Je publie ci dessous un portrait de Jean Louis Brochen un honnête homme qui, a toujours mis les valeurs de justice et d' égalité au coeur de ses engagments professionnels et civils.
Je le connais depuis plusieurs dizaines d' années.
Je trouve insupportable la campagne de calomnies, ancienne dont il est la cible depuis fort longtemps.
C' est la haine viscérale de l'autre qui la soutend.
Bien que dommageable, elle serait restée anecdotique et marginale, si elle n' était relayée et amplifiée par des "officines" spécialisées dans la désinformation, au service de l' extrème droite ou de puissants intérêts au pouvoir, en raison de son statut de Mari de.......
Ces crapuleries ont trouvé des relais utiles, comme certains parlaient d' idiots utiles, en
d 'autres temps, dans des plumes ou des amplificateurs médiatiques efficaces, percutants mais aux méthodes de travail plus qu' approximatives.
Pour tous ceux et celles qui ne veulent pas se faire " bourrer le mou", se faire une opinion par eux mêmes, et avoir un aperçu de la qualité des sources et de la rigueur du travail intellectuel notamment de Caroline Fourest sur ce sujet , vous pouvez accéder, par ce lien, à un florilège
d' élucubrations qui l' ont alimentée.
Sur la toile, rien ne disparaît: le meilleur comme le pire.
L' avantage c' est que vous n' avez pas à vous boucher le nez lors de cette plongée sans oxygène :
http://rx-ptitconcitoyen.forum-actif.net/t19-mise-en-examen-en-direct
Avocat de gauche et homme de combats et de convictions, Jean-Louis Brochen est le mari de Martine Aubry. Il s'engage ici contre la réforme en cours de l'aide juridictionnelle en faveur des plus démunis. Portrait.
Il y a quelques mois, le président de la République lançait une formule, pour le moins malheureuse, en comparant le couple bling-bling qu’il formait avec Carla Bruni à "Martine et Martin". Mais quelle mouche a bien pu piquer Nicolas Sarkozy ?
Car le mari de Martine Aubry ne s’appelle pas Martin, mais Jean-Louis Brochen. Une figure peu connue du grand public.
Assis à la terrasse d’un café au festival d’Avignon, où il accompagne son épouse, Jean-Louis Brochen est calme, mesuré, presque trop sage. Avec Martine Aubry, il forme un couple d’apparence contradictoire. Les contraires s’assemblent ? Il y a pourtant plus de ressemblances, plus de points communs qu’il n’y paraît entre la maire de Lille et l’ancien bâtonnier. Elle est rapide – trop parfois. Il est calme – trop peut-être. Mais ils partagent une histoire, des valeurs de gauche, un sens de la justice et de la défense des plus démunis, une passion pour la culture. Ils sont mariés depuis mars 2004.
Bienvenue en Provence
Né à Roubaix le 7 juin 1944, d’un père breton et d’une mère nordiste, Jean-Louis Brochen est un homme du Nord. Il est grand, solide comme un roc, les cheveux en bataille : à la terrasse du café où on l’interroge à Avignon, on a l’impression d’être dans un remake de Bienvenue chez les Ch’tis à l’envers : Bèn-vengudo en Prouvènço.
Ayant grandi dans une famille catholique, avec les communions et la confirmation qui vont avec, Jean-Louis Brochen a étudié au lycée de Roubaix puis de Tourcoing, passant ce qu’on appelait encore le "bac philo" en 1964.
Entre temps, il obtient une bourse de l’American Field Service, association militant pour la compréhension entre les peuples, qui lui permet de passer une année aux Etats-Unis, dans l’Oklahoma. Il y découvre le Midwest, ses grands espaces, le sens de la liberté, ce côté "don’t-fence-me-in" (ne m’enfermez pas) du "wild west" et des Midwesterners.
En même temps, dans la petite ville de Ponca City où il vit, du nom d’une tribu indienne encore nombreuse dans la région, il souffre un peu d’un monde sans art, ni vie culturelle urbaine. Brochen se souvient : "Je me suis retrouvé plongé dans l’Amérique profonde vivant parfois comme un personnage de film de John Ford".
