« Mon intervention sera brève et porte sur l’article 4 de la convention que je trouve comme je l’ai exprimé trop imprécis et laxiste, et qui peut autoriser des interprétations et des dérives que notre groupe juge dangereux.
- Art4 / Sur initiative des services de police, les patrouilles pourront intervenir à n’importe quel moment et sur n’importe quel site du centre hospitalier.-
Dans quels types de situation ? Qui est chargé de quoi entre police nationale et municipale ? qu’est ce qu’un site ? est-ce que cela comprend l’intérieur des bâtiments, et quelles zones ? comment la dignité, l’intimité des malades seront-ils préservés ? La charte des malades doit être respectée, est-ce que la prévalence des soins et l’autonomie de la décision médicale seront respectés ?
Un badge d’entrée sera remis à la CSP pour qu’elle circule librement : à l’extérieur cela ne gêne pas mais à l’intérieur ? Cela fait peur, est ce que ce ne serait pas au directeur de l’hôpital ou un cadre de définir les conditions possibles d’accès à l’intérieur? ou bien à eux de solliciter leur intervention dans un cadre plus précis??
Je rappelle que nous avons déjà eu des dérapages inadmissibles de présence policière dans des établissements scolaires. Récemment dans l’actualité à l’occasion d’une opération de prévention drogue, un chien dans une classe de collégien et un policier qui fouille une collégienne.
Ici même à Roubaix, je me rappelle du choc de certains enseignants de Sévigné lorsque l’ancienne proviseure avait autorisé une arrestation de collégien en classe. Nul n’est à l’abri d’une erreur grave de jugement. Aucun service public : police nationale et police municipale n’est à l’abri d’un dérapage et les règles sont là pour réguler, prévenir, protéger, trouver le juste équilibre entre les besoins de sécurité et la préservation d’une ambiance pacifique et rassurante indispensable dans un lieu qui accueille des personnes fragilisées par la maladie.
Et je vous le dis, imaginer des policiers se balader dans les couloirs de l’hôpital ou qui sait, entrer dans des chambres où pourraient être mes enfants, je trouve cela très choquant.
Les règles protègent, mais là on a l’impression qu’il n’y a eu aucune réflexion éthique, nous ne pouvons pas voter cette délibération avec la rédaction telle que de l’article 4, il faut la revoir »
Une reformulation de l’article 4 a été proposée sur table par le Maire, il s’agit de faire reposer l’initiative de la demande d’intervention à l’hôpital. Et de revoir ultérieurement d’autres précisions sur l’article 4 en lien avec le directeur de l’hôpital qui a été informé de cette demande lors d’un récent conseil d’administration du CHRx.
Pour le groupe des VERTS, j’ai acté d’une avancée de la municipalité et d’un travail à poursuivre pour définir précisément des conditions éthiques d’intervention préservant l’ambiance de l’hôpital et les malades des intrusions policières. Aussi nous nous sommes abstenus au lieu de voter contre et nous serons vigilants sur les précisions à venir concernant l’article 4 controversé.