Une belle aventure qui se termine.
Des trois associés qui ont crée une équipe et fait vivre la Guinguette durant plusieurs années, il n' en est resté qu'un.
L' établissement est à la dérive depuis plusieurs mois. Dommage.
Nous prendrons le plus rapidement, les mesures qu'il convient pour que ce bel outil retrouve de sa superbe, alors que le canal est désormais ouvert. Il en a raté l' ouverture, il ne doit pas en rater le décollage.
Les dispositions constatant les carences conventionnelles étaient prises et en cours. Le dépôt de bilan vient les accélerer.
Des instructions ont été données afin qu' une reprise se fasse au plus vite
A quelques centaines de mètres de là, côté belge, chacun peut constater à quel point, le dynamisme du gérant fait la différence.
J'ai découvert l'appel du journaliste de Nord Eclair ce matin.Il a cherché à me joindre vers 21h 23 hier durant le collage d' affiches sur Wattrelos appelant à voter F Hollande au second tour de la présidentielle, sur un téléphone que je n avais pas sur moi.
Un droit de réponse sera publié demain, qui précisera le point de vue de l établissement ENLM que je préside.
La Guinguette de Leers ferme, le canal perd un atout précieux
Publié le jeudi 26 avril 2012 à 06h00
On y mangeait les pieds dans l'eau. Après huit années d'activité, la Guinguette de Leers a baissé le rideau.
L'Espace naturel Lille Métropole, propriétaire des lieux, doit trouver un nouvel exploitant.
GILLES MARCHAL > gilles.marchal@nordeclair.fr
Ah le fameux Ch'ti Burger de David, on venait parfois de loin pour le déguster les pieds dans l'eau. Depuis huit ans, la Guinguette de Leers offrait à la fois une halte bucolique et une table de bonne facture. C'était avant que la crise fasse des dégâts et que le maître des lieux connaisse des soucis personnels. L'établissement a baissé le rideau sur décision judiciaire : une liquidation pure et simple il y a de cela trois semaines.
David Debreu, à qui l'Espace naturel Lille métropole (ENLM) avait confié la gestion de l'établissement, est amer. D'abord parce que c'est tout un pan de sa vie qui vole en éclats. Ensuite parce qu'il estime ne pas avoir été suffisamment soutenu par l'ENLM. Il raconte : « Quand je suis arrivé, c'était délabré. J'ai tout nettoyé. Ensuite la boutique a toujours bien tourné, j'avais quatre salariés, mais je n'ai pas reçu de soutien... Rendez-vous compte, il a fallu 8 ans pour qu'on me change les vitres et les portes ! Pour des gens qui se disent écolos... » David Debreu cherche-t-il un coupable pour éponger sa tristesse ou a-t-il vraiment fait les frais de négligences ? Hier soir, Slimane Tir, le président de l'ENLM, n'a pas pu éclairer notre lanterne puisqu'il est resté injoignable.
Appel d'offres
Cela dit on imagine mal - peut-être à tort - l'ENLM se désintéresser d'un outil aussi précieux que la Guinguette de Leers. Car avec la remise en navigation de la liaison Deûle-Escaut au printemps dernier, l'ENLM s'est engagé à ramener la population vers le canal. Et quoi de mieux pour cela qu'un bar/restaurant ? Du côté belge on a compris depuis longtemps que le public retournerait d'autant plus facilement vers le canal qu'on y proposerait des points de chute. En France, la volonté semble moins appuyée même s'il faut reconnaître que beaucoup est fait en matière de pédagogie et de découverte.
Reste que, selon nos informations, l'ENLM n'a pas l'intention de laisser tomber la Guinguette de Leers. Des repreneurs potentiels se seraient même déjà fait connaître mais, puisqu'il s'agit d'un établissement public, un appel d'offres doit être lancé. Autant dire qu'il se passera sans doute plusieurs mois avant que la Guinguette rouvre ses portes. Malheureusement d'ici là la saison estivale sera terminée. Et ça, pour le ca nal, ce n'est pas une aubaine.w
Actualité Roubaix
jeudi 26.04.2012, 05:02 - La Voix du Nord
La terrasse donnant sur le canal n'accueillera plus personne. Du moins pour le moment. La Guinguette, à Leers, c'est fini. David Debreu a mis la clé sous la porte, amer...