De retour en France, il entre à la faculté de droit de Lille, est professeur d'anglais à Villeneuve d'Ascq ou à l'école Berlitz de Lille. Il est moniteur de Travaux dirigés en relations internationales à la faculté de droit de Lille. Il prête le serment d'avocat le 3 novembre 1969.
Il ne commencera à exercer qu’en juillet 1971, après deux années de service militaire au titre de la Coopération, au Cameroun anglophone, en tant qu’enseignant du français langue étrangère (FLE).
Pourquoi a-t-il choisi le métier d’avocat ? A la fois par fidélité et par rupture.
La tradition familiale bien sûr, son père, le bâtonnier Yves Brochen, étant l’un des avocats réputés de Lille et, à sa mort précoce, en 1971, le fils, Jean-Louis, reprend le cabinet paternel. Par rupture aussi, car le jeune avocat veut s’engager à gauche, militer autant qu’il veut plaider.
Ainsi, il est tour à tour Secrétaire de la Conférence du Stage (1973), président de l’Union des Jeunes Avocats de Lille (1973-1974), et devient surtout, au niveau national, secrétaire général puis président du SAF – le célèbre Syndicat des Avocats de France (1981-1983).
Cet engagement au sein de sa profession, Jean-Louis Brochen le poursuit sur tous les fronts : dans les prisons, au côté de ses clients détenus, mais il agit aussi au sein de la Commission de Surveillance des Prisons de Loos ; sur le terrain de la délinquance, il est membre du premier Conseil National de Prévention de la Délinquance ; à l’international, il est vice-président de l’association Juristes sans frontières. A ce titre, on le retrouve en Bosnie, où il mène une mission humanitaire de juristes pendant la guerre, ou encore au Rwanda où il participe avec Médecins du Monde au rapatriement sanitaire de vingt enfants victimes du génocide, dans le cadre de la chaîne de l’espoir.
Un défenseur acharné de la liberté d’expression
A la croisée du droit et de l’humanisme, Jean-Louis Brochen s’engage parallèlement au sein de la Ligue des droits de l’homme : il enquête sur la vie carcérale dans les établissements pénitentiaires de la région de Douai ou suit le dossier des "Sept de Lezennes", victimes d’une procédure disciplinaire au sein de la Poste.
Car Brochen est d’abord et avant tout un spécialiste du droit social et du droit pénal. Avocat de la CFDT, mais aussi des unions locales CGT, de Sud et de Sud-PTT, il défend d’innombrables salariés dans de nombreux conflits individuels ou collectifs du travail (affaires Deffresne, SGTN, Peignage Amédée, VPC…).
Il a obtenu il y a plus de vingt ans les premières décisions sanctionnant l’ouverture de commerces le dimanche. Il est intervenu au côté des victimes et des organisations syndicales dans de nombreux accidents du travail et dans la reconnaissance de la faute inexcusable, notamment à Usinor. Il fait condamner lourdement l’entreprise Leroy (spécialisée dans l’ensachage des produits détergents à la base de silice) du Douaisis dans le cadre de la lutte contre la silicose, après la mort foudroyante de plusieurs ouvriers.
Au fond, et sans alors connaître Martine Aubry, Brochen fait appliquer par la justice le respect des Lois Auroux ou les lois sociales que la ministre du Travail de François Mitterrand a fait voter.
C’est aussi un avocat pénaliste réputé et craint. Souvent, il intervient, notamment au titre de l’aide juridictionnelle, pour défendre des hommes et des femmes qui, accusés de crimes, ont néanmoins le droit élémentaire d’être défendus même lorsqu’ils sont sans ressources. Tout à coup, Brochen, si calme jusque-là, se met à parler haut et fort, très en colère contre la réforme en cours de l’aide juridictionnelle par le gouvernement Sarkozy : "Un Etat de droit se doit d’avoir une justice égale pour tous et de garantir à chacun un accès égal à la défense et au conseil, quelle que soit sa situation de fortune.
