Délibération votée lors du Conseil de Communauté de ce vendredi 1 Février 2008 dans le cadre de ma délégation Après 4 ans d'exercice de la compétence Espace Naturel Métropolitain et notamment la consolidation des espaces naturels déjà identifiés, il a été décidé de préparer l'extension des territoires dans un objectif d'équilibre de l'offre des espaces labellisés et labellisables "Espace Naturel Métropolitain" sur la métropole.
Par délibération n° 03 C 273 du 27 juin 2003, notre établissement a décidé le lancement d'une étude visant à définir le plan de développement de l'Espace Naturel Métropolitain. Les conclusions de cette étude ont été validées lors du Comité de Pilotage du 9 novembre 2007.
Cette étude réalisée à partir d'un état des lieux permet de décliner l'objectif de 10 000 hectares d'espaces voués à la nature et aux loisirs inscrits dans les documents de planification et repris dans le Schéma Directeur Vert.
D'ores et déjà, on peut estimer à environ 1 200 hectares la superficie des espaces naturels sur la métropole dont environ 1 100 hectares aménagés ou en cours d'aménagement par la Communauté Urbaine, 100 hectares d'espaces naturels sensibles du Département. A ces surfaces s'ajoutent environ 1000 hectares d'espaces verts urbains gérés par les villes, soit environ 2 200 hectares d'espaces naturels et verts sur la métropole.
Les espaces identifiés dans l'étude doivent répondre aux critères définis dans la délibération n° 3 C du 20 novembre 2000 de prise de compétence Espace Naturel Métropolitain :
- Répondre aux besoins de nature et d'espaces de proximité des habitants
- Augmenter sensiblement la place de la forêt dans l'aire métropolitaine
- Améliorer la qualité des paysages en valorisant les identités naturelles et culturelles des territoires
- Maintenir et réaliser des continuités écologiques et paysagères entre les espaces tout en favorisant les modes de déplacement doux
- Protéger, gérer et restaurer les sites à haute valeur écologique et protéger durablement les ressources naturelles dont la ressource en eau.
Par ailleurs, parallèlement, dans le cadre du Schéma National et Régional des Véloroutes et des Voies Vertes, Lille Métropole Communauté Urbaine a lancé en collaboration avec la DIREN et le Conseil Régional une étude pré-opérationnelle visant à créer un réseau de voies vertes à l'échelle de l'agglomération et ayant pour objectif, notamment de relier les espaces naturels et de loisirs. Cette étude a permis de cartographier un réseau de 225 km de voies vertes potentielles dont 55 km ont fait l'objet d'une étude pré-opérationnelle.
A l'issue de ces deux études, une cartographie regroupant les sites potentiels "Espace Naturel Métropolitain" et le réseau de voies vertes a été réalisée afin d'avoir une vue d'ensemble de la trame verte métropolitaine.
La première phase de l'étude a permis d'identifier 9 830 hectares répartis sur 73 sites potentiellement labellisables Espace Naturel Métropolitain en raison de leur intérêt écologique, paysager, leur rôle de corridor écologique et leur usage de loisirs. Une cartographie représente l'ensemble de ces sites sur le territoire métropolitain et une fiche descriptive a été réalisée pour chacun des sites.
Ces sites identifiés se répartissent en différentes catégories : - Des espaces à haute valeur écologique déjà largement identifiés (Arrêté Préfectoral de Protection des
- Des espaces ayant pour rôle le maintien ou la création de corridors écologiques (cours d'eau associés aux chemins de halage, anciennes voies ferrées, secteurs bocagers et prairials, ...)
- De grands espaces agricoles qui présentent une valeur paysagère ou qui participent à l'image de la métropole (secteurs bocagers, espaces ruraux traversés de voies pavées, ...)
- Des espaces semi-naturels, plus ou moins aménagés, dont la proximité et le lien évident avec le tissu urbain aggloméré permet de répondre à une demande d'usage important
- Des espaces naturels situés en coeur de tissu urbain et qui permettent d'apporter une image de nature en ville
- Des espaces présentant des rôles multiples (fonctionnel, patrimonial, social, ...).
En définissant ensuite l'intérêt écologique de ces espaces ainsi que leur niveau de menace à plus ou moins court terme et en croisant ces deux éléments, il a pu être établi qu'un peu plus de 2 500 hectares sont des sites sur lesquels l'intérêt écologique est important ainsi que le niveau de menace. Ces 2 500 hectares ont fait l'objet d'une étude plus approfondie.
Cette étude fait le constat qu'entre 1998 et 2007, il n'a pas été possible d'enrayer une dégradation de la biodiversité, on note même une détérioration de la qualité écologique de plusieurs espaces naturels de la métropole. Cela se traduit par :
- Une disparition progressive des milieux humides (assèchement, boisement, ...)
- Une augmentation de la prédominance des cultures au détriment des zones prairiales
- La disparition progressive du bocage et en particulier des saules têtards
- Une poursuite du fractionnement des espaces naturels et agricoles par la consommation foncière et le développement d'infrastructures nouvelles.
Concrètement, depuis 1998, les dégradations (dépôts de gravats, pollution des fossés, ...) ainsi que la mauvaise qualité des eaux (eutrophisation des cours d'eau), notamment au niveau de la Marque (ripisylve, dégradation des berges) sont encore d'actualité.
On observe une apparition difficilement quantifiable mais perceptible de différents phénomènes sur la métropole :
* Le recul total des zones de prairies bocagères au profit des cultures
* La régression du bocage et de l'entretien des saules têtards.
Néanmoins, de par la réalisation de certains aménagements, certains sites ont pu voir leur qualité écologique s'améliorer, on note ainsi :
* Une reconquête du bocage par endroits
* La préservation des entités boisées et du rôle fonctionnel
* L'amélioration qualitative de certains espaces
* Le nettoyage d'espaces avec des résultats visibles.
Dans le cadre de sa politique Espace Naturel Métropolitain, notre établissement a contribué à cette amélioration écologique. Des actions de requalification ont été menées sur des sites dégradés comme le site de la Louvière à DON, les Marais de Fretin, la base des 6 Bonniers à WILLEMS. Les projets portent sur deux priorités majeures, en premier lieu la remise en état écologique du site et l'augmentation de son potentiel et en second lieu l'accueil du public dans des conditions respectueuses de la sensibilité des milieux.
Plusieurs catégories de préconisation et d'axes d'intervention se détachent en fonction de la sensibilité environnementale des sites et du type de menace qu'ils subissent.
On peut distinguer les sites qui renferment un ou des milieux exceptionnels par leur richesse écologique et par leur rareté sur le territoire métropolitain (ex : Les Marais). Afin de garantir leur conservation sur le long terme, il est proposé une maîtrise foncière par la collectivité publique. Nombre de ces espaces peuvent s'intégrer dans le cadre de la politique des Espaces Naturels Sensibles (E.N.S.) du Département du Nord afin d'assurer une cohérence géographique, écologique et une mise en réseau avec les Espaces Naturels Sensibles existants.
Sur les sites périurbains constitués essentiellement de prairies bocagères, l'enjeu consiste à garantir une gestion adaptée des milieux afin de préserver leur fonctionnalité en terme de refuge pour la faune, decorridor écologique et de garantir le maintien de la biodiversité présente grâce aux différents milieux qui
Dans ce cadre, l'activité agricole en place joue un rôle essentiel. Des conventions partenariales pourraient être passées avec les exploitants volontaires. Celles-ci permettent de garantir l'usage agricole des terres dans un territoire où la pression foncière est forte, de valoriser le rôle de l'exploitant agricole en tant que gestionnaire de l'espace et d'avoir l'assurance pour la collectivité d'une gestion adaptée du site.
Enfin, sur la plupart des sites, un travail de partenariat est à engager avec les institutions publiques
propriétaires de foncier (Conseil Général, Réseau Ferré de France, Communes, ...) ainsi que les propriétaires privés afin de rétablir les continuités aussi bien en terme de circulation du public que de corridor écologique.
Comme un grand nombre des futurs sites n'a pas vocation à devenir des propriétés de notre établissement, une analyse juridique relative aux modalités de protection et de gestion conventionnelle des espaces naturels ainsi que des retours sur expérience ont été fournis à la Communauté Urbaine.
La présente étude permettra de définir les projets prioritaires dans le cadre de la compétence Espace Naturel Métropolitain dès le début du prochain mandat.
En conséquence, il vous est proposé, la 7ème commission consultée :
- de valider les conclusions de l'étude présentées en Comité de Pilotage le 9 novembre 2007
cohabitent (prairies, haies, mares, fossés, bosquets, ...).