En votant dimanche, on élira une partie des conseillers communautaires qui auront le dernier mot sur le Grand Stade. Le lieu a été choisi : entre Villeneuve d'Ascq et Lezennes. Le constructeur pressenti, ausi(lire Le stade chic et cher de Pierre Mauroy). Eiffage l’a emporté, contre Bouygues, pourtant moins cher. Coût pour la Communauté urbaine : 14 millions par an, sur 31 ans. Plus 200 millions d’euros pour rendre le site accessible. De quoi remettre en cause les grands dossiers du tram-train et du logement. Le socialiste Dominique Baert, chargé des finances, s’est abstenu. Elus communautaires, Daubresse et Aubry ont voté pour. Quiquet (Verts) n’a pas pris part au vote, mais a placardé des milliers d'affiches dans Lille contre un stade à 700 millions. Richir (Modem) s’est abstenu. Restent les questions.
Peut-on re-voter sur le stade ?
Jacques Richir, candidat Modem à Lille : «Oui. Ça a été voté dans l’euphorie de la fin de mandat, pour faire plaisir à Pierre Mauroy. C’est un mensonge collectif, qui coûte quinze fois plus cher que le projet initial. On va se réveiller avec la gueule de bois en avril. Il vaut mieux revenir dessus, quitte à perdre un ou deux millions en pénalités. Plutôt couper un doigt que perdre un bras».
Eric Quiquet, candidat Verts à Lille : «Bien sûr. On n’a voté qu’un classement entre trois projets. La nouvelle majorité peut décider que les conditions financières n’y sont pas, s’il n’y a pas d’acteur privé qui met au pot. A Lyon, le stade sera privé. Là-bas, le seul investissement de la communauté urbaine, c’est l’accessibilité. Ce n’est pas le modèle parfait, mais ça montre qu’on peut être ambitieux, pendant que la collectivité fait ses métiers».
Sébastien Huyghe, candidat UMP à Lille : «Je n’aurais pas voté pour. Il faut un stade 100% privé. Je fais par ailleurs le pari que le stade Eiffage sera annulé. Il ne correspond pas aux règles du jeu de départ. Il devait être moins cher, multifonctionnel, et couvert. Bouygues pourrait déposer un recours»........
..................Qui va payer, alors ?
Marc-Philippe Daubresse : «Soit on fait baisser la dépense, soit on se met dans la dynamique d’augmentation des recettes par le développement économique, qui va engendrer plus de recettes fiscales en provenance des entreprises. On peut même faire les deux». Comment ça faire baisser la dépense ? «On a des marges de manœuvre, en épluchant le dossier d’Eiffage, pour réduire à 11 millions au lieu de 14, sans sacrifier l’ambition. On peut remettre sur le marché des hectares de foncier qu’on n’a pas mis du temps de Madame Aubry. Enfin, dans un périmètre de 5 à 10 km autour du stade, on accélère un certain nombre de propositions de développement économique, en échange d’une participation du privé au Grand Stade.» Il parle des quatre signataires de la page de pub? «Bien au delà». A quelle hauteur ? «Trop tôt pour parler de chiffres».