C’est le devoir de l’Etat de garantir le bon fonctionnement de ces services publics que sont la justice, et son corollaire, la défense. La France qui s’était engagée à réaliser une profonde réforme de l’Aide juridictionnelle garantissant un accès à la défense et au conseil, fondé sur le principe d’une rémunération normale des avocats, n’a pas tenu ses engagements et tente aujourd’hui de se désengager. On ne peut admettre une telle remise en cause du principe de la gratuité de la justice par l’instauration d’un ticket modérateur inapplicable en matière pénale et injuste en matière civile". Brochen poursuit, toujours en colère : "L’Etat ne peut fuir ses responsabilités en déléguant aux assurances privées la mission de prendre en charge l’aide légale". Les pays voisins, d’ailleurs, la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, montrent en la matière un effort sans commune mesure de l’Etat au profit des plus fragiles .
"J’ai défendu des prostituées contre des proxénètes, des meurtriers, des braqueurs", reprend Brochen qui est également intervenu aux côtés de l’association "le Nid" dans plusieurs procès concernant la prostitution. Peut-on défendre n’importe qui ? "Chacun doit pouvoir être défendu mais pas n’importe comment".
Son modèle, c’est Maître Henri Leclerc. "J’ai plaidé une fois aux Assises à ses côtés et j’ai découvert un homme sensible, humain, un grand pénaliste, un homme qui est constamment à l’écoute". Il partage avec ce grand avocat, qui fut président de la Ligue des Droits de l’Homme, une passion pour "la défense", quelle qu’elle soit. "Lorsqu’on défend un criminel, on n’est pas un criminel soi-même, on est seulement en faveur d’une certaine idée de la Justice. Je suis fidèle au serment que j’ai prêté et n’ai jamais renié les engagements qui font l’honneur de notre profession", explique Brochen.
Cette haute conception de la justice lui a fait défendre aussi bien "Radio Lille 59", la première radio libre lilloise en 1981, que Raymond Depardon contre l’interdiction de la projection de "N°0", documentaire sur le lancement du journal Le Matin, au festival de court-métrage de Lille, ou encore la possibilité pour les rappeurs de Sniper de tenir un concert à Lille. Il plaide aussi afin que de jeunes réalisateurs de cinéma roubaisiens Nadia Bouferkas et Mehmet Arikan, puissent projeter le film documentaire Li Fet Met qu’ils avaient réalisé sur la vie des harkis revenus au pays en dépit de l’opposition de mouvements intégristes.
Alors qu’aucune loi ne réglementait le port de signes religieux dans l’espace public, Brochen a été amené à défendre la scolarisation à l’école publique de jeunes filles portant le foulard islamique en 1993, ainsi que d’un jeune homme portant la kippa juive. "De même que l’avocat d’un criminel n’est pas lui-même un criminel, j’ai défendu ces jeunes filles alors que je n’étais pas favorable au voile. Je suis contre le voile et encore plus clairement contre la burqa, mais c’est l’honneur d’un avocat que de faire en sorte qu’un individu ait toujours quelqu’un pour le défendre".
Dans la lignée de son serment d’avocat, Maître Brochen a accepté de défendre en 2001 un jeune homme entraîné par de jeunes étudiants français convertis à un islam fondamentaliste dans le contexte du génocide de Bosnie, qui avait participé à la folle et vaine aventure avorté d’un braquage en 1996 d’un supermarché par le "gang de Roubaix".
Ces affaires lui valent une haine tenace du Front National du Nord qui n’hésite pas, depuis, à multiplier les tracts anonymes et les messages diffamatoires sur Internet pour le dénoncer comme "avocat halal" ou comme "avocat des islamistes".
On peut noter qu’un des auteurs de ces campagnes de diffamation, poursuivi par Jean-Louis Brochen, a déjà été condamné dans une affaire similaire. "Dans une réunion publique à Lille Sud durant la campagne électorale de 1995, par exemple, où j’avais été présenté comme l’avocat du voile, j’avais rappelé que je défendais des étudiantes contre l’exclusion de l’Université ou des lycéennes contre l’exclusion du lycée, parce qu’on leur reprochait de porter le voile, mais que je n’étais pas l’avocat du voile." En outre, dans l'affaire des filles voilées, il défendait davantage le droit à la scolarisation pour tous que la défense du port d'un signe religieux. Et Brochen de préciser : "Ces attaques démontrent une méconnaissance fondamentale du métier d’avocat".
