ROUBAIX
De retour de mission en Palestine...
Publié le dimanche 18 mars 2012 à 06h00
LOUIS DIEU > louis.dieu@nordeclair.fr
C'est l'aboutissement d'un travail entamé voilà plus de deux ans : un accord de coopération entre Roubaix et la municipalité de Qabatyia, en Cisjordanie, a été signé fin février, à la faveur d'un déplacement en Palestine.
Pour Slimane Tir, conseiller municipal, pas question d'y aller « en tant que touristes » mais bien pour développer une « coopération fonctionnelle », capable d'aider véritablement les Palestiniens. « Ce projet de coopération a été voté à l'unanimité. Pour nous, il s'agit d'un témoignage politique d'amitié avec le peuple palestinien et d'une volonté de parvenir à une paix durable à travers la formule deux peuples, deux États. » Concrètement, l'accord prévoit la création d'un jardin familial sur près de 400 mètres carrés, avec espace de jeu, cafétéria et piscine. Un espace de rencontres qui fait cruellement défaut à cette petite commune de 25 000 habitants.
Les autres volets de développement prévoient la mise en place d'ateliers d'apprentissage du français, des échanges de jeunes et d'acteurs de la société civile (d'ici 2013), mais aussi une collaboration agronomique et d'un soutien logistique au bon développement urbain de Qabatyia.
Un périple intense
« C'est un voyage qui nous a humainement marqués du début à la fin, commentait Pierre Dubois. De l'arrivée à Ramallah, avec la visite de la Mouqata, le palais présidentiel de l'autorité palestinienne et du mausolée à la mémoire de Yasser Arafat, jusqu'à l'issue du séjour à Jérusalem-Est, avec l'esplanade des mosquées, le mur des lamentations, le Saint-sépulcre. On a pu mesurer la pesanteur militaire. » Le premier adjoint reconnaissait également l'arbitraire des découpages territoriaux et d'un quotidien fait d'interdits (checkpoints, accès à l'eau). Même constat pour Slimane Tir, profondément touché par « les formes pacifiques de résistance du peuple palestinien, par sa dignité et sa simplicité ». À l'image du gouverneur de Jénine qui, après douze années d'emprisonnement, est parvenu « à dépasser sa haine en renonçant aux armes pour construire la paix ».
Du reste, Tonino Macquet soulignait le « besoin impérieux de témoigner d'une situation d'apartheid ». « Une négation des droits au quotidien », avance Fabrice Belin. « Une tension palpable », pour Mustapha Maimouni. Et malgré tout, des habitants qui continuent à vivre. « Pour eux, cette coopération est éminemment précieuse », ponctuait Pierre Dubois.w
dimanche 18.03.2012, 05:28 - La Voix du Nord
Un « voyage dont on ne sort pas indemne », une « expérience »...
En début de semaine, Pierre Dubois et Fabrice Belin, adjoints au maire, Tonino Macquet, Mustapha Maimouni et Slimane Tir, conseillers municipaux racontaient leur voyage en Palestine, à Qabatyia. Mais pas question de villégiature, c'est un projet de coopération que la délégation est allée signer dans cette ville de 25 000 habitants, en Cisjordanie. Celui de la construction d'un jardin familial. Le « premier espace vert de la ville », que Roubaix financera à hauteur de 40 000 E, est pour les élus plus qu'un engagement pécuniaire et paysager, c'est une première pierre pour la construction de la paix. Pourtant, en territoires dits « autonomes », « la vie là-bas est faite d'interdits tacites » explique Pierre Dubois. Les Palestiniens autant que de soutien, sont avides de témoignages. Les élus s'exécutent. « Imaginez un territoire à peine plus grand que le département du Nord, avec plusieurs centaines de check points », décrit Slimane Tir, qui rappelle que ce soutien politique en forme de projet de coopération a été voté à l'unanimité en conseil municipal. « Là-bas, la résistance se manifeste en disant qu'on continue de se développer malgré tout. » Et Roubaix veut apporter sa pierre à l'édifice. D'abord avec le jardin familial dont les travaux devraient commencer le mois prochain.
« Ces huit jours passés en Palestine sont à la fois l'aboutissement d'une démarche entamée il y a deux ans, et un point de départ.
» L'accord de coopération signé par Pierre Dubois pour la ville pourrait se prolonger à l'avenir par un transfert de technologie, grâce à la formation d'agents de la ville de Qabatyia par des étudiants de la métropole, des échanges de jeunes, ou encore une collaboration pédagogique avec l'université arabo-américaine de Jénine. • PAU. D.