Conseil Municipal du 22/12/2011
Délibération sur le CUCS.
Depuis la circulaire du 8 novembre 2010, l'Etat a choisi de prolonger le dispositif CUCS. Voilà à quoi ont servi les sorties médiatiques de la secrétaire d'Etat de l'époque.
Et surtout en 2010, après tous ces discours, on finissait par renoncer à une grande réforme de la politique de la ville annoncée par le plan banlieue.
On attendait la mobilisation des crédits de droit commun, on attendait la redéfinition du mode d'intervention publique au regard du renforcement des intercommunalités, on attendait une géographie prioritaire révisée.
Et on a vu arriver une réduction de crédit, allant jusqu'à 20% pour l'ensemble du département du Nord.
Le désengagement :
A Roubaix, le désengagement de l’Etat a des conséquences.
La première étant la réduction des champs d'action du CUCS.
C'est une des raisons pour lesquelles la délibération que vous nous présentez exclue de nombreuses actions reconduites émanant du secteur associatif.
Il s’agit, malheureusement, principalement des actions de lutte contre l’illettrisme et d’éducation à l’environnement menées par les centres sociaux, les classes à horaires aménagés conduites par des partenaires associatifs de terrains. D’autres actions facilitant l’accès aux droits, de lutte contre les inégalités ou encore pour l’insertion des jeunes par la culture et le sport s'en trouve totalement exclu.
C’est plus que dommage, car ces actions permettaient de créer et renforcer le lien social dans les quartiers.
Devons-nous nous contenter de subir ce manque de volontarisme national ?
Je ne le crois pas.
Nous pensons, qu'il faut accompagner les structures qui seront frappées par ces réductions de crédits.
Quelle démarche, la ville peut-elle engager vis à vis des associations qui ont des salariés pour limiter les risques de licenciement brutal et de cessation d'activités ?
Pourquoi certaines actions inscrites de longue date dans le CUCS ne pourraient elles bénéficiaient d'un soutien des politiques de droit commun puisqu’elles ont fait la preuve de leur efficacité ?
Quelles autres crédits municipaux peuvent être mobilisées ?
Quid de la « Dotation de solidarité urbaine et de cohésion sociale », au titre de laquelle Roubaix est l’une des villes les mieux dotées de France.
transparence :
Ne pas se contenter de subir, c'est rendre plus transparente et lisible le CUCS.
Quelles sont les évaluations ? En quoi les actions retenues apportent-elles une plus value en terme de cohésion sociale en comparaison à celle qui ont été exclues ?
Comment expliquer l'émergence de nouvelles actions ?
La réponse qui consiste à dire que l'Etat a choisi, ne peut suffir. Pour les associations touchées par ces retraits de financements, il faut pouvoir clarifier les choix municipaux, sinon c'est l'amertume et l'incompréhension qui s'installent.
Clarification :
Nous croyons, enfin, que cette clarification, ne doit pas se limiter au CUCS.
Nous pensons qu'il faut que la ville de Roubaix construise sa propre politique de cohésion sociale avec tous les instruments dont elle dispose : CUCS, DSU, Politiques régionales, etc.
Nous délibérons régulièrement sur tel ou tel dispositif de cohésion sociale sans aucune lecture d'ensemble. Ne pensez vous pas qu'il serait plus judicieux de présenter au conseil municipal un projet global, évaluable et évalué sur ses avancées.
Combien de jeunes mis à l’emploi ? Combien de familles sortis de l'exclusion ?
C’est tout ces indicateurs sociaux qu’il nous faudra un jour établir et renseigner.
Cela nous permettra de remettre notre ville et ces élus en situation de décider et non pas uniquement de comptabiliser les difficultés liées aux retraits de l'Etat.
Cela permettra De décider de bâtir un projet municipal de cohésion sociale prenant appui sur les points forts de la ville pour en résoudre les difficultés sociales de la ville.