Sur les différents aspects de ce débat, les positions des Verts ont toujours été claires et cohérentes, c’est ce qui nous a amené à voter finalement contre la délibération du Conseil de Communauté du 17 mars 2006, actant le choix d’une stade de 50000 places sur le site de la Borne de l’ Espoir, accompagné d’une ZAC et financé dans le cadre d’un Partenariat Public Privé :
Sur l’implantation :
Depuis le début du mandat, nous avons sans cesse défendu le développement de la ville sur elle-même contre les logiques d’étalement urbain. En cela, notre position est en cohérence avec les grands documents de planification comme le Schéma Directeur, le PDU, le Schéma d’urbanisme commercial, le Plan d’ Aménagement et de Développement Durable, etc. Malheureusement, en dépit de ces grandes orientations, il a été envisagé de construire le Grand Stade en plein champ du côté de Lesquin et nous avons farouchement combattu cette idée. Nous avons estimé par ailleurs que la construction du nouveau stade pouvait être l’occasion d’une requalification urbaine globale sur un secteur délaissé, et de ce point de vue là que ce projet pouvait être une chance pour Lille Sud, mais c’est finalement le site de la Borne de l’Espoir qui a été retenu.
Sur la jauge et le projet :
Un stade de 50000 places est véritablement démesuré par rapport à la réalité sportive actuelle du LOSC, y compris lorsque l’équipe a de bons résultats. Ce n’est pas être « anti-foot » que de dire cela ! On ne peut engager des financements publics sur un taux de remplissage de 50% de l’équipement, pour des matchs de foot ou des spectacles ponctuels. C’est pourquoi les Verts ont dénoncé le gigantisme des hypothèses présentées aux élus, dans lesquelles il s’agissait moins de construire un stade qu’un outil de rayonnement du territoire.
Sur le financement :
Le « PPP », Partenariat public-privé, n’est pas un moyen de faire financer la stade par le privé contrairement à ce qui a été dit, c’est une véritable arnaque libérale introduite en droit français en 2004 par le gouvernement Balladur et combattu à juste titre par les socialistes et les Verts au Sénat. Alors que le projet de rénovation de Grimomprez-Jooris s’élevait à 37,5M€, le coût du Grand Stade sera pour la Communauté urbaine de 12M€ à 18M€ par an pendant 27 ans, dont 60% pour la rémunération des actionnaires ! C’est bien la collectivité qui payera cette lourde charge au détriment d’autres politiques publiques au service des habitants de la métropole, et c’est bien le paradoxe de ce choix, à l’heure du foot business où les droits de diffusion télé ou les salaires des joueurs atteignent des montants exorbitants. Pour toutes ces raisons les Verts étaient favorables à un stade de 40000 places construit et géré par une SEM.