24 janvier 2009
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Israël-Palestine : deux poids deux mesures
Après 22 jours de guerre qui ont fait 1300 morts et plus de cinq mille blessés à Gaza, pour la plupart des civils dont de nombreux enfants, qui ont détruit toutes les infrastructures de la bande de Gaza et des milliers de maisons, le préfet de police de Paris autorise une collecte de fonds publique et festive à Paris pour l'armée israélienne, le consistoire israélite d’Antibes invite par de nombreuses affiches publiques à une manifestation de sympathie animée par un militaire porte-parole de Tsahal… Au même moment, le préfet des Alpes Maritimes interdit une manifestation de soutien aux Palestiniens, le sous-préfet de Seine-Saint-Denis demande au maire de Stains de surseoir à la décision de son conseil municipal d’élever Marwan Barghouti au rang de citoyen d’honneur.
Ces prises de position de la part de représentants de l’Etat français sont scandaleuses et représentent une injure pour les victimes palestiniennes.
Pire encore, le gouvernement français et les gouvernements européens se sont abstenus le 9 janvier sur la résolution présentée par le Conseil des Droits de l’Homme pour mandater une commission internationale d’enquête.
Ce parti pris pour l’un des protagoniste, en l’occurrence pour l’agresseur n’est pas la meilleure façon d’éviter l’importation du conflit sur l’hexagone, bien au contraire.
La France doit avoir une attitude responsable, en interdisant sur son territoire les manifestations publiques de soutien à une armée étrangère qui vient de s’illustrer glorieusement.
Les Verts s’associent aux associations qui demandent la mise en place d’une commission internationale d'enquête indépendante sur les graves violations de ces droits dans le cadre de cette crise.
Membre permanent du Conseil de sécurité, dont elle assume en ce mois de janvier la Présidence, la France a également l'influence internationale nécessaire pour s'assurer que les demandes d'enquête se traduisent en actions concrètes – comme l’ont notamment demandé le Secrétaire général des Nations unies, suite aux bombardements des bâtiments des Nations unies, mais également des organisations israéliennes et palestiniennes de défense des droits humains.
La France, par l'intermédiaire de son ambassadeur au Conseil de sécurité, rappelait cette semaine encore son attachement à la « responsabilité de protéger » les populations civiles, ainsi qu'à la lutte contre l'impunité des auteurs des crimes les plus graves.
Face à l'horreur et l'inhumanité des attaques commises sous nos yeux, au delà des déclarations, elle doit faire en sorte que le Conseil de sécurité agisse immédiatement pour une levée du blocus sur Gaza.
Djamila Sonzogni, Jean-Louis Roumegas,