ROUBAIX – CONSEIL MUNICIPAL du 16 OCTOBRE 2013
QUESTION DIVERSE sur les RYTHMES SCOLAIRES
C'est la 3ème fois que le sujet des rythmes scolaires revient au conseil, cette fois à l'occasion d'une question orale curieusement à l'initiative de la majorité manifestement soucieuse devant la tournure des événements.
Il ne s'agira pas de refaire ce soir les débats passés mais il faut cependant rappeler deux fondamentaux.
Un : L'abandon de la semaine des 4 jours, calamiteuse innovation de l'ère Sarkozy, est une bonne chose et ce dans l'intérêt de l'enfant.
Deux : Cela implique que la nouvelle organisation de la semaine scolaire réponde au mieux aux besoins de l'enfant.
L’accès à un péri scolaire de qualité est un droit pour l'enfant et ce péri scolaire doit s'intégrer dans un projet éducatif global, avec ses temps d'apprentissage, ses temps de découverte, ses temps de décompression, ses temps de liberté.
Il ne s'agit donc pas de répondre à un nouveau besoin de garde, j'ajouterai prudemment pas seulement car soyons réaliste, ce besoin existe.
Le débat depuis avril dans ce conseil et dans la ville, débat qui ne se déroule pas dans des conditions optimales, c'est le moins que l'on puisse dire, a cependant permis des améliorations dont nous avons pris acte au conseil de juin.
A ce même conseil, nous avons du, aussi, acter un désaccord de fond qui a motivé notre vote négatif, à savoir que l'accueil de loisir hors club soit sélectif et inégalitaire.
Les retours sont sans équivoque et parfois exprimés avec une virulence que nous étions loin d'imaginer.
Sentiment de subir une double peine : non seulement nous sommes sans emploi mais en plus nos enfants n'ont pas accès à un service public.
Sentiment de bien des femmes d'être assignées à la garde des enfants et d'être soupçonnées d'être de mauvaises mères.
Et cerise sur le gâteau, cela a pu ici ou là suscité de méchantes controverses entre parents sur ceux qui sont les plus à plaindre.
Il est bien possible que la sélection dans les inscriptions ait été plus ou moins rigide selon le lieu et le moment, sur le fond comme dans la forme.
Il serait gênant que la souplesse ne soit possible que grâce à des marges de manœuvre acquises parce que des parents se sont finalement retirés du système.
Il n’empêche qu'il ne fallait tomber dans le piège du basculement d'un droit pour l'enfant à un besoin de garde à justifier car sélectif, porte ouverte à des considérations à l'emporte pièce sur la responsabilité parentale.
On ne joue pas avec le principe d'égalité dans le service public.
Il s'agit d'une erreur politique sur la quelle il convient de tirer un trait et de rectifier au plus vite.
Aujourd'hui, le dispositif a moins de 2 mois de fonctionnement.
Les difficultés existent, la complexité du dispositif les rendait prévisibles sinon inévitables. La diversité des situations dans les quartiers, les écoles, les clubs n'améliore pas la lisibilité globale.
Moment délicat.
Il est facile d'imputer les difficultés à la résistance au changement et la résistance au changement se nourrit des difficultés.
Dialectique classique dans la quelle il ne faut pas se laisser enfermer, ne pas jeter le bébé de la réforme des rythmes avec l'eau d'une mise en application roubaisienne très perfectible.
Car si difficultés il y a, c'est aussi parce que cette réforme mets le doigt où cela peut faire mal : les problèmes de locaux, de matériel, d'encadrement, de compétence, de responsabilité dans les différents temps éducatifs ne sont pas dérisoires, alors que l'intervention d'adultes hors Education Nationale dans la fonction éducative va forcément croître.
Tout cela appelle des réponses qui suscitent l'adhésion et qui ne peuvent pas se construire selon un mode de fonctionnement bureaucratique ou autoritaire.
Des points ont déjà été identifiés. Entre autres : la sécurité et le confort pour l'enfant dans les passages de relais, la maternelle, pour les accueils de loisir, en plus de l’accès, leur qualité car il semble bien que les velléités de contenu aient été revues à la baisse.
Il faut bien sur travailler avec les parents et ne pas oublier que le monde de l'éducation nationale ne se résume pas à sa hiérarchie.
J’espère que le dispositif de groupes de travail annoncé au comité de suivi sera productif avec des restitutions régulières et rapprochées.
Il faut aussi dés à présent prendre les moyens d'avoir une évaluations des « hors dispositif », « hors accueil de loisir » mais aussi « hors club » alors qu'ils sont théoriquement pour tous. Connaître le nombre, la raison, leur activité me paraît être une nécessité.
Nous, et quand je dis nous, ce sont les enfants, Roubaix, les Roubaisiens, la gauche peut être aussi, nous n'avons pas les moyens d'un échec, d'un échec de plus.
C'est de la responsabilité de tous les acteurs, c'est de votre responsabilité puisque vous avez fait le choix d'appliquer cette réforme dés cette année.
Christian CARLIER
16/10/2013