2 mai 2008
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Gérard Mulliez, l'ancien patron de la célèbre enseigne de distribution, est le président d'honneur du Ceres. Cette jeune association va lancer une étude indépendante sur l'impact de la consommation d'organismes génétiquement modifiés pour la santé humaine.
Alors que le débat sur les OGM en France a fait rage jusque dans les rangs de la majorité présidentielle, Gérard Mulliez, le fondateur de l’enseigne Auchan veut faire entendre sa voix. « Dans l’état actuel des connaissances, il faut les interdire. Il est évident que le principe de précaution doit s’appliquer », tonne-t-il dans une interview exclusive accordée à L’Expansion.
Homme de conviction, peu soucieux du qu'en dira-t-on, celui qui est encore président du comité stratégique du groupe Auchan a décidé de s’impliquer. Il a accepté d’être le porte-drapeau, en tant que président d’honneur, du Ceres, une toute jeune association, née il y a un an. Acronyme de Consommateurs et entreprises responsables, celle-ci compte financer une étude indépendante sur l’impact de la consommation d’organismes génétiquement modifiés pour la santé humaine. Pour lui, « les études publiées jusqu’ici n’ont pas été développées suffisamment longtemps, et elles sont partiellement diffusées et souvent financées, si ce n’est réalisées, par les industriels et les distributeurs d’OGM ».
« C’est inadmissible qu’il n’y ait pas de financement public, alors que les moyens existent. C’est pourquoi nous avons décidé de financer une étude dont on publiera objectivement les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs », renchérit Jean-Pierre Blanc, directeur général des Cafés Malongo et vice-président de Ceres. Quelques entreprises et une centaine de particuliers ont déjà apporté 200.000 euros, il leur reste à trouver 600.000 euros.
Le protocole des études toxicologiques est défini et prêt à être mis en œuvre. « On va bientôt démarrer », assure Gérard Mulliez, qui veut que l’on soit « sûr de la non-toxicité des OGM pour l’homme avant de les diffuser auprès du plus grand nombre ». Peu adepte du politiquement correct, il refuse « que l’on se retrouve dans vingt ans avec des OGM partout, sans l’avoir voulu mais par le simple fait que le pollen se dissémine, et réaliser à ce moment là que ce n’est pas bon pour la santé. Je crois qu’il est temps que les ministres actuels se remémorent le scandale du sang contaminé. »