR L’AVENIR DE LA POSTE
Comme vous le savez le projet de loi postale du 27 juillet transformant la poste en société anonyme et engageant un processus de privatisation a suscité de grandes inquiétudes.
Les dénégations gouvernementales sur le maintien d’une majorité de l’Etat dans la future société ont peu de poids suite au précédent de GDF, la participation de l’Etat y ayant passée de 70 à 35 %.
Un large collectif national de 62 associations, syndicats et partis politiques ont lancé une initiative inédite : l’organisation d’une votation citoyenne.
Cette votation a connu un grand succès puisque + de 2,1 millions de personnes y ont participé dans 10.000 points de vote avec un score sans appel de 90 % s’exprimant contre.
Que cette consultation, qui était organisée avec des moyens matériels très limités, ait eu un tel succès a surpris.
Cette réussite est en effet à contre courant de bien des idées reçues que l’on prête aux Francais sur le service public, à contre courant aussi de bien des idées reçues sur la participation électorale.
Ce qui explique sans doute les réactions fielleuses de quelques éminents de droite.
Ce résultat indique l’attachement profond au service public postal mais aussi un refus du démantèlement des services publics : la poste est le symbole emblématique et la ligne de défense à tenir face à cette logique libérale.
A Roubaix, le collectif a tenu 7 bureaux, 1540 roubaisiens ont participé, 98 % de vote contre.
La ville a apporté une aide par la mise à disposition de matériel, ce dont nous nous félicitons.
Le collectif national avait particulièrement sollicité les collectivités locales et les élus locaux compte tenu de du rôle particulier de la poste dans l’aménagement du territoire.
Nous regrettons que la ville n’ait pas donné suite à la demande du collectif roubaisien d’installer un bureau de vote dans le hall de la mairie et un calicot sur le fronton appelant à participer à cette consultation, ce qui aurait été un message politique fort.
D’autres collectivités et non des moindres comme le conseil général ou la ville de Lille n’ont pas eu cette pudeur déplacée.
Ceci dit, la mobilisation doit maintenant continuer.
Nous voterons bien sur ce vœu.
Christian CARLIER
15 octobre 2009