Il défend aussi des policiers. Brochen figure sur la liste établie par la préfecture du Nord des avocats spécialisés en droit pénal, acceptant d'assurer la défense des fonctionnaires de police victimes de violences dans leur exercice professionnel.
Régulièrement, il représente devant les juridictions pénales les agents du commissariat de Roubaix, ce qui ne l'empêche pas de défendre des victimes de violences policières.
Cette intégrité professionnelle, ce désir d'offrir à tous une défense de qualité, lui valent depuis longtemps la reconnaissance de ses pairs : élu bâtonnier de Lille, il fut également membre de la Conférence nationale des Barreaux de 1992 à 1996.
Ses engagements se traduisent parfois par des échecs. Aux assises de Douai, il défend par exemple un meurtrier, "alcoolique dangereux", pour lequel l’avocat général requiert vingt ans de prison – le verdict, après sa plaidoirie, condamne le meurtrier à perpétuité.
"Ce jour-là, je me suis demandé si je devais raccrocher ma robe", explique Brochen. "Mais, l’histoire n’était pas terminée. Mon client a eu, en prison, un comportement exemplaire et, longtemps après, il a pu obtenir une remise de peine. Aujourd’hui, c’est un petit restaurateur tranquille et prospère dont j'ai obtenu la réhabilitation pénale", poursuit-il, visiblement heureux.
De tous les traits de caractère qui frappent tout de suite lorsqu’on rencontre cet avocat hors-norme, la générosité domine. Brochen est une sorte de Robert Badinter lillois, un autre de ses modèles, pour son combat en faveur de la réinsertion des détenus et contre la peine de mort, pour son militantisme en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité ou pour sa participation à la rédaction du nouveau code pénal. "Lorsque Badinter a défendu Patrick Henry, qui avait tué un garçon de sept ans en 1976, et le sauve, par sa plaidoirie, de la peine capitale, je crois que la justice a fait son travail" dit Brochen, dont l’un des ouvrages de chevet a été L’Exécution de Badinter. Et comme celui-ci, Jean-Louis Brochen fait de la justice le mot-clé de l'histoire de la gauche républicaine. Avocat, c'est avant tout un combat pour le droit au droit, en premier lieu ceux de la défense, même pour l'indéfendable.
Au cours de sa carrière Brochen est amené à participer à la rédaction d'un livre, L’Acharnement (chronique de la répression des sept postiers de Lille Lezennes), et au tournage d'un épisode de Justice en France de Daniel Carlin et Tony Lainé ou encore du documentaire de Mosco Boucault pour France 3, Roubaix commissariat central en tant que conseiller juridique. On le voit enfin jouer le rôle d’un avocat plaidant, dans un procès contre l’extrême droite, dans le film La Filière Noire de Jean Daniel Simon avec Daniel Auclair.
La rencontre avec Martine Aubry
Déjà conseiller municipal de Roubaix (1989-1992), Jean-Louis Brochen est sollicité par Pierre Mauroy, qui avait repéré l’ancien bâtonnier, pour faire la campagne municipale de 1995 à Lille. C’est, là, à Lille, qu’il rencontre Martine Aubry. "Je la connaissais mais elle ne me connaissait pas. Je l’avais déjà vue deux fois, au congrès du Syndicat des Avocats de France où elle était intervenue et à l’occasion d’une remise de Légion d’honneur du bâtonnier de Versailles". Brochen est élu conseiller municipal délégué, puis nommé adjoint à la culture de la mairie de Lille, poste qu’il occupera auprès de Pierre Mauroy de 1995 à 2001.
"J’ai été passionné par ce travail culturel à Lille. J’ai participé activement à la nomination de Stuart Seide au théâtre du Nord, j’ai organisé Lille 2000 et notamment la saison africaine et j’ai suivi à ses débuts le dossier de Lille Capitale européenne de la culture".
C’est aussi lui qui organisera les premières grandes rétrospectives de peintres ou de sculpteurs contemporains au Palais des Beaux Arts de Lille, Ladislas Kijno, Edouard Pignon, à l’Hospice Comtesse, Jean Roulland et Georges Jeanclos, et dans l’Eglise Sainte Marie Madeleine de nombreuses expositions d’artistes du Nord, et de grandes expositions, La Classe Morte de Tadeus Kantor ou une rétrospective du grand peintre et graveur bosniaque Safet Zec ou deux expositions d'art brut de l'atelier de La Pommeraie dans le hall de l'Hôtel de Ville de Lille.
