Publié le lundi 15 mars 2010

A Roubaix, l'abstention a atteint des records, une nouvelle fois, avec 72% des électeurs qui ont fait le choix de ne pas se déplacer aux urnes.

Selon Bernard Dolez, politologue, Roubaix cumule tous les « facteurs de l'abstention: population jeune, populaire, relativement peu diplômée ». « Plus on est inséré socialement, plus on participe politiquement », ajoute-t-il. « Les régionales mobilisent moins parce que les enjeux sont moins saillants et plus difficilement incarnés par des candidats que l'on connaît mal », poursuit-il.

Face à ce taux d'abstention « très préoccupant » - qui a atteint 75% aux européennes - le maire PS de Roubaix, René Vandierendonck, confirme que les scrutins de liste sont perçus comme « plus lointains » par les électeurs.

Sur près de 100.000 habitants, Roubaix compte 15.000 bénéficiaires du RSA (Revenu de solidarité active). Dans cet ancien fleuron de l'industrie textile, où un habitant sur deux est âgé de moins de 25 ans, le taux de chômage atteint 26% de la population active. « On voit bien la souffrance des gens, qui sont pour la plupart assommés par la crise, et donc à mille lieues de comprendre l'enjeu de la région », analyse M. Vandierendonck, qui figure sur la liste PS dans le département.

« Trop facile », rétorque Bruno Lestienne, permanent du comité de quartier de l'Hommelet (80% d'abstention dimanche) et animateur du collectif « Je pense donc je vote », existant depuis 2002. Il note une « vraie cassure », issue du « mépris des gens » de la part des politiques. Selon lui, « les citoyens n'ont plus l'impression d'être considérés ».