PAR MARC GROSCLAUDE
roubaix@lavoixdunord.fr
Dans un sourire forcé, David Debreu pense aux adeptes du « ch'ti burger » et des spécialités qui ont fait la réputation de cette adresse. Ils resteront sur leur faim : cela fait deux semaines qu'il a baissé le rideau. La liquidation judiciaire a été prononcée le 5 avril. « J'ai eu des messages de soutien des clients, que je remercie de m'avoir fait confiance depuis 2004. Certains sont devenus des amis. En huit ans, j'ai créé ici une famille. » Le « foyer » était particulier. Propriété de la communauté urbaine et géré par ce qui était alors le syndicat mixte du canal de Roubaix, la Guinguette n'était plus qu'un café à l'abandon en 1995. La collectivité a alors cherché un exploitant. Le premier a tenu quelque temps, mais le site a souffert de son isolement. Un autre s'y est cassé les dents. Jusqu'à ce qu'en 2004, l'Espace naturel Lille Métropole se mette en quête d'un repreneur. Sur treize candidats, David Debreu et ses associés ont présenté le projet le plus alléchant.
« Le nom de Guinguette a fait peur au départ. Quand je suis arrivé ici, il n'y avait rien. Dans la cuisine, il n'y avait qu'une hotte aspirante. On m'a donné un an, sinon, le bâtiment aurait été utilisé pour stocker du matériel. J'ai créé un concept, chaleureux et convivial.
Il y a trois ans, j'avais émis le souhait d'acheter les murs. Je voulais développer la Guinguette, être chez moi, avoir une terrasse couverte le long du canal. » Ses plans n'ont pas connu la suite attendue, et le restaurateur a ses idées sur les causes.
Le canal ? Il était l'atout du lieu mais, peut-être, aussi, celui qui a rendu la tâche difficile. David Debreu se souvient de ces semaines pendant lesquelles, le pont en travaux, il a dû indiquer lui-même que la Guinguette était ouverte. Quant au passage des péniches de plaisance qui devaient générer de la clientèle, ça n'a pas marché. « Les Hollandais ou les Anglais ont tout dans leurs bateaux. » Heureusement pour David Debreu, la clientèle habituelle permettait de faire fonctionner l'établissement. Sans plus. Au tout début, des animations musicales dans l'esprit guinguette avaient lieu tous les dimanches. « Mais un orchestre, ça coûte cher. Mon comptable m'a dit d'arrêter. » D'une semaine sur deux, la musique a fini par ne plus résonner du tout. Par convention, le restaurant aurait dû être ouvert tous les jours. Il l'était en fait du dimanche au vendredi midi. « C'est moi qui choisissais. En huit ans, j'ai dû prendre trois mois de vacances. J'ai fait vivre trois salariés en plus de moi.
L'activité ? Ça se passait bien », assure David Debreu Le restaurateur rumine au fond de lui une grosse rancoeur à l'égard du président de l'Espace naturel Lille Métropole. « Slimane Tir m'a mis des bâtons dans les roues, il n'a pas joué le jeu. » Pierre Dhenin, le directeur de l'Espace naturel, tente de dépassionner le débat. Quand le trio de repreneurs a été choisi en 2004, « il présentait des références, des garanties. Les premières années ont été très bonnes, de l'avis des clients et du gestionnaire. Mais l'association s'est délitée... » Aux problèmes privés qu'a connu récemment le patron de la Guinguette, il ajoute des difficultés de gestion. « Il n'a pas été capable d'assurer le paiement du loyer toute l'année dernière. » Pierre Dhenin considère qu'il y a eu un désengagement dans l'animation autour du canal. Il fait un parallèle cruel avec le dynamisme de la Maison du canal, à Leers-Nord. Il conteste que l'Espace naturel ait marqué peu d'enthousiasme à faire certains travaux comme le chauffage, les fenêtres changées il y a quelques mois à peine... « Nous avons financé une nouvelle terrasse, aménagé le ponton, l'aire de jeux. Après, chacun va trouver des excuses et des explications... » Et maintenant ? « Nous allons revoir les conditions juridiques pour lancer un nouvel appel d'offres » l'objectif étant d'avoir un autre exploitant pour l'été. David Debreu, 39 ans, s'apprête à tourner la page. « Je suis content d'avoir tenu la Guinguette pendant huit ans. C'était mon premier bébé. Je repars dans le Pas-de-Calais », explique cet inconditionnel du RC Lens. C'est d'ailleurs à Lens qu'il aimerait monter quelque chose, à côté de la future antenne du Louvre. •