Dès lors, on voit Martine Aubry et Jean-Louis Brochen ensemble constamment dans les musées et les théâtres de la ville, et fréquemment, ils assistent à des spectacles parisiens, que ce soit Les Arts Florissants de William Christie, ou des pièces aux théâtres Nanterre-Amandiers ou de l’Odéon, Martine Aubry ayant plusieurs abonnements personnels à ces théâtres. Le théâtre devient une passion commune et, dès 1996, ils assistent, enchantés, au festival d’Avignon au Pereira prétend d’Antonio Tabucchi mis en scène par Didier Bezace. Ils viennent à Avignon ensemble chaque année.
Jean-Louis Brochen ne figure pas, toutefois, sur la liste municipale de Lille en 2002. "A partir du moment où je vivais avec Martine Aubry, nous avons pris la décision que je ne pouvais pas me représenter sur sa liste et je me suis éloigné, un peu à regret, de la vie politique". Elle est élue maire en 2002. C’est Pierre de Saintignon, 1er adjoint, qui les marie le 20 mars 2004 à la mairie de Lille dans l’intimité. "Nous avons choisi un mariage en famille et entre amis, nous ne voulions pas le transformer en mariage people", commente simplement Brochen.
De son premier mariage, Jean-Louis Brochen a deux enfants. Il est aujourd’hui grand-père et a trois petits-enfants. Sa belle-sœur est la peintre et scénographe Lise-Marie Brochen dont la fille, sa nièce, est la metteuse-en-scène Julie Brochen, aujourd’hui directrice du Théâtre national de Strasbourg.
Jean-Louis Brochen n’aime guère parler de sa vie privée et il n’a donné, à ce jour, aucune interview sur sa relation avec Martine Aubry. Le couple a refusé tous les portraits et toutes les photos. "Nous sommes très attachés à notre jardin secret. Nous tenons à la discrétion et protégeons notre vie privée", précise-t-il, pudique. Carla Bruni posant en mannequin sur le toit de l’Elysée photographiée par Annie Leibovitz pour Vanity Fair, ce n’est pas leur style. Mais Brochen sait bien que, dans les mois à venir, sa vie privée sera auscultée à la loupe, ce qui, sans doute, l’a convaincu de commencer à parler.
Pour décrire leur relation, singulière, difficile d’en savoir plus. Des passions ? Des tensions ? Brochen avoue que leur relation peut se tendre dans une seule circonstance : "Si je prétends faire le tiramisu mieux que Martine Aubry". Il sourit.
En dépit de la chaleur avignonnaise, Jean-Louis Brochen est redevenu un homme du Nord, pudique, parlant peu. On n’en saura pas plus. Osons une image, empruntée à un livre que Brochen cite et affectionne, les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar, femme du Nord née à Lille. Dans les notes de cet ouvrage célèbre, Yourcenar y précise : "Ce livre n’est dédié à personne. Il aurait dû l’être à G. F., et l’eût été, s’il n’y avait une espèce d’indécence à mettre une dédicace personnelle en tête d’un ouvrage d’où je tenais justement à m’effacer. Mais la plus longue dédicace est encore une manière trop incomplète et trop banale d’honorer une amitié si peu commune (…). [Il y a] un peu en retrait quelqu’un qui nous soutient, nous approuve, parfois nous combat ; quelqu’un qui partage avec nous, à ferveur égale, les joies de l’art et celles de la vie, leurs travaux jamais ennuyeux et jamais faciles ; quelqu’un qui n’est ni notre ombre, ni notre reflet, ni même notre complément, mais soi-même ; quelqu’un qui nous laisse divinement libres, et pourtant nous oblige à être pleinement ce que nous sommes".
* Cet article a été rédigé par le juriste et politiste Nicolas Leron et par l’avocat Sébastien Mabile. Tous les deux sont membres du pôle Droit de nonfiction.fr.