CONSEIL MUNICIPAL DE ROUBAIX DU 20 DECEMBRE 2012
INTERVENTION DU GROUPE OUVERTEMENT A GAUCHE
DEBAT D'ORIENTATION BUDGETAIRE
C'est encore une fois l'occasion de signaler que le débat d'orientation budgétaire est censée être un moment fort du débat sur le projet et l'avenir de la commune.
A Roubaix, il a tendance à devenir un exercice de plus en plus répétitif.
On connaît la base : la situation sociale génère des recettes fiscales faibles compensées par les dotations versées par l'Etat.
Cette compensation a longtemps été insuffisante et on peut légitimement considérer que ce rééquilibrage à peu prés effectif depuis 2008 2009 est trop tardif.
Mais on sait que grâce à la DSU et tant que la DSU vivra, la ville dispose maintenant d'un montant de recette par habitant à peu prés équivalent à celui des communes de même importance.
A partir de là, c'est si j'ose dire, la routine : il faut maîtriser les dépenses et optimiser les recettes afin de dégager l'autofinancement suffisant pour actionner les financements extérieurs et dérouler la liste des investissements qui ont en gros 2 objectifs : maintenir ou remettre à niveau les équipements de base, réaliser suffisamment d'équipements structurant pour transformer la ville.
Une fois cela dit, le débat d'orientation budgétaire est clos, techniquement clos.
J'ai utilisé le mot routine au risque de choquer ceux qui consacrent temps et énergie, et pourquoi pas un certain talent, à faire fonctionner ce système.
Mais il faut bien exprimer le sentiment d'impasse.
La population est aux deux bouts de la chaîne de la gestion financière. Sa situation détermine la capacité de l'institution, défavorablement pour la fiscalité, favorablement pour les dotations.
L'action de l'institution doit en retour améliorer la situation de la population et donc engager en théorie un cycle vertueux qui verra les recettes fiscales augmenter et les dotations baisser.
Alors quel résultat ? Quelle évaluation ?
De quoi disposons nous ?
D'un ressenti forcément contradictoire selon que l'on assiste au vernissage d'une exposition à La Piscine ou que l'on se promène au fin fond d'un quartier.
Les chiffres ne sont malheureusement pas contradictoires mais convergents et on attends avec fatalisme la Nème étude sur la pauvreté ou les inégalités.
Mais le miracle roubaisien n'est il pas de continuer à danser sur un volcan qui n'explose pas ?
La ville court après 2 objectifs.
Celui qui lui est imposé par la réalité, à savoir la gestion d'un territoire que les pessimistes appellent de relégation ( quand les gens restent... ) et que les optimistes qualifient de rebond ( quand les gens s'en vont une fois la tête sortie de l'eau... ).
et le rêve que, protégé par le bouclier d'une action sociale pacificatrice, l'épée d'un aménagement urbain vigoureux finira par amener de nouvelles populations.
Penser résoudre cette contradiction était peut être intellectuellement tenable.
Au présent, elle n'est toujours pas résolue, les chiffres sont là.
Alors, quelle chance y a t il pour qu'elle le soit à l'avenir ?
1er élément
Faut il rappeler la crise, les crises ?
2ème élément
Jusqu'à présent, il faut bien constater que la métropolisation n'a pas empêché mais accompagné l'accroissement des inégalités entre territoires.
En tout cas, des inégalités résidentielles et il est paradoxal qu'une gestion de plus en plus inter communalisée aboutisse à une spécialisation sociologique toujours plus forte des territoires communaux.
Roubaix n'est pas la seule à s'appauvrir mais d'autres s'enrichissent.
Elle a aussi brouillé l'appartenance.
Finalement qui est Roubaisien ? Les gens qui y habitent, les gens qui y travaillent, les gens qui viennent, les gens qui partent, les gens qui restent, les gens qui passent, les gens qui visitent....
Qui profite ou non des politiques menées et qui a la perception que cela améliore sa situation personnelle et la situation de la ville ?
3éme élément
La péréquation des concours de l'Etat est favorable à Roubaix , elle peut - peut être - le rester avec une stabilisation globale de ces concours, le sera elle encore avec une baisse comme annoncée en 2014 et 2015, qui touchera aussi LMCU et les autres collectivités territoriales, département et région, contributives pour Roubaix ?
Que soient envisagées dans ces conditions des charges nette d'investissement de 20 millions en 2014 et de 33 en 2015 me laisse dubitatif.
Au final, je ne vois toujours pas de réelle tentative d'évaluation de ce que j'ai un jour appelé la rentabilité sociale de l'usage de nos ressources.
Je ne vois pas non plus une anticipation aux nouvelles donnes.
Faut il rappeler qu'une fois tous les 6 ans, même si on a parfois l'impression que certains trouve cela archaïque, est roubaisien celle et celui qui y vote ?
Cette échéance va supposer un sérieux effort de réflexion.