Intéressante analyse de Olivier HENNION, rédacteur en chef de la locale roubaisienne de La Voix du Nord, manifestement très bien informé des coulisses de la vie politique locale.
Il évoque les perspectives possibles, après l' étonnante annonce du Maire ( en plein milieu de Juillet ), de son futur retrait qui interviendrait au mieux dans 16 mois, dans l hypothèse d' une retraite dorée au Sénat.
Il pronostique que le groupe Ouvertement à Gauche, que je préside au Conseil Municipal jouera un rôle important dans l' avenir dans l hypothèse d' une " implosion " d' une majorité municipale, sur fond de guerre de succession.
Rappelons ici que Roubaix, ( avec Montpellier et Grenoble) , avait fait le choix, aux municipales de 2008, de privilégier une alliance dès le premier tour, avec la tête de liste UDF-RPR de 2001, ripolinée pour la circonstance Modem.
Précisions que ni le Nord, ni le Pas de Calais ne compte de Conseiller Général Vert ou Europe Ecologie et que le Conseil Régional Nord Pas de Calais compte, depuis Mars 2010, deux Vice-Présidentes issues du groupe local de Roubaix ( Myriam CAU et Majdouline SBAI ) qui sont les deux seules représentantes roubaisiennes dans l' éxécutif régional. Positions que nous devons à notre poids politique et à une conception de l' exercice des responsabilités publiques, qui tourne le dos au cumul des mandats.
Slimane TIR
René Vandierendonck et Pierre Dubois, ticket gagnant jusqu'en 2014... Et après?
René Vandierendonck en route vers le Sénat : questions pour une succession
dimanche 18.07.2010, 05:09 - La Voix du Nord
Sauf immense cataclysme politique (ce qui n'est pas courant dans les élections sénatoriales) le maire de Roubaix sera élu sénateur en septembre 2011. Certes, cela nous laisse du temps, mais puisque René Vandierendonck a voulu lui-même baliser sa succession jusqu'aux prochaines municipales de 2014, pourquoi ne pas regarder un peu plus loin...
> Qu'est-ce qui est prévu d'ici 2014 ?
Le maire de Roubaix a été clair : c'est son premier adjoint Pierre Dubois qui le remplacera lorsqu'il rejoindra le Sénat. Un scénario « à la Diligent » puisque René Vandierendonck avait lui aussi pris les rênes en cours de mandat. À ce détail près qu'en 1994, René Vandierendonck représentait l'avenir dans la continuité, ce qui, sans lui faire offense, n'est pas le cas de Pierre Dubois. Âgé de 69 ans, le premier adjoint ne peut se targuer de représenter une solution crédible pour les mandats futurs. Homme de dossiers, gros travailleur, Pierre Dubois a déjà sur les épaules les plus importants chantiers du mandat, mais on l'imagine mal mener la campagne de 2014.
> La jeunesse prendra-t-elle le pouvoir au PS ?
René Vandierendonck a également cité sa préférence en ce qui concerne l'avenir du « leadership » du PS roubaisien. Pour lui, la solution s'appelle Assya Guettaf, adjointe des quartiers ouest et conseillère régionale. C'est sans doute aller un peu vite en besogne, et d'autres élus ayant fait leurs preuves comme Renaud Tardy, voire Fanny Bullaert, Ève Flament ou le secrétaire de la section PS roubaisienne Jacques Fontaine pourraient être tentés de jouer leur carte personnelle. Une chose est sûre cependant, les jeunes socialistes roubaisiens ne manquent ni d'ambition ni d'énergie, et outre Assya Guettaf, Mehdi Masrour pourrait se retrouver en bonne posture sur la prochaine liste municipale.
> Qui a les clés de 2014 au PS ?
C'est inévitable, le candidat ou la candidate qui mènera le PS roubaisien en 2014 devra bénéficier de l'appui d'« éléphants » locaux. Dans ce registre, René Vandierendonck, Pierre Dubois, Jacques Fontaine et André Renard sont incontournables. Seront-ils unanimes pour promouvoir Assya Guettaf ?
> Quelle gauche plurielle ?
On l'a suffisamment dit en 2008 pour ne pas le répéter ici : seul René Vandierendonck était capable de bâtir dès le premier tour une liste de gauche plurielle réunissant dissidents UMP, MoDem, PS, Société civile et toutes les composantes de gauche et d'extrême gauche à l'exception des Verts. L'autorité de René Vandierendonck sera-t-elle encore suffisante en 2014 pour canaliser les ambitions du centriste Arnaud Verspieren ? Martine Aubry et les socialistes métropolitains ne laisseront pas un MoDem mener la liste à Roubaix. Arnaud Verspieren pourrait alors être tenté de jouer sa carte... Avec qui ? Une partie de l'UMP roubaisienne, des élus de la société civile qui ne se retrouveraient plus dans une liste commune privée de René Vandierendonck ? Le risque d'implosion de l'actuelle majorité à l'approche des prochaines municipales semble élevé.
> Et les Verts dans tout ça ?
Si l'actuelle majorité se disloque, ils pourraient être les grands gagnants de la recomposition municipale. Depuis 2001, Slimane Tir a gagné ses galons de personnalité majeure de la politique métropolitaine ; en 2008, les Verts ont démontré qu'ils étaient de loin la deuxième force de gauche à Roubaix.
À la fois intégrés à la gouvernance de gauche de la région, du département et de Lille Métropole, opposants municipaux à Roubaix, les Verts disposeront en 2014 d'une totale liberté de mouvement. De là à les imaginer au coeur d'alliances à gauche, il n'y a qu'un pas... Mais on voit mal Slimane Tir céder la tête de liste à un(e) socialiste au moment où ses chances de gagner la mairie seront sans doute les plus élevées. •