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video Roubaix 2008

15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 02:14
C’est ainsi que nous avions intitulé la plénière finale des dernières journées d’été.

Patrick Viveret avait alors fort justement souligné que la réponse n’allait sans doute pas être la duperie totale ou la rupture totale, mais une appréciation intermédiaire. Il est évidemment trop tôt pour le dire, mais ce Grenelle aboutira sur des avancées, des effets de communication, des absences de mesures, des déceptions, voire des reculs. Sur quoi ? impossible à dire aujourd’hui.

Mais une chose est déjà connue, les rapports de force : des ONG combatives, des élus verts en nombre, des syndicats qui font la balance, des représentants des lobbys habituellement opposés à nos idées, un gouvernement dont le Président a gagné sur un programme anti-écologique... le tout dans un contexte d’une opinion publique qui fait pression pour que des avancées se produisent.

Les récentes déclarations de JL Borloo sur les OGM, immédiatement temperées par M Barnier et L Wauquiez montrent bien que toute avancée est fragile, que la guerre des nerfs ne fait que commencer, que ce sera, dans certains cas comme sur les OGM, dans le détail du compromis que se logera l’avancée ou le recul, l’efficacité ou l’inefficacité de la mesure.

Nous le savons, et c’est ce que nous disons depuis le début, le consensus ne sera pas possible sur tout, et de loin. L’écologie et son cortège de mutations nécessite des arbitrages forts. Nous faisons pression, dans et hors du Grenelle pour peser le plus possible en faveur de mesures d’ampleur. Nos 13 mesures qui seront sur le site des VERTS  dans quelques jours sont ce que nous pensons être des minima en dessous desquels ce Grenelle ne serait pas une réussite. .. sur les transports routiers, le fret ferroviaire, l’isolation des logements,l’urbanisme, les OGM, l’éco-fiscalité, les déchets, les pesticides, les produits cancérigènes, l’expertise indépendante, et l’agriculture. Ces 13 mesures ne sont aucunement exhaustives. Elles répondent à un impératif de priorités cadrant avec la négociation operée dans le Grenelle : il faut dire ce qui est prioritaire et ne pas faire la longue liste de tout ce qu’il faudrait faire.

Au delà, la batterie de mesures qui sortiront du Grenelle devront être lues et analysées à l’aune des objectifs de moyens et longs termes qu’elles dessinent. Car évidemment, c’est là que se profilent sans doute les vraies divergences de vues entre les écologistes et le gouvernement et certains autres acteurs : ré-orienter les activités humaines pour les rendre soutenables ou gagner du temps mais continuer encore un peu dans la logique de l’insoutenable.

Dans les pages du site des Verts, nous vous invitons à réagir à nos mesures. Nous les développerons afin de mieux faire comprendre les objectifs de moyens et longs termes que nous voulons atteindre.

Le Grenelle de l’environnement n’est sans doute qu’une étape dans cette négociation, sans doute longue, entre tous les acteurs de la societé, afin d’avancer, pas à pas, vers une societé écologique. Dans cette négociation, les Verts doivent y jouer un rôle aussi important que possible. C’est dans ce sens que nous travaillons.

Base des Prés du Hem, Armentières, Mosaïc ; Jardin des Cultures, friches industrielles, Ugine Kulhmann, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Lille,  Office du Tourisme de Roubaix, navigation fluviale et de plaisance, lofts, Canal de Roubaix, Tourcoing, Marcq en Baroeul, Seclin, l’Espierre, Maxence Van der Meerch, Quand les sirènes se taisent, Parc de la Deûle, Maisons Folies, Condition Publique , Colisée, écluses et ponts de la Marque Urbaine, Blue Links, coopération transfrontalière franco-belge, A 24, O.G.M , écologie : Grenelle de l’environnement, Eglise Saint Joseph, ZAC de l’Union, Alma, 3 Ponts, Pile, Epeule,Sartel Carihem,Moulin Potennerie, A.I.R., Comité de Quartier, biodiversité, trame verte et bleue, espace naturel, communauté urbaine de Lille, diversité, Islam, Musulmans, citoyenneté, école de la réussite, participation des habitants, base des six bonniers, Lac du Héron, bataille de Bouvines, Randonnées pédestres, Lys, Escaut, protection de l’eau, habitat haute qualité environnementale, précarité, logement social, habitat insalubre, permis de louer, braderie de Lille, Grand stade, Euralille, Lille Europe, Atelier populaire d’urbanisme, changement climatique, réchauffement climatique, radios locales, blog 2, halal, chrome,pollution aux  métaux lourds, centre de valorisation énergétique (CVE), centre de valorisation organique (CVO), déchetterie, éco-quartiers, verts, altermondialisme, colonialisme, indigènes, République, archives de la navigation et des canaux, pastel FM, ouech, kabylie, kabyles, berbères, Afrique, Sénégal, Maghreb, Coopération décentralisée, Droits de l’Homme, relations Nord/Sud, Prix du paysage, pavillon bleu, école de voile en eaux intérieures, la Louvière de Don, le citadelle de Lille, Parc Barbieux, Musée la Piscine, André Diligent, Pouss cup, Lille Métropole Habitat, le Fresnoy Mackellerie, Hameaux de la Mémoire, chemins de halage, vélos routes, voies vertes, laïcité, vigilance laïque, Europe du Nord Ouest, nation républicaine, loi de 1905, construction de mosquées, liberté d’expression, liberté de cultes, loisirama, champs captants, discriminations, qualité de vie, émissions arabophones, berbérophones, lusophones, francophones, Algérie, Maroc, Tunisie, Maghreb,Portugal, Turquie,Espagne,  démocratie participative, réfugiés climatiques, solidarité avec les sans abris, non aux expulsions, respect des différences, architecture bio-climatique, protection de la faune et de la flore, non au nucléaire, énergies alternatives, biodiversité , pays arabes, harkis, rapatriés,bouira, ville de roubaix, Paris-Roubaix,ps-roubaix,upc-roubaix,les usines,

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12 octobre 2007 5 12 /10 /octobre /2007 20:14
Agir pour l'Environnement apprend avec surprise
que les dates du grand raout final du Grenelle de l'environnement fixées
aux
24 et 25 octobre seraient suivies d'une présentation officielle des
conclusions le 15 décembre. Ce laps de temps sera sans doute mis à profit
par les pouvoirs publics pour revisiter les conclusions des négociations en
les adaptant aux demandes des différents lobbies. Cette nouvelle annonce
illustre à merveille la face cachée du Grenelle de l'environnement, qui à
l'approche de la date ultime, tend à imposer à la société civile, une
méthode que seuls les organisateurs dudit Grenelle ont validé
.

Il est pour le moins stupéfiant qu'à moins de dix jours de la dernière
phase
du Grenelle de l'environnement, le ministère de l'Ecologie en soit encore à
définir le cadre de la discussion en repoussant sine die de plusieurs
semaines les dates ultimes du Grenelle, excluant au passage les ONG du
débat
final ! De nouveau, l'absence de méthode précise permet au Gouvernement de
ballader les associations en leur cachant le véritable objectif du Grenelle
de l'environnement.

Cette volonté de repousser encore et toujours le moment où il faudra passer
des gesticulations médiatiques aux actes et décisions est révélateur de la
peur panique qui saisit actuellement le mininstre de l'Ecologie. Face aux
cris des multiples lobbies, l'Etat semble vouloir se donner du temps pour
produire un consensus moux, fruit d'un nivellement par le bas des
propositions associatives.

Le Grenelle de l'environnement s'achemine progressivement vers
l'adoption de
mesurettes inaudores, sans saveur et indolores. Parce qu'Agir pour
l'Environnement ne croit plus au Père Noël, même lorsque son arrivée est
prévue le 15 décembre et afin d'éviter un suspensus insoutenable et un
travail inutile, Agir pour l'Environnement révèle en exclusivité les 15
programmes qui seront annoncés le 15 décembre par le Gouvernement
:

- Un moratoire sur les OGM durant la période où les OGM ne sont pas
cultivés
- Une interdiction de l'utilisation de lampes classiques entre 2h et 3h du
matin
- Une charte qui n'engage que celles et ceux qui y croient encadrant
fictivement le contenu des publicités
- L'adoption d'un malus frappant les véhicules rejettant plus de 750
grammes
de C02 par km
- Une diminution de 10 km/h des vitesses autorisés. sur les voies
navigables
- Une loi interdisant le sursursuremballage et les vieux incinérateurs mais
autorisant la construction de nouvelles unités de valorisation énergétique
- Une diminution de l'utilisation des pesticides dans le cadre d'un grand
plan de promotion de l'agriculture raisonnée
- Une TVA à taux réduit pour les produits écologiques (proposée et
immédiatement refusée au niveau communautaire)
- Une application de la LOTI de 1981 privilégiant le rail à la route. sauf
lorsque les élus locaux réclament le contraire
- Le construction de l'EPR et de sa ligne à très haute tension et ce quoi
qu'il arrive
- Un double étiquettage CO2 permettant à la grande distribution de se
donner
bonne conscience tout en continuant massivement à promouvoir les produits
antiécologiques
- L'organisation d'un Grenelle de l'environnement
- L'application des directives européennes
- L'obligation faite aux industriels de peindre leur logo en vert
- Supprmier le principe de précaution (parce que c'est mal) grâce à une
croissance durable (parce que c'est bien)

Pour Stéphen Kerckhove, Délégué général d'Agir pour l'Environnement, « le
Grenelle de l'environnement tend à se transformer en un simulacre de
négociation
dont la vocation première est d'orchestrer un gigantesque
"greenwaching" du pouvoir en place ». Agir pour l'Environnement souhaite
que
le Grenelle de l'environnement se termine par de véritables négociations et
que ces négociations aient lieu en présence des acteurs associatifs et en
date des 24 et 25 octobre.
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11 octobre 2007 4 11 /10 /octobre /2007 01:58

Le " paquet fiscal " de la nouvelle majorité, c' est 15 milliards d' euros qui ciblent les riches et les catégories sociales les plus aisées de notre pays.

 

" J’ai résisté ici à la tentation de décrire l’inconnu. En revanche, on peut savoir si une politique est salutaire ou nocive.

Rien n’indique, notamment, que des réductions d’impôts comme celles qui ont été préconisées et décidées ces derniers temps aient un effet positif sur la récession. On a supposé que l’investissement, la production et l’emploi seraient stimulés par le supplément de revenus après impôt ainsi promis aux entreprises, à leurs directeurs et aux actionnaires financièrement bien lotis, sous la forme d’un allégement de la ponction fiscale sur les dividendes touchés par les riches. Tous les directeurs sont convaincus, comme les économistes, qu’un afflux d’argent chez eux sert l’intérêt général. Mais rien ne prouve que ces sommes offertes aux cadres supérieurs prospères auront un effet positif – qu’elles seront dépensées. Pour cette petite élite, la réduction d’impôts accroît des revenus déjà plus que substantiels. Et trop c’est trop, même pour les riches. Impossible d’être sûr que les revenus supplémentaires dus à la réduction d’impôts seront réellement dépensés. La mesure risque donc de n’avoir aucun effet....................( pages 84,85 ) "

 Dans le monde économique, il y a des idées bien établies, qui peuvent soutenir une politique, soit positive, soit négative. Combattre la récession exige de maintenir le pouvoir d’achat, en particulier des nécessiteux qui dépenseront leur argent. L’effet est assuré, mais on répugne à cette solution, assimilée à de la compassion inefficace. Or, ce qui est inefficace, ce sont les mesures profitant aux cadres supérieurs. Ces catégories socialement influentes bénéficieront le plus souvent d’avantages financiers sous forme d’allègement d’impôts. En l’absence de besoins, ces sommes ne seront pas forcément dépensées. On refuse aux nécessiteux l’argent qu’ils dépenseraient sûrement, on accorde aux riches un revenu qu’ils risquent d’épargner. ( page 86)......

Ainsi s' exprime J.K. GALBRAITH, célèbre économiste américain dans un corrosif essai publié en 2004
 " Les mensonges de l' économie " ( Grasset ) à propos de la politique économique de G.W. BUSH. 
L' intérêt économique, ajoute t il, a été souvent aux antipodes de la politique économique. 
L' alignement "atlantiste " s' est révélé sur la question irakienne avec les déclarations bellicistes du rallié B. BUSHNER ( de la guerre ), précédées de la hot-dog Party de Wolfboro. 
On apprécie ici à  quel point le modèle américain dans son déclinaison conservatrice est au coeur du projet sarkozyste pour la France. Avec ou sans BUSH.
Base des Prés du Hem, Armentières, Mosaïc ; Jardin des Cultures, friches industrielles, Ugine Kulhmann, Roubaix, Tourcoing, Wattrelos, Lille,  Office du Tourisme de Roubaix, navigation fluviale et de plaisance, lofts, Canal de Roubaix, Tourcoing, Marcq en Baroeul, Seclin, l’Espierre, Maxence Van der Meerch, Quand les sirènes se taisent, Parc de la Deûle, Maisons Folies, Condition Publique , Colisée, écluses et ponts de la Marque Urbaine, Blue Links, coopération transfrontalière franco-belge, A 24, O.G.M , écologie : Grenelle de l’environnement, Eglise Saint Joseph, ZAC de l’Union, Alma, 3 Ponts, Pile, Epeule,Sartel Carihem,Moulin Potennerie, A.I.R., Comité de Quartier, biodiversité, trame verte et bleue, espace naturel, communauté urbaine de Lille, diversité, Islam, Musulmans, citoyenneté, école de la réussite, participation des habitants, base des six bonniers, Lac du Héron, bataille de Bouvines, Randonnées pédestres, Lys, Escaut, protection de l’eau, habitat haute qualité environnementale, précarité, logement social, habitat insalubre, permis de louer, braderie de Lille, Grand stade, Euralille, Lille Europe, Atelier populaire d’urbanisme, changement climatique, réchauffement climatique, radios locales, blog 2, halal, chrome,pollution aux  métaux lourds, centre de valorisation énergétique (CVE), centre de valorisation organique (CVO), déchetterie, éco-quartiers, verts, altermondialisme, colonialisme, indigènes, République, archives de la navigation et des canaux, pastel FM, ouech, kabylie, kabyles, berbères, Afrique, Sénégal, Maghreb, Coopération décentralisée, Droits de l’Homme, relations Nord/Sud, Prix du paysage, pavillon bleu, école de voile en eaux intérieures, la Louvière de Don, le citadelle de Lille, Parc Barbieux, Musée la Piscine, André Diligent, Pouss cup, Lille Métropole Habitat, le Fresnoy Mackellerie, Hameaux de la Mémoire, chemins de halage, vélos routes, voies vertes, laïcité, vigilance laïque, Europe du Nord Ouest, nation républicaine, loi de 1905, construction de mosquées, liberté d’expression, liberté de cultes, loisirama, champs captants, discriminations, qualité de vie, émissions arabophones, berbérophones, lusophones, francophones, Algérie, Maroc, Tunisie, Maghreb,Portugal, Turquie,Espagne,  démocratie participative, réfugiés climatiques, solidarité avec les sans abris, non aux expulsions, respect des différences, architecture bio-climatique, protection de la faune et de la flore, non au nucléaire, énergies alternatives, biodiversité , pays arabes, harkis, rapatriés,bouira, ville de roubaix, Paris-Roubaix,ps-roubaix,upc-roubaix,les usines,

 

 

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10 septembre 2007 1 10 /09 /septembre /2007 13:24
De nombreux militants socialistes écoeurés ont rendu ou déchiré leurs cartes en Mai dernier, abasourdis de la manière dont pour la plupart, ils ont été écartés des investitures aux législatives. Le concert de flûtes recommence en cette rentrée, première de l ère sarkozyste. A gauche, le bilan est "globalement négatif " : ni compétents, ni visibles !
 Mon ami F. DOUHANE de PRAIRIAL 21, avec d' autres,  affiche lucidement son scepticisme dans
cet article publié par Libération. 
Manifestement, cette révolution copernicienne est loin d' être lancée dans la galaxie socialiste, quand la droite chiraquienne et sarkozyste a su oser et assumer. 
Alors, l' hirondelle qui a n' a pas su faire le printemps, pourra t elle faire l' été indien ?  Les paris sont ouverts.
Tu as raison, Fayçal : mener le débat publiquement et pousser les contradictions jusqu' au bout !  Je te souhaite beaucoup de courage et de ténacité dans ton combat.
   
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20 juillet 2007 5 20 /07 /juillet /2007 19:07

En 2002, on attendait Malek Boutih, président de SOS Racisme, comme secrétaire d’Etat d’un gouvernement de droite. Après avoir longuement hésité, il n’avait refusé que d’un « chouia », car Monsieur voulait un ministère et pas un simple secrétariat d’Etat, le PS surenchérissant sur l’offre droitière en le cooptant du jour au lendemain au secrétariat national du parti « aux questions de société ».

C’est donc finalement une autre « créature exotique » de Julien Dray (porte parole du PS), Fadéla Amara, présidente des « Ni putes ni soumises », qui fait son entrée, en 2007, dans le 2ème gouvernement de l’ère Sarkozy. A croire, qu’aujourd’hui, la politique de la diversité pratiquée par la direction du Parti socialiste consiste principalement à former des « Beurs sur-mesure » pour le compte de la droite. Le PS, « université sécuritaire » pour Beurs et Beurettes en mal de notoriété ?

Une évolution de carrière somme toute logique quand on sait que SOS Racisme et les NPS ont contribué à légitimer ces dernières années un discours catastrophiste et islamophobe sur les banlieues, en totale harmonie avec la rhétorique sécuritaire de Nicolas Sarkozy. Pour comprendre, cette nomination « surprise » - qui, en réalité, n’en est pas une, - la rédaction de Oumma.com a choisi de publier un extrait de l’ouvrage d’Aziz Zemouri et Vincent Geisser, Marianne & Allah, La Découverte, 2007, qui aborde précisément le « cas Fadéla Amara ».

Les créatures exotiques de « Juju » : des antidotes laïques pour « banlieues islamiques »

Malek Boutih, entré à SOS-Racisme dès sa création en 1984, en devient président en 1999 (jusqu’en 2003). Fadéla Amara, l’une de ses proches, est élue à la tête de la Fédération nationale des maisons des potes (FNDMP) la même année. En avril 2003, cette dernière lance officiellement le mouvement des « femmes de quartiers » sous l’intitulé « Ni putes ni soumises ».

En juin, Malek Boutih est nommé secrétaire national du PS chargé des questions de société. Mais au-delà de la similarité des trajectoires et de leurs liens personnels – qui ne présentent guère d’intérêt pour notre analyse –, les deux leaders associatifs sont emblématiques d’une évolution sécuritaire de certains « Beurs socialistes », qui vont être conduits progressivement à instrumentaliser la question de l’islamisation des banlieues à la fois comme cheval de bataille associatif et comme ressource de légitimité individuelle auprès des pouvoirs publics[1].

Dès lors, les deux « protégés beurs du PS » adopteront une posture qu’ils sauront faire fructifier : se présenter comme des « musulmans modérés » – aucun des deux ne déclare d’ailleurs ouvertement son agnosticisme ou son athéisme – pour mieux faire passer leur vision caricaturale et anxiogène de l’activisme musulman dans les quartiers populaires.

Leur discours a d’autant plus de portée auprès des instances dirigeantes du PS qu’ils se présentent comme des « enfants des banlieues », ayant directement vécu la montée de l’islamisme et ses effets ravageurs sur la jeunesse issue de l’immigration – à l’instar de ces élites indigènes sous l’Algérie française qui prétendaient « mieux connaître » leurs coreligionnaires musulmans. Cette problématique de la supériorité-intimité ne renvoie plus au complexe idéologique de l’instituteur socialiste face à son élève musulman, mais davantage à celui de l’indigène éclairé et émancipé par rapport à ses coreligionnaires obscurantistes : j’ai vécu, j’ai vu, je m’en suis sorti et, donc, je suis en droit de vous dire que… les islamistes sont en train de conquérir les banlieues de l’Hexagone.

Un sarkozysme de « gauche » : une vision sécuritaire des quartiers « impopulaires »

Il est vrai que, de manière complémentaire, Malek Boutih et Fadéla Amara ont largement contribué à diffuser et à légitimer dans les instances du PS et chez les sympathisants socialistes une représentation sécuritaire des banlieues françaises qui n’a plus rien à envier désormais aux discours de droite et d’extrême droite. Ainsi Malek Boutih, en mai 2002 : « Les violences, les chambres de torture dans les quartiers : on ne voit pas qu’on a affaire à des barbares, et non pas à de pauvres paumés. Je ne parle pas des adolescents qui traversent une période de trouble. Je parle de ceux qui font profession de leurs actes de barbarie, qui en vivent bien et qui sont assez structurés et intelligents pour jouer sur le sentiment de culpabilité des autorités. On n’a pas voulu voir que des petits Le Pen étaient en train de pousser dans les quartiers[2]. »

En pratique, le discours de SOS comme celui des NPNS aboutissent à renverser la hiérarchie des dangers pour la cohésion nationale et le modèle républicain : à leurs yeux, l’ennemi politique, ce n’est plus le Front national (composé finalement de « bons Français » égarés), mais d’abord les « islamistes » – il faut entendre par là l’UOIF et Tariq Ramadan. Le 6 février 1990, alors qu’il n’est encore que vice-président de SOS-Racisme, Malek Boutih déclare sur TF 1, dans l’émission ludique « Ciel mon mardi » : « L’extrême droite, en France et ailleurs, tous courants confondus, ne représente pas de quoi remplir une cabine téléphonique[3]. » Cécité ou stratégie politique ? Dix ans plus tard, Malek Boutih et Fadéla Amara récidivent en montrant que le « véritable fascisme » n’est pas celui que l’on croit (le FN, le MNR ou le mouvement de Philippe de Villiers), mais, en premier lieu, les « islamistes ».

On doit notamment à la présidente de NPNS le succès médiatique de la formule du « fascisme vert » pour désigner les nouveaux activistes musulmans dans les banlieues françaises et en particulier les filles portant le foulard islamique : « À propos du voile, affirme-t-elle en 2004, je peux définir trois catégories de femmes qui le portent. Il y a d’abord les filles qui le revêtent pour se protéger de la violence des cités. Il y a ensuite celles qui sont en crise d’adolescence et qui se cherchent une identité. Il y a enfin celles que je déteste : les soldates du fascisme vert, couleur de l’islam [souligné par nous]. Ce sont des femmes cultivées, diplômées et très structurées dans leur pensée. Elles sont des militantes de terrain efficaces, sillonnent les cités, vont chez les familles pour délivrer leur discours. Nous, on est en train de faire la même chose, on passe derrière[4] ! »

Ce reproche d’être « cultivées » adressé à de jeunes Françaises voilées peut apparaître comme contradictoire, sinon paradoxal, dans le discours des NPNS, qui prônent l’émancipation des filles des cités par l’école républicaine. Mais à y regarder de plus près, on retrouve là l’une des ambivalences fondamentales de la gestion indigène ou néo-indigène des « populations musulmanes » : l’émancipation ne peut se faire que selon des normes culturelles et idéologiques préalablement définies par le système dominant. La femme cultivée et universitaire, revendiquant pleinement sa foi et sa pratique musulmanes et, qui plus est, fréquentant régulièrement des organisations islamiques, ne peut être qu’une « rebelle », ou pire, une « apprentie terroriste ».

Vincent Geisser, AzizZemouri, Marianne & Allah. Les politiques francaiss face à la « question musulmane », La Découverte, 2007, p. 146-48.

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17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 13:28

Les Verts ont aujourd’hui quatre députés : François de Rugy à Nantes (52,03%), Yves Cochet (57,2%) et Martine Billard à Paris (54,25%), Noël Mamère 62,82%. Quatre Verts au second tour, autant d’élus. Une situation qui nous réjouit, mais qui n’empêche pas de nous demander : quid de la représentation d’une écologie politique toujours trop minoritaire pour être décisive ? Quid d’une gauche qui continue de parler de l’augmentation du pouvoir d’achat comme premier projet politique ? Sans parler d’une droite toute puissance qui a perdu, à la première secousse, son super-ministre à l’environnement...

En un mot, les Verts sont contents d’avoir un représentant de plus à l’assemblée nationale et de voir réélu-es ses député-es sortants. Ils en remercient leurs électeurs et électrices.

Ils sont rassurés de voir que la chambre bleu horizon n’est pas à l’ordre du jour et que la gauche est sortie renforcée de ces élections.

Mais il rappellent que la recomposition politique en cours, en particulier à gauche, ne pourra se faire sans la dimension écologiste, donc non productiviste au coeur de son projet, sous peine d’être tout à fait incapable de répondre aux enjeux du 21ème siècle indissolublement liés à l’urgence écologique.

Dans cet objectif, un scrutin proportionnel permettant une juste représentation des idées écologistes, pourra seul donner un nombre d’élu-es susceptibles de changer profondément notre fonctionnement et notre société pour un meilleur partage et respect des ressources naturelles, de lutter contre les lobbies destructeurs de notre démocratie et de notre planète, comme les Verts l’ont déjà fait à plusieurs reprises, et de mettre en oeuvre des politiques permettant une véritable autonomie de chacun-e.

 
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15 juillet 2007 7 15 /07 /juillet /2007 15:51
Jean Gadrey : « les militants désorientés par leurs propres dirigeants »

Pour écouter l'interview : http://www.regards.fr/file/audio/jeangadrey.mp3

 

Il revient tout d'abord sur la période néolibérale de ces vingt dernières années, initiée par Reagan et Tatcher, et diffusée ensuite dans toute l'Europe. Les idées du néolibéralisme économique et financier ont influé sur Mitterand et ses premiers ministres, mais le tournant décisif est selon lui le gouvernement Jospin. Dès l'automne 1997, celui-ci se lance dans un programme de privatisations avec ses ministres de l'économie successifs (Strauskahn, Sauter et Fabius), qui ont réalisé un montant de vente d'actifs publics plus important que les différents gouvernements de droite auxquels ils ont succédé. Il pointe également les différentes baisses d'impôts à partir de 2000, qui ont profité à 70 % aux plus riches, ou le fait que 2000 fut la plus mauvaise année au niveau de la mise en chantier de logements sociaux depuis 1960. Tout ceci constituant « un glissement idéologique qui explique largement la catastrophe du 21 avril 2002 ».

 

Cercles d'influence et affaiblissement des contre-pouvoirs

 

Jean Gadrey* insiste sur le fait que cela n'est pas de la responsabilité de quelques acteurs. C'est un ensemble de réseaux d'influence, au niveau des médias, des économistes, des institutions, qui réussit « à convaicre la gauche de gouvernement qu'il n'existe pas d'alternatives aux politiques néolibérales, à quelques ajustements sociaux près ». Un réseau dans lequel les politiques de gauche finissent par adhérer, eux-mêmes faisant parti de la bourgeosie voire de la haute bourgeosie. Et cela est imputable au manque ou à l'affaiblissement de contre-pouvoirs syndicaux, associatifs ou citoyens. Dérégulations et privatisations deviennent alors inéluctables.

 

« Persistance des valeurs de gauche chez les militants »

 

On peut alors se poser la question : « ce glissement existe-t-il aussi à la base ? ». A quoi il répond : « j'ai toujours été frappé par la persistance des valeurs de gauche, fermement égalitaires, redistributives, chez les militants, les adhérents, souvent désorientés par leurs propres dirigeants ». Il y a une « coupure avec les élites, qui évoluent dans leurs réseaux sociaux, des « clubs » souvent liés à une fraction du grand patronat, avec une très forte influence d'une pensée économique unique produite par des cercles d'économistes". "Des gens qui tous appellent à la réforme à corps et à cris, faisant comme si il n'y avait qu'une seule réforme possible, dans le sens de la mondialisation libérale avec un léger accompagnement social et compassionel ». Ajoutant : « Et tout montre que cette réforme sociale-libérale est une réforme de classe en faveur des détenteurs de capitaux et des catégories les plus aisées ».

 

Développement humain, universalité des droits et biens communs

 

Au niveau du language, du vocabulaire employé, il pense qu'il est nécessaire d'utiliser de nouvelles expressions, et en même temps, de requalifier des concepts existants. Le capitalisme, par exemple, « existe bel et bien, mais il a changé, il est devenu ce capitalisme financier ». La bourgeosie "existe toujours comme classe sociale, et surtout la haute bourgeosie, la seule classe aujourd'hui vraiment « pure »". Il faut ensuite « une reformulation des mots clefs qui peuvent constituer l'identité d'un projet de gauche, comme le développement humain, l'universalité des droits, le bien commun, etc ». Il insiste également sur le fait que s'il y a un déficit de productions intellectuelles mobilisatrices, « tout ne doit pas venir de celles-ci, leur influence sera limitée si des collectifs décentralisés, liés aux mobilisations locales, ne s'en emparent pas ». Un nouveau projet de gauche devrait d'après lui « associer experts et non experts, élus et non élus, etc ». Un idée qui « ne fera pas forcément l'unanimité parmi les intellectuels de gauche »...

 

* Jean Gadrey est professeur d'économie à l'Université de Lille I et membre du Conseil Scientifique d’Attac. Il a participé à la création de l'indicateur des inégalités en France dit « BIP 40 » (contraction de l'inverse du sigle PIB et du CAC40).

 

Quelques livres récents :

 

Nouvelle économie, nouveau mythe ? ; suivi de Que reste t-il de la nouvelle économie ? Paris, éditions Flammarion, 2001

Emergence d'un modèle du service avec Philippe Zarifian, 2002

Socio-économie des services, 2003

Les nouveaux indicateurs de richesse, avec Florence Jany-Catrice, édition La Découverte, 2005

Pauvreté et inégalités : Ces créatures du néolibéralisme, Edition Fayard-Les Editions de minuit, 2006

En finir avec les inégalités, éditions Mango Littérature, 2006

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