Vous pouvez, ci dessous, prendre connaissance de mon intervention au
Conseil de communauté du 13/10/2006, concernant l' Habitat Indigne.
Elle n' a, à mon grand regret, pas pris une ride tant la crise s' est accentuée et les files d' attente allongées.
Certains, comme M.P Daubresse, leader de l' U.M.P et R.Vandierendonck peuvent faire des moulinets et des effets de manche, voire même faire pleurer Cosette à la Communauté ou ailleurs. Leurs propos sont même souvent relayés avec beaucoup de complaisance.
Alors faites vous une juste idée de ce qui se passe :
Regardez la réalité :
- des files d' attente pour un logement social et de leurs longueurs
chez les différents organismes......
- de qui se construit à Roubaix comme à Lambersart ou Wasquehal
( des logements dits d' accession " sociale " à 300.000 euros.......)
- des victimes de expulsions, des coupures d'électricité, comme
des marchands de sommeil....
- des incendies dans des immeubles suroccupés, qui se multiplient
Passez du côté de la Maison de l' Habitat , rue du Vieil Abreuvoir
et renseignez vous....
Monsieur le Président, chers collègues, le dramatique incendie survenu cet été à Roubaix a causé la mort de six personnes, six victimes de la misère, du surpeuplement, de l’avidité d’un propriétaire, de l’indifférence aussi d’institutions qui se sont abritées derrière la bonne conscience du devoir accompli, chacune dans la limite de ses compétences. Ce n’est pas la faute à pas de chance, ce n’est pas non plus la faute à la fatalité. Ce drame nous interpelle tous dans notre conscience d’homme
et de femme, comme dans notre responsabilité d’élu.
Pour notre groupe, il trouve ses racines dans un arbitraire légalisé, l’arbitraire d’un sacro saint droit de propriété, qui laisse des personnes, des familles entières entre les mains de marchands de sommeil et de spéculateurs avides.
L’arbitraire aussi d’une législation de plus en plus dure avec les étrangers qui conteste régulièrement le droit au séjour, qui complique la vie des familles au mépris des droits fondamentaux et de pratiques politiques qui font des immigrés les personnes centrales des campagnes électorales, avec de moins e moins de droits, sans aucune voix.
A ce propos, nous serions bien inspirés de suivre l’exemple de nos voisins belges qui, lors de leurs communales, ont fait une avancée remarquable malgré le Vlaams Belang et leur Front national.
L’arbitraire aussi d’un système économique qui produit sans cesse de la précarité au profit duquel le code du travail est régulièrement détricoté.
De nombreux concitoyens vivent très durement cette situation. Notre métropole, sous l’effet de la crise, de la montée des prix du logement, de la spéculation, voit ses territoires se spécialiser de plus en plus et de plus en plus vite, au détriment de la mixité sociale et urbaine.
La construction d’une métropole, que nous voulons tous équilibrée, ne peut se faire sans une volonté forte de permettre l’exercice légitime du droit au logement, sans une volonté d’apporter dans tous nos quartiers un cadre de vie amélioré, un logement durable, de qualité, accessible aux revenus de nos concitoyens, sans une volonté enfin d’offrir des logements sociaux, véritablement accessibles, dans toutes les villes de la métropole.
Notre agglomération connaît encore de trop nombreux logements en mauvais état : plusieurs milliers inconfortables, plusieurs centaines insalubres ou indignes. Cette situation justifie pleinement que le logement et l’habitat soient une priorité absolue du mandat communautaire.
Ces trois dernières années, nous avons beaucouptravaillé, dans ce conseil , sur la prise de compétence habitat, sur le regroupement des organismes HLM, bientôt sur la réunification des CAL –PACT, sur l’engagement de notre Etablissement dans
le renouvellement urbain.
Cette nouvelle délibération vient compléter notre arsenal ; elle traduit une volonté d’agir avec fermeté, de façon coercitive, contre les marchands de sommeil , de coordonner sérieusement les différents acteurs et de rendre systématiquement compte au
Conseil de l’avancement de ce plan. C’est pourquoi, notre groupe le soutiendra.
Nous voulons aussi souligner qu’à nos yeux l’objectif de proposer 400 logementstrès sociaux sur la durée du PLH ne peut être qu’un plancher. En effet, raisonnablement , cela revient à ne produire que 80 logements en moyenne par an, ce qui est très en dessous de l’objectif que nous nous sommes déjà donné au titre du PLH de 250 logements PLAI par an.
Proposer dès lors que chaque commune s’engage à hauteur de 5 logements très sociaux ne peut être qu’une amorce, une façon concrète de faire la démonstration de cette volonté.
Nos concitoyens, comme nous tous ici, attendent des preuves de cette volonté et pas seulement des déclarations. Nous nous attaquons ce soir, par cette délibération, de façon coercitive, aux propriétaires indélicats espérant que nous n’aurons pas à reposer cette question à propos de nos collectivités pour lesquelles nous
souhaitons qu’elles tiennent cette obligation de